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Remy › Exhibition of Dreams 2010

cd1 • 5 titres • 71:47 min

  • 1Into The Dream12:47
  • 2Mirage25:06
  • 3Lost Forces11:38
  • 4La Luna16:32
  • 5The Fields Of Infinity5:44

cd2 • 3 titres • 59:12 min

  • 1Unidentified Dreaming Objects42:49
  • 2Silent Voices8:05
  • 3Out Of The Dream8:18

bonus cd 72:46 • 6 titres

  • 1Metroid10:26
  • 2Silent Voices Part II9:03
  • 3Waiting For Dusk10:08
  • 4The Fields Of Infinity (complete)10:44
  • 5The Cave7:28
  • 6Storm24:58

informations

Pour entendre des échantillons sonores et en savoir plus sur Remy, visitez son site web au : http://www.akhrecords.nl/

line up

Remy (1999): Atari Mega ST4, Crumar T3, Eko Tiger 3000, Eminent 310 Unique, Korg M1, Korg Poly800, Roland D50, Roland JV880, Yamaha V50. 2009 PC, Access Virus TI, Crumar T3, Eko Tiger 3000, Eminent 310 Unique, EMS VCS3, E-Pro Minisynth, Korg M1, Korg Poly800, Memory Moog, Novation Supernova 2, Roland D50, Roland D70, Roland Juno 106, Roland JV880 (2x), Roland U110, Yamaha V50, synthé logiciels et guitar.

chronique

Ceux qui me connaissent et qui me lisent sur Guts of Darkness savent à quel point j’ai horreur des rééditions, de ces innombrables coffrets qui exploitent le même thème sans vraiment rien ajouter de concret au projet musical initial. J’adore Remy, ainsi que sa musique qui tergiverse constamment dans la période de fusion analogue/digitale de Klaus Schulze. Si la période d’Inter*Face, Dreams, En=Trance, Miditerranean Pads et même In Blue ont nourri copieusement vos oreilles, la trilogie d’Exhibition of Dreams les engraissera encore plus. Parce que c’est bel et bien là que se situe la musique du synthésiste Hollandais. Variations mélodieuses sur le thème du rêve et de ses méandres noctambulismes, c’est à la fin 1999 que paraissait la toute première édition d’EoD. Initialement enregistré sur Mini-Disc et sans ‘’overdubs’’, l’album paru en édition très limité. L’impact fut assez significatif pour ceux qui découvraient l’univers sonore de Remy, déclenchant une passion chez des fans qui voyaient au travers le synthésiste Hollandais un disciple de Schulze. Un Klaus Schulze plus poétique qui respectait un cadre de composition loin des séances improvisées du Maître Allemand. Dix ans plus tard, la maison d’édition de Remy (AKH Records) décide de souligner la parution de cet album qui est devenu discontinué trop rapidement. En Novembre 2009, un cd simple recoupant une sélection de Remy sortait dans les bacs. Deux mois plus tard, la totale! Un coffret triple incluant la 1ière édition, remasterisée avec la technologie d’enregistrement d’aujourd’hui, et un cd en bonus comprenant 6 pièces musicales tirées de la même époque qui, avec une précision musicale inouïe, exploite les labyrinthes inexpliqués et aléas des rêves.
Telle une glissade dans une nuit qui sera agitée de rêves aux divinations aléatoires, Into the
Dream nous entraîne dans un doux univers musical aux accords de basses hésitants, encerclés de fins arpèges prêts à s’envoler dans une nuit de milles tourments. Ceux qui, comme moi, on dégusté l’œuvre condensée retrouveront les douces lignes poétiques d’Entering the Dream avec l’hésitante approche de la danse de la somnolence. Un rythme constamment retenu par un synthé aux souffles spectraux et un clavier aux accords qui se situent entre une guitare acoustique et un clavecin aux notes limpides et pincées. Les percussions tombent, sans jamais rien fracasser. Un peu comme pour ne pas troubler la quiétude du sommeil, alors que le synthé revêt ses plus belles approches oniriques, avant de nous émouvoir avec ce refrain si longuement enfoui dans la légèreté du sommeil qui initie cette longue nuit de rêves. Mirage attaque la nuit avec plus de vigueur. Un long titre aux rythmes progressifs, enfermés dans une sphère de schizophrénie nocturne. Par contre, cette version est plus éthérée et plus poétique que celle de l’édition spéciale, dégageant un suave parfum d’une douce folie noctambule. Lost Forces (Velocity) suit la tangente rythmique qui se développe depuis Into the Dream. Très similaire à Mirage, la cadence est par contre plus frénétique et circule nerveusement dans un univers fantomatique, moulé d’une subtile ligne de basse aux pulsations angoissantes et un synthé aux ondes cauchemardesques. La Luna (Lunascape) calme le jeu avec splendide spirale séquentielle qui tourbillonne lascivement, créant un effet d’hypnose, sous un synthé aux nuées de strates aussi inquiétantes que lyricales et où le rythme bat légèrement, comme une ode à la lune et ses secrets. De lointains arpèges xylophonés sortent du néant, introduisant The Fields Of Infinity qui hoquètent sous des percussions roulantes. Des percussions devenues métalliques et claquantes qui suivent toujours l’approche séquentielle xylophonée pour s’estomper avec l’arrivée d’une guitare acoustique aux fins accords harmonieux. Obnubilé que nous sommes, on peine à remarquer cette adorable fusion des accords à un synthé divinement charmant qui oscille doucement derrière cette dualité harmonieuse qui plonge vers une finale frénétique où l’on regrette amèrement la courte durée de ce titre.
Unidentified Dreaming Objects est un long titre fleuve qui respire de cette approche noctambule qui est la prémice d’EoD et dont on perçoit toute l’approche séquentielle qui y réside. Un long titre qui semble être un condensé du cd 1, mais avec une approche plus poétique avec des accords de guitares acoustiques qui toisent des strates synthétisées morphiques, ou encore de piano frayant sous l’emprise d’un synthé aux sombres ondes rotatives. Le rythme se cramponne à cette séquence aux accords de pas de loup, se moulant à une fine ligne de basse qui semble sortir d’un oubli nocturne. Il sort et frappe là où il le faut, laissant toute la place aux enveloppantes strates mellotronnées, aux salves de synthé teintées d’ondes symphoniques noyées dans des chœurs soporifiques et ses merveilleux accords oniriques de guitare et de piano esseulés. Très différent de Silent Conversations, Silent Voices est une merveille de sollicitude et de solitude qui s’épanouit sous un doux piano dont les accords embrassent des notes d’un clavier cristallin, où de discrètes percussions deviennent les témoins de cette étrange harmonie d’une dualité entre la douceur et le rêve troublant. Un superbe titre qui crève autant l’âme que les glandes lacrymales, dont les réminiscences traînent bien au-delà des rythmes désordonnés d’Out of the Dream.
Si vous avez déjà EoD, sachez que le cd offert en bonus avec cette nouvelle édition est tout une trouvaille. Du très beau Remy qui navigue confortablement sur toutes mers, autant sereines que mouvementées. Metroid part cet objet de collection avec de fines flûtes de sarbacanes aux souffles secs dont l’écho se moule à un synthé aux ondes circulaires et hésitantes. Des ondes qui flottent, telles des feuilles tombant d’un arbre, parmi des accords de xylophones aux frappes nerveuses auxquels s’accouplent des percussions tam-tam renforçant une cadence dont l’agitation baigne dans un statisme rythmique hybride. La structure devient plus chaleureuse avec un synthé dont les strates flûtées s’entremêlent à des souffles symphoniques sur une chaleureuse ligne de basse qui nuance subtilement l’enveloppe rythmique de Metroid. Plus sombre, poétique et énigmatique, Silent Voices Part II progresse à faible pas de loup sur une structure plus ambrée que sa grande sœur. Une douce rêverie sur synthé très affûtés et aux scintillements carillonnés oniriques. Des strates aux orchestrations denses qui cogitent sous des accords de pianos aux frappes lourdes, Waiting for Dusk nous emporte dans une nuit de songes tourmentées avec des frappes de piano qui pleurent sous des violons chimériques, avant de prendre une tangente où le rêve fuit le cauchemar dans une sphère sonore emplie de mellotrons flûtés et d’accords xylophonés sur une structure troublée. Du drame musical! Après une finalité où la dualité des harmonies rend plus complexe The Fields Of Infinity, The Cave nous plonge dans une ambiance atonale avec une approche intrigante. L’atmosphère y est caustique et trempe dans un monde d’éther où la folie noctambulisme nous guette à chaque sonorité hétéroclite. Un titre étrange qui cherche le confort auprès des esprits perdus. The Storm conclut ce beau cd boni avec une longue procession minimalisme où l’intensité se déploie avec nuance, respectant les prémisses des œuvres de Schulze, dans une harmonieusité qui est le reflet de la dualité entre le rêve et l’approche cauchemardesque qu’est Exhibition of Dreams.
En ce qui me concerne, Exhibition of Dreams est une superbe pièce d’anthologie musicale. Le genre d’œuvre qui marque une époque et qui y laissera ses traces pour des années à venir. Le son, les compositions, l’approche tantôt dramatique tantôt mélodieuse sur des structures à la fois minimalismes et décousues, font de cette œuvre un monument musical qui explique à lui seul toute les beautés et subtilités de l’art de la MÉ.

note       Publiée le jeudi 29 avril 2010

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