Vous êtes ici › Les groupes / artistesUUltra › Youthful Pleasures

Ultra › Youthful Pleasures

vinyl 33t • 8 titres • 36:34 min

  • 1Sportfucking With Traci Lords6:24
  • 2Der Regen, Das Ist Aber Auch Nicht Schön4:24
  • 3Erniedrigen Sie Ihr Leichnam?3:08
  • 4Dogs Are Not People, Linda!4:16
  • 5Autoerotic Asphyxia5:51
  • 6New Centurion4:47
  • 7I Kiss The Ground He Walks On, But He Treats Me Like Dirt5:52
  • 8Making Progress Backwards In All Directions1:52

informations

Enregistré entre mai et août 1986 aux Etats-Unis et en Allemagne de l'Ouest

line up

Dr. Tengelmann, Herr Mücke, St. Degeneratus

chronique

Dès son premier album, Ultra jouit et joue de son inclassabilité comme d'une identité propre : trop chargé en connotations tendancieuses pour prétendre à l'expérimentation pure, trop axé sur le collage pour être rangé dans la catégorie power electronics, trop bruitiste pour être accessible au commun des mortels... pas de doute : le groupe sait cultiver sa singularité, au même titre qu'un Nurse With Wound, dans un registre sensiblement différent. Ultra, c'est principalement l'obsession à vouloir révéler l'essence des rapports et des êtres à travers l'acte sexuel, et plus particulièrement par le biais de sa mise en scène. Il y aurait presque chez eux quelque chose de Klossowski (cf les Lois de l'hospitalité). Je sais, la thèse est aussi audacieuse qu'inintéressante, mais je l'assume. Ce premier album est en tout cas animé d'un voyeurisme si névrosé que chaque morceau semble répondre à la même question : comment mettre en scène le jeu sexuel ? En abusant du collage tout d'abord, afin d'élaborer un enchaînement de tableaux propres à taquiner nos phantasmes. Par le traitement du son ensuite, éminemment fonctionnel chez Ultra : la distorsion fétichise la puissance, le flanger érotise l'espace, l'écho le dramatise, etc. Par les monologues et dialogues enfin, qui parachèvent en les explicitant ces atmosphères pour le moins libertines. Toute technique mise à part, Ultra excelle à créer des ambiances complexes et théâtralisées. Ainsi, «Sportfucking with Traci Lords», superbe pièce d'introduction (si j'ose dire), est comme un tableau de Balthus qui aurait dégénéré en intromission exhibitionniste. L'actrice Traci Lords y joue son propre rôle en nous avouant sa passion pour les membres bien durs, alors qu'en arrière-plan se tapissent quelques mateurs aux voix trafiquées. «I Kiss The Ground...» est une pièce névrotique qui vient exacerber nos pulsions primaires ; j'y vois pour ma part un esclave tourner comme une toupie entre les mains de son maître. Le minimalisme de «Der Regen...» procède quant à lui de la pluie épousant les courbes d'un flanger afin de suggérer une troublante cascade ondiniste, alors que «New Centurion», climax de l'album et classique immédiat de la musique S/M, met en scène un rapport de domination qui transpire le fouet et l'uniforme. Je ne saurais trop vous recommander ce «Youthful Pleasures» aux ambiances sado-surréalistes épicées, véritable bande sonore de premier choix pour accompagner vos jeux interdits.

note       Publiée le dimanche 18 avril 2010

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Youthful Pleasures" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Youthful Pleasures".

    notes

    Note moyenne        2 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "Youthful Pleasures".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Youthful Pleasures".

    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Écouté pour la troisième fois, ça y est je peux lâcher 5 boules ;-))

    Note donnée au disque :       
    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Oui j'ai lu également cette info, malheureusement je ne sais plus où...

    Note donnée au disque :       
    VL Envoyez un message privé àVL
    avatar

    c'est effectivement ce que dit Mutant. bigre ! je vais quand même essayer de croiser l'info avant de modifier les line-up... si tu as d'autres sources qui corroborent cela, je suis preneur.

    absinthe_frelatée Envoyez un message privé àabsinthe_frelatée

    D'après l'excellent blog Mutant Sounds, Dr. Tengelmann et Herr Mücke seraient les pseudo de Chris Heemann et Achim Flaam en fait.

    VL Envoyez un message privé àVL
    avatar

    Concernant le lien avec HNAS, Christoph Heemann a réalisé certaines pochettes pour Ultra ; rien de plus à ma connaissance