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Le Syndicat Electronique › Lebenspornografie O.S.T.

vinyl 33t • 9 titres • 30:17 min

  • 1Passion
  • 2Entre Nous
  • 3Excès
  • 4Trouble
  • 5Pornographie
  • 6Thème
  • 7Passion II
  • 8Sur La Route
  • 9Final

informations

Lebenspornografie est un film de Edwin Brienen. Edition limitée à 294 copies.

line up

A//

chronique

  • minimal wave

Observe bien ces sales gosses. Ton portrait tout craché. Pantins de fécalité organique. Le regard vide. Faciès grotesque d’esclave social. Le néant intellectuel. De simples pantins. Comme leurs géniteurs. Comme toi. Comme lorsque tu as annoncé fièrement ta sociabilité à tes parents. Bien entendu, tu n’as pas compris quand ta mère t’a tendu la lame de rasoir en pleurant. Tu l’as prise dans ta petite menotte, tu l’as serrée très fort, le sang a coulé, un petit peu. Tu n’as pas encore réalisé l’importance qu’aurait ce petit bout de métal dans ta vie. Qu’il serait ton salut, ta guérison. J'aime t'observer lorsque tu te pavanes au milieu de tes amis, devant les autres, dans cette boîte de nuit où pullulent les étrons. Lorsque tu te trémousses sur des rythmes syncopés. Lorsque tu te montres sous ton meilleur angle. Le plus fermé, bien évidemment, car ta véritable personnalité n’intéresse personne. Tu joues ton rôle à merveille. Tu t’exhibes. Comme un phénomène de foire. Ne fais pas attention mais je crois qu’ils t’observent tous. Tu es le roi ce soir. Fais comme si de rien n’était. Montre-leur que tu as de la classe. Vas-y. Meurs. Devant les autres. Sors la lame de ta poche et montre-leur. Tranche-toi. Comme dans ta chambre. Et pleure comme sous tes draps. Appelle ta mère comme toutes les nuits. Donne-toi des coups, appelle ton père pour qu’il te défende. Contre toi. Contre la lame. Tranche-moi ça d’un coup sec, qu’on en finisse. Pas besoin d’aller dans les toilettes, fais-le sur la piste de danse, au milieu, tout le monde te regarde, un geste vif, tu titubes soudain, tu viens de t’écrouler, quel pied, bon sang, si tu pouvais le refaire, mais c’est trop tard, il n’y aura pas de deuxième fois, les autres ne te regardent plus, ils discutent entre eux, ils t’ont déjà oublié, tu n’es plus, tu n’as jamais été. Ce n’est pas toi qu’ils ont regardé tomber à terre, il s’agit de la lame, ce bout de ferraille qui avait plus de charisme que toi. Ton râle se perd au beau milieu des remous des conversations. Tu es allongé au milieu de la piste, la foule te piétine, un jeune crétin se penche et prend la lame, la fourre dans sa poche en ricanant. Il s’en servira bientôt. Le crétin se dirige vers le fond de la salle, dans la pénombre, il fait jouer la lame sur son bras imberbe, un rictus imbécile au coin des lèvres. Jeunesse imbécile et naïve. Tu es ta propre mort. Toutes ces relations, ces amitiés, ces poignées de main, ces embrassades, ces empoignades, ces sourires, ces fous rires, tout cela te dégoûte. Tu te dégoûtes. Tout te dégoûte. Dans la pénombre une autre forme vient se s’affaler à terre, son sang se répand au rythme de la musique, « trop cool » murmure une pétasse subjuguée. Elle ne détachera pas ses yeux du regard livide lorsqu’elle s’emparera de la lame. Depuis la piste de danse, les cris hagards et les rires imbéciles redoubleront de fureur. Cette nuit, la totalité des personnes présentes vomiront leurs neurones. Une grande partie trouveront la soirée réussie et voudront tenter à nouveau l’expérience.

note       Publiée le samedi 13 mars 2010

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    Nicko Envoyez un message privé àNicko
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    la 13.000ème kro revient au p'tit nouveau ! Welcome !! :-)