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Yello › You Gotta Say Yes To Another Excess

  • 1983 • Vertigo 812 1666 2 • 1 CD

cd • 11 titres • 37:36 min

  • 1I Love You
  • 2Lost Again
  • 3No More Words
  • 4Crash Dance
  • 5Great Mission
  • 6You Gotta Say Yes to Another Excess
  • 7Swing
  • 8Heavy Whispers
  • 9Smile on You
  • 10Pumping Velvet
  • 11Salut Mayoumba

informations

Le remaster digipack 2005 comme tous les autres jusqu'à Flag contient quelques titres bonus (inédits, live ou remixes) : 12/ Base for Alec (inédit / 1983) - 13/ Rubber West (Face-B du single I Love You / 1983) - 14/ You Gotta Say Yes To Another Excess (extrait du 33 tours spécial anglais promotionnel / 1983) - 15/ Live at the Roxy, New York, Dec. 1983 (medley spécial enregistré lors d'une performance dans la boîte de nuit The Roxy à New York en décembre 1983) - 16/ Pumping Velvet (remix édité sur 33 tours / 1983) - 17/ I Love You (remix édité sur 33 tours, modifié à l'occasion de la sortie de cet album remasterisé / 2005)

line up

Dieter Meier (voix), Boris Blank (musique), Carlos Peron (musique)

chronique

  • synth pop protéiforme

Chacune de nos œuvres signées Yello est comme un cocktail, fait des mêmes ingrédients mais assemblés différemment et à doses variées selon l’inspiration et les aspirations. Sur Claro que Si, la menthe et l’anisette ont eu le beau rôle, et le gin-bulles n’a pas fait moindre impression, c'était du médicamenteux cette affaire-là, du vrai. Ici l’amertume du tonic et les touches acidulées du lime sont équilibrées par quelque larmes de triple sec et plus de liqueurs tropiques, et tant qu’à faire le cristal du service est plus fin, parce que les bouches sont plus fines. C’est à partir de là que ces cocktails, ou films, ou sketches comme vous voulez, vont prendre une tournure plus sirupeuse, plus riche aussi, plus consensuelle au grand dam de certains puristes, même si nous avons toujours été très arty porté sur l’efficacité pop, et puis nous ne sommes pas encore à claironner sur les défilés de couture et autres publicités hi-tech… et les décors de devenir plus subtils, les influences de continuer leur duplication (italo-disco, funk, krautrock, whatever), les rythmes flirter avec le casse-bonbon, l'abrutissement par le tam-tam, l'hypnose par le bip-bip, les voix passées par des chirurgies déformantes continuer leurs balbutiements débiles en gimmicks neuneu toujours prémonitoires du meilleur mais aussi - éternelle malédiction des génies créateurs - du pire de la variété lobotomisante qui déferlera des années plus tard ("Il est beau le lavabo, il est laid le bidet", c'est-y pas aussi un peu de notre faute ?), , la folie jadis masque de mousse à raser un peu effrayant devenir progressivement fond de teint subtilement dosé pour draguer les pin-up difficiles tout en continuant à aguicher les artistes délurées de la dernière expo tendance New Yorkaise, et leurs robots ménagers, les refrains gagner en accroche, la touche dandy biomécanique s’étoffer, *fiiiuuu*, en un mot : Yello se yello-iser, eh eh, plus envoûtant que jamais. Carlos quitte le navire, lui qui était aussi l’un des créateurs oubliés, mais un duo à trois n’est pas vraiment un duo, et puis dans certaines circonstances (en l’occurrence la séduction, butor) deux testicules valent mieux qu’un. Blank a étoffé le son, matériel moderne aidant, les mélodies se sont fluidifiées, à l’image d’un Lost Again avec ces synthés presque liquides, à l’image de cette manie déjà rôdée de poser deux tubes dance imparables (et sensuels) en guise de mise en bouche, prouvant encore si besoin était que jeune homme, les tout frais Electric Six ont encore des leçons à prendre dans leur matière. Mais trêve de palabres… Cette histoire en 11 chapitres commence dans ma Plymouth Belvedere. Eté 82, boulevard désert, pleine lune rouge, réverbères qui filent comme des lucioles en reflets le long de la carlingue. Je regarde la route filer à folle allure, mais c’est elle qui conduit, cette automate sexy promise à devenir l’héroïne de mes rêves dans les aventures qui suivront. Je lui ai passé le volant, car j’aime voir ma dulcinée conduire. Et puis j’aime avoir les pognes libres pour m’adonner aux petits plaisirs du playboy. Bouteille de champ’ dans la boîte à gant, cravache dorée sur le tableau d’bord, douce extase du rythme qui fait remonter des frissons dans mon échine comme ces p’tites bulles coquines qui pétillent le long de nos flûtes. Flûte, j’en ai renversé sur mon nœud pap’… La conductrice assure, grands dieux, son vocabulaire se limite au strict nécessaire (je l’ai samplée et programmée, c’est très facile et ça lui évite de parler dans le vide, seuls ces 3 mots magiques comptent : I LOVE YOU). Grands dieux, elle a chaud aux circuits ! Catin de luxe ou Rita Hayworth, c’est du pareil au même. Femme ou androïde femelle, ça mouille au même endroit si c’est programmé pour, pip-pip-dipoum-pap, quelle conduite sensationnelle, le pommeau de ma canne en est tout moite... Je lui répète qu’elle conduit merveilleusement bien, en soupirant à son oreille, en pianotant entre ses jambes… je ne sais plus très bien si mon majeur est mon auriculaire ou l’inverse dans les pétales humides (à s’y méprendre), mais je reste concentré sur les touches, car il faut de la concentration pour ne pas relâcher le plaisir, sinon c’est le crash… de toute façon, elle aura son orgasme 7 titres plus tard, et encore une fois j’aurais sélectionné le meilleur sample vocal pour pas trop avoir la zone auprès des droïdes. Nous nous enfonçons dans la nuit orange au gré des cliquetis mécaniques. Prévu d’aller au Blue Parrot ce soir. Prévu de danser avec tous les… euh, machins… qui s’inviteront, ça être l’affaire de Big Brother Blank, olibrius welcomed. Après avoir laissé la bécane aux bons soins du voiturier à tête de cafetière, on s’abandonnera dans cette nouvelle nuit de folie. On y verra toutes sortes de bidules-gadgets-farfelus qui clignoteront de leurs mille et une LED rigolotes sur le dancefloor en m’invitant à plusieurs numéros complètement mabouls. Acteur, toujours. Le DJ (une star, paraît qu’il a joué dans le clip de Rock It !) nous mettra un peu de synthés crémeux là-dessus, pour éviter l’indigestion de pouet-pouet. Les mojitos danseront avec leurs cavaliers, les zestes de citron tombés sur la piste formeront des motifs exaltants, traversés par les lumières colorées qui taquinent les mirettes. J’improviserai un numéro vocal à la Lemmy Kilmister devant une bande de fans de Soft Cell tout émoustillés par les cordes vocales d’un vrai mâle, puis un p’tit swing à la Danny Brillantine, histoire d’y aller à fond dans le rôle du dandy schizoïde, mais dandy qui porte un vrai costard, une vraie moustache peignée avec soin et qui apprécie les vrais produits de luxe, dandy dont les proches connaissances emploient les hautes technologies à des fins ludiques, créatives ET émotionnelles, mmmh mais quels ringards rigides ces Kraftwerk vraiment, poupée, quelle manque de distinction... Moi, je suis sexué, c’est pour ça que j’ai pu prendre Rita dans mes filets. Ou Sue, va savoir, enfin avec tous ses cliquetis qui résonnent autour je ne sais plus trop... Après cette partie de nightclub décadente, elle et moi irons faire notre after chez une tribu de robots vaudous beurrés au plutonium, quelque part dans cette jungle où la flore est faite cubes et des pavés, ou la faune se manifeste en sifflements et barrissements électriques. On rentrera, enfin, un brin plus zinzins qu’au départ mais comblés, sur les percussions bienveillantes (même si je sentirai comme une menace) d’une Mayoumba jouée par leurs potes du Jean Maxwell Jarre Band. On s’étalera sur le sofa du living, la langue acide, les joues roses. Saperlipopette, ce fût encore une délicieuse soirée !

note       Publiée le mardi 9 février 2010

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    luhje Envoyez un message privé àluhje

    Là ou Stella est un chef d’œuvre de production et de songs catchy et fraîches, celui ci est une bombe atomique, sombre, hilarant, crunchy, crade, sale, hyper dansant, fendard et parfois terrifiant. C'est quoi, ces voix vocodées hallucinantes au début d'I Love You, ce couple beat / bass impeccable à faire retourner Gesaffelstein sans son lit derechef et à mettre KO moroder ? C'est quoi, ces bruits de pas et cette basse bizarre, comme perforant le goudron de la rue dans Lost Again ? C'est quoi ce groove sec, hystérique et extatique, cette grosse blague dancefloor qu'est no more words C'est quoi, ces synthés ascenceurs, cette basse crade comme le rebord de la cuvette des chiottes, cette voix menaçante et animale dans Crash Dance

    C'est quoi cette fin d'album pleine de maltraitance sexuelle, de sumos qui rebondissent dans une cuve d'acide en croyant que c'est un jacuzzi, de fête foraine sous acide avec des synthés désaccordés et tranchants ?

    Bref, Je pense aimer tout les morceaux de cet album sans exception, Number 1 dans mon top 50, et il y restera. C'est Excessif mais c'est de ça dont il est question.

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    stankey Envoyez un message privé àstankey

    'I Love You' ... quel feeling nom de dieu !

    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    so cute.

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    Neocreed Envoyez un message privé àNeocreed

    très bon aussi celui-la. protéiforme, le mot est bien trouvé.

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    AlainTernet Envoyez un message privé àAlainTernet

    Je n'ai qu'une compil de Yello, mais les chros de Raven m'ont donné envie d'y revenir. Yello n'entre pas véritablement pas dans mes cordes, bien que je lui reconnaisse un talent certain pour la mise en scène musicale. Certaines pièces sont en effet fort savoureuses, même si je recherche habituellement des textures plus denses.

    Une chose est sûre toutefois : ces chros valent la peine d'être lues !