Ludovico Einaudi › Nightbook

Nous avions déjà eu par le passé l’occasion de croiser le chemin de Ludovico Einaudi au hasard de la musique de film de Shane Meadows, "This is England". Le pianiste italien y déposait deux délicates ritournelles contemplatives qui contrastaient avec une sélection autrement orientée 2-tone pour les besoins du film, apportant ce contrepoint dramatique nécessaire à toute entreprise cinématographique. C’est en résumé ce que continue de faire Einaudi sur ce "Nightbook" où l’artiste y va de sa propre bande son imaginaire, dominée par un piano adepte des phrases simples, se perdant dans la chaleur toute relative d’un écho, jonglant à travers les ondées d’une pluie fine suggérées par des arrangements discrets impliquant le plus souvent violon, violoncelle ainsi que de timides et rares effets électroniques. Point de jonction possible entre la gravité étudiée de Rachel Grimes et l’assise ascèse de Keith Jarrett, "Nightbook", dans son emballage superbe et sobre à la fois, possède le profil type du disque qui nous aidera à traverser nos longues soirées d’automne et nos froides nuits d’hiver dans l’attente de jours meilleurs. Un entremet idéal mais qui manque tout de même singulièrement de consistance.