Alors comme ca, c'est Earth qui a inventé le drone doom. Bon, ben c'est bien ; et je fais quoi de Skullflower alors ? Je le remets dans ma culotte ? Ou alors on abandonne toute idée de tracabilité du mouvement parce qu'on ne va pas s'en sortir ; pensez donc, Skullfower ne vient pas du rock mais du power-electronics avec des membres de Ramleh, Toll, ex-Whitehouse et j'en passe, Skullflower démolit tes enceintes depuis 1988 avec des murs de noise psychédélique sur nappes sismiques à l'époque où Justin Broadrick se pignolait encore sur les Swans - car Skullflower est le papa de Godflesh, de Earth donc, des opportunistes Sunn 0))) et Boris ; qui d'autre... Bref, dans le mille Émile, tu prends sévère le long de 'IIIrd Gatekeeper' - usine à charbon et pneumatique gigantesque ; béton fissuré et nuages de poussières, beuglement saturés indistincts en spirale imprécise qui s'enroule contre les larsens gazeux et opaques. Et tu planes Stéphane, parce que dans Skullflower il y a flower - une asphyxie est une asphyxie et c'est le sourire aux lèvres que tu te fais sauvagement compresser les côtes par les mégaptères d'acier et de plomb qui nagent dans les volutes. Le chenapan de rythme refuse aussi de se laisser attraper ; il joue le relou pour mieux sauter, monte et descend comme un disque de prog' (vise un peu les titres, un sachet de thé pour qui retrouve toutes les références) puis te lâche en pleine séance de massage thaï pour passer en mode gardien de prison thaï. Vient le déluge, la patte blessée dans l'ouragan de feu, les coups répétés au corps et au coeur ; tellement plat qu'on peut te faxer, te voilà fin prêt à t'envoler au gré des vents chauds et secs vers la doomosphère supérieure. Volte et virevolte, petite chose, et consume-toi dans les flammes de Shiva ; et passe le bonjour à tes voisins de ma part par la même occasion.