Vous êtes ici › Les groupes / artistesSChristian Sinding (1856-1941) › Symphonie n°1 en ré mineur

Christian Sinding (1856-1941) › Symphonie n°1 en ré mineur

cd • 4 titres • 70:23 min

  • Symphonie n°1 en ré mineur, Op.21 (1890)
  • 1I.Allegro moderato10:41
  • 2II.Andante9:50
  • 3III.Vivace7:43
  • 4IV.Allegro8:46
  • Symphonie n°2 en ré majeur, Op.83 (1904)

informations

Enregistré au NRK Broadcasting Hall, Oslo, septembre 1998. Ingénieur : Morten Hermansen. Producteur : Laura Heikinheimo. Producteur exécutif : Jari Tielasso.

Je ne vois pas pourquoi aller chercher quelqu'un d'autre que Rasilainen pour une oeuvre comme celle-ci. Vu sa prestation sur les 3 et 4 chez CPO, je suppose que David Porcelijn ( CPO, donc), fait aussi la farce.

line up

Norwegian Radio Orchestra; Ari Rasilainen (direction)

chronique

  • musique symphonique - romantique

Comme je le disais à mon chat, et accessoirement dans la chronique de l'unique symphonie d'Edvard Grieg : c'est à Johann Svendsen que le revient le titre de maître de la symphonie norvégienne. Christian Sinding arriva peu après. Il ne fut ni un maître (selon moi en tout cas), ni même un représentant du style scandinave, préférant se soumettre strictement aux canons du romantisme germanique où il puisa l'essentiel de son inspiration; ses affinités avec l'Allemagne s'étendant même au delà de la sphère artistique puisqu'elles s'assumèrent jusque sur le plan idéologique dans les dernières années de sa vie : rappelons qu'il mourut en 1941. Pas un maître disais-je, l'ensemble de son oeuvre concentrant ses qualités essentiellement à ses débuts, dans un style par ailleurs relativement impersonnel. De ses 4 symphonies, il serait toutefois injuste de ne pas retenir la première, incontestablement la plus belle, mais aussi la plus tragique. Si le compositeur s'y plie naturellement aux préceptes formels et toniques de Leipzig, à l'écart de toute influence folklorique scandinave, on ne peut néanmoins ignorer la couleur véritablement septentrionale qui baigne l'atmosphère nuageuse de cette partition, et notamment sur ses deux premiers, et principaux, mouvements. Ca s'ouvre en pleine tempête, direct sur le pont avec la mer dressée et le ciel anthracite; le thème principal, funeste, les cordes gonflées par le souffle des cuivres, le tout avec une tenue et un sérieux sévères. Sinding brille de fait dans cette symphonie par un équilibre, une distance vis à vis du pathos, malgré une écriture à la fois expressive et très mélodique, qui force le respect. Durant tout l'allegro, les cieux se fâchent et le vent souffle, le danger menace, attaque, les puissances ténébreuses se déchaînent sur ton sort, mais ça reste classieux, droit et fier, à la recherche d'une certaine noblesse rigoureuse. Et c'est peut-être cette forme d'élégance, dont la "douceur" ne déforce rien mais semble "cotonner" l'agression, qui fait de l'allegro une authentique tempête de neige, plutôt qu'un orage germanique. Dix longues minutes de drame et de vent où se révèle un mélodiste talentueux, un compositeur qui sait aussi user du motif rythmique avec précision, préparant ses bourrasques, augmentant la pression à coup d'apnées et relançant son thème tout au long du parcours. Violons qui montent et qui descendent, accalmies sous tension, déploiement contrapuntique des différents pupitres pour une attaque de tous les côtés. La gestion des tensions et des dynamiques est irréprochable : dix minutes parfaitement construites et amenées. L'andante, lui, n'est que tristesse. Une tristesse dessinée, marquée, baignée par les lueurs pâles des voiles de cordes qui se déplacent, et dont le paysage est régulièrement irisé par le soleil couchant du hautbois ou du cor. Les mélodies, belles et peinées, trouvent l'acoustique nocturne de la basse clarinette, emportent pour un instant les violons dans une poussée de larmes, ou finissent par s'éteindre dans le silence. Peu à peu, à mesure du temps qui passe et des montées de cordes, la tension monte, la tristesse pèse plus lourd et le drame se prépare. Le compositeur conclut dans une déclamation puissante et pathétique, tragédienne, avant de nous laisser dans les ombres et le silence, l'angoisse, pour une ultime minute. Sans démériter, Sinding ne se montre hélas pas aussi convaincant dans le triomphe et la joie; le vivace glorieux qui succède à cette superbe lamentation est joli et avenant, parfaitement orchestré et construit, travaillé, son déroulement varié et dynamique, mais il manque de charme. Plus nuancé dans ses humeurs, glissant de la victoire aux derniers feux ardents des ténèbres ennemies, le final retrouve plus de profondeur, en hésitation constante entre le jour et la nuit, le silence et le bruit. Particulièrement contrasté, il nous promène de prairies paisibles en montagnes hostiles, de landes crépusculaires en marche pour la victoire. Il demeure ainsi un peu démonstratif, Sinding n'ayant pas le génie nécessaire pour assurer la cohérence émotionnelle et visuelle à cette succession d'expressions opposées. N'est pas Schumann qui veut. Il s'agit néanmoins d'une symphonie pour laquelle j'éprouve une vraie affection, pour ses vingt premières minutes, belles, et pour sa couleur particulière, sorte de germanisme hivernal plutôt inédit. 4ème boule perdue dans ses deux derniers mouvements...

note       Publiée le mercredi 13 janvier 2010

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Symphonie n°1 en ré mineur" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Symphonie n°1 en ré mineur".

    notes

    Note moyenne Aucune note pour ce disque pour le moment. N'hésitez pas à participer...

    Connectez-vous ajouter une note sur "Symphonie n°1 en ré mineur".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Symphonie n°1 en ré mineur".