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Tor Aulin (1866-1914) › Concerto pour violon n°3

  • 1999 • Naxos 8.554287 • 1 CD

cd • 8 titres • 65:26 min

  • Franz Berwald : concerto pour violon en do mineur, Op.2 (1821) | 21:38
  • 1I.Allegro moderato12:21
  • 2II.Adagio2:30
  • 3III.Rondo.allegretto6:47
  • Wilhelm Stenhammar : deux romances sentimentales, Op.28 (1910)
  • 4N°1, andantino en la majeur6:52
  • 5N°2, allegro patetico en fa mineur5:53
  • Tor Aulin : concerto pour violon n°3 en do mineur, Op.14 (1896) | 30:59
  • 6I.Molto moderato11:32
  • 7II.Andante con moto7:17
  • 8III.Allegro molto12:10

informations

Enregistré au Öregro Konserthus les 7 et 8 février 1997. Produit par Michael Ponder. Ingénieur : Torbjörn Samuelsson.

Toute partition respectable mérite la meilleure interprétation possible, je n'en connais bien sûr pas d'autre, et celle-ci se tient. Le soliste fait preuve d'une belle profondeur dans son travail de l'archet et en tire une acoustique franche et sincère. Le concerto de Berwald est chroniqué dans ces lieux, et les deux romances de Stenhammar sont de jolies pièces. Petit prix Naxos, je conseille donc ce disque.

line up

Tobias Ringborg (violon); Swedish Chamber orchestra; Niklas Willen (direction)

chronique

  • musique concertante/romantique

Je n'ai jamais eu l'occasion d'écouter les deux premiers concertos de Tor Aulin, mais il semble entendu que celui-ci est le plus beau de leur auteur. Ma foi, je veux bien le croire. Merveille de romantisme triste, il ne souffre, à mon humble avis, que de l'optimisme de son troisième mouvement (qui fait tout de même 12 minutes). Bien écrit et inspiré, ne manquant pas de finesse, l'allegro rompt hélas avec cette atmosphère d'émotions intimistes, précieuse et belle des deux premières parties, plus rare, plus profonde, que la joie de vivre qui l'ensoleille. Intimistes, car malgré l'orchestration parfois importante du premier mouvement, malgré l'aspect puissant et funeste de certaines poussées sonores, c'est dans la pénombre des clarinettes et des hautbois que le soliste chante, quand ce n'est pas dans le simple silence. L'utilisation des bois faite ici par Aulin est de fait une des beautés de la partition. Plutôt que de le traiter en sommet d'une masse acoustique, le suédois isole, et magnifie le soliste en respectant la plus grande solitude autour de sa plastique; les cors, tubas et bassons assurant le rôle des voiles harmoniques, couramment attribué aux cordes. Les soudaines irruptions d'orchestre, cordes réveillées et cuivres en avant, n'en sont que plus puissantes. Long et contrasté, le premier mouvement est une véritable petite fresque, dont les premières minutes sont une merveille de tristesse solitaire et de mélodie. Aulin révèle un grand sens de l'instrument, toujours à la limite inférieure de la virtuosité, il amène le violon vers des aigus d'une grande pureté, dont il étire la matière avec subtilité et élégance; son sens des courbes et des motifs rythmiques lors des mélodies graves ou médianes les charge d'une émotion souvent intense et raffinée, qui se libère ensuite dans ces sanglots aigus, dont le compositeur livre ici quelques uns des plus beaux exemples. De passages d'orchestre où les ténèbres mélodiques dominent, en clairières de clarinettes dans laquelle le soliste se remet à chanter sa peine, le premier mouvement nous mène comme dans une histoire, l'accentuation des distances de timbres par l'usage de mélodies distinctes et ouvragées donnant à la musique une belle dimension picturale. Coins de forêt, ruisseaux, sentiers et prairies, scènes de nuit : tout l'attirail est là. Après une longue agonie du violon, le mouvement se clôt par une lever abrupte et noire, comme une sentence de mort. C'est dans la chaleur de l'andante nostalgique que Aulin trouvera le réconfort. Cette fois plus volontiers soutenu par ses frères de l'orchestre, le violon profite d'un confort harmonique apaisant et ouaté pour s'en aller chercher ses plus douloureux souvenirs, pour une longue complainte où se mêlent des sourires et des larmes, des danses aussi, car les images se bousculent. Encore une fois, c'est bien la qualité de ces émotions à la fois terriblement romantiques mais sincères, plus qu'une véritable faiblesse d'écriture, qui donne à l'allegro final son statut de "mouvement de trop". Je trouve aux mélodies de Tor Aulin un charme tout à fait particulier : elles se tiennent toujours juste sur le rebord de l'excès, mais loin d'y tomber où même de lutter pour l'équilibre, elles s'y tiennent avec droiture et noblesse, grâce à la perfection de leurs écarts harmoniques, et la souplesse des courbes qui les dessinent. On retrouve ce talent dans les moments plus posés, les quelques recoins inquiétants, les points de mélancolie qui habitent le riche déroulement de ce dernier mouvement, ainsi qu'une écriture virtuose qui donne à la partition du soliste un parfum de liberté particulièrement séduisant. Totalement inconnue hors de Suède, ce concerto mérite bien, pour cela, la cinquième boule que l'on réserve aux petits bonheurs cachés.

note       Publiée le dimanche 10 janvier 2010

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