Bérurier Noir › Abracadaboum

Il n'est jamais évident de déterminer si un album de Bérurier Noir est meilleur qu'un autre; le groupe a en effet conservé une remarquable constance dans sa manière de composer et a toujours su tirer le meilleur de ses orchestrations dépouillées. J'aime néanmoins beaucoup 'Abracadaboum' pour la richesse des titres, notamment les influences orientales (le riff arabisant de l'excellent 'Ibrahim'), l'ajout de violon ('Tzigane, Tzigane', 'La marche funèbre de la jeunesse suicidaire'), asiatiques ('Viêtnam Laos Cambodge')...Si les textes se penchent toujours sur la situation en France ('Et hop !', 'Vie de singe', Pavillon 36'), la réflexion s'étend à toutes les populations opprimées de par le monde; non pas que cette démarche soit nouvelle pour le groupe, je trouve simplement qu'elle est exprimée avec un talent particulier sur ce disque; la touche 'exotique' se marie à merveille avec le son cru si typique. Mélodiquement, c'est très bon aussi, sombre mais rythmé et les hits ne se comptent même plus ('On a faim', 'L'Empereur Tomato Ketchup', 'Ibrahim', Viêtnam Laos Cambodge' ou encore 'Nuit apache'). Pour le reste, j'imagine que la sensibilité de chacun fait la différence.