Etonnant de débuter son propre album par une reprise, en l'occurence celle de 'Siberia' de Diaframma, mais pas tant que ça si l'on considère Hirmoshima mon Amour comme leurs dignes successeurs, ce qu'ils sont à mon avis. Alors que la formation de Federico Fiumani s'est tournée vers quelque chose se rapprochant de la chanson ou du moins d'un rock à textes, Hiroshima mon Amour ont repris à leur compte cette cold wave italienne si particulière, grise mais exempte de la lourdeur du paysage industriel britannique. Il pourrait sembler contradictoire de parler de cold wave chaleureuse mais pourtant, c'est bien ce que l'on ressent à l'écoute de 'Dedicata'. Le spleen des Italiens est entremêlé de lumière même sur des chansons comme le beau 'Presenze' évoquant volontiers The Cure période 'Seventeen seconds'; la basse est ronde, nocturne, les guitares cristallines mais le tout avec une forme de légèreté triste qui rend les morceaux moins funèbres. D'autres pièces sont plus rythmées, ainsi 'Nemesi' et ses sonorités grinçantes (le morceau le plus sombre de l'album), l'excellent 'Nume' porté magistralement par la voix de Carlo Furii, pleine d'une passion faussement retenue. Les mélodies de 'Dedicata' reposent sur une simplicité imparable, presque pop si l'on exceptait leur profondeur existentialiste, un sentiment que je pourrais résumer par 'envoûtantes'; à partir de là, l'album s'écoute tout seul de manière fluide et l'on se trouve surpris qu'il s'achève si vite, l'exemple même d'une musique addictive...