Pearl Jam › Backspacer

"Backspacer", c'est le nom du dernier Pearl Jam. Je préfère dire dernier que nouveau. Ça fait bien longtemps en effet que le groupe d'Eddie Vedder n'a plus rien proposé de neuf. Et en ce sens, on ne peut pas tout à fait donner tort à l'analyse donnée par Progmonster à l'occasion de la sortie de leur album précédent. Le problème, c'est que le constat reste invariablement le même, même si Pearl Jam est enfin parvenu à s'extirper de la main mise de Sony. Mais passer chez Universal est-ce franchement mieux ? "Gonna See My Friend" et ses guitares rock'n'roll font de gros appel de phares pour signaler que le spectacle est sur le point de commencer, comme un bon vieux Who, mais quand déboule le premier couplet, la lassitude aussitôt s'installe. Cela fait un moment qu'on l'avait remarqué : Pearl Jam ne semble vraiment éprouver aucun remords à nous servir encore et toujours les mêmes chansons, encore et toujours le même disque. "Just Breath" et "The End" sont les deux plages acoustiques de rigueur, à la résonance toute particulière depuis l'exercice en solitaire du chanteur pour la B.O. de "Into The Wild". Pour le reste, "Backspacer" est une demi-heure bien tassée d'un rock qui se rêve juvénile exécuté par des musiciens qui, lentement mais sûrement, approchent de la cinquantaine. L'énergie est là, c'est indéniable, mais son calibrage m'apparaît comme inapproprié ("Supersonic"). Il est difficile de juger aussi durement un groupe qui aura apporté autant de bonnes choses à la musique populaire, mais il faudra quand même bien qu'un jour on puisse publiquement se l'avouer une bonne fois pour toutes : Pearl Jam a fait son temps.