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The Residents › The King & Eye

cd • 21 titres

  • 1Blue Suede Shoes 2:36
  • 2The Baby King Part 1 1:15
  • 3Don't Be Cruel 2:58
  • 4Heartbreak Hotel 1:56
  • 5All Shook Up 2:03
  • 6Return To Sender 2:58
  • 7The Baby King Part 2 1:20
  • 8Teddy Bear 3:20
  • 9Devil In Disguise 2:57
  • 10Stuck On You 2:13
  • 11Big Hunk O' Love 2:47
  • 12A Fool Such As I 2:34
  • 13The Baby King Part 3 1:27
  • 14Little Sister 2:56
  • 15His Latest Flame 2:39
  • 16Burning Love 3:05
  • 17Viva Las Vegas 3:09
  • 18The Baby King Part 4 1:48
  • 19Love Me Tender 4:55
  • 20The Baby King Part 5 1:07
  • 21Hound Dog 2:19

informations

Reprises d'Elvis Presley.

chronique

  • elvidents resley

Les Residents sont en mission sacrée : celle de se faire le miroir déformant de l'univers tout entier. Veaux, vaches, cochons, taupes, et bien sûr leur ennemi bien-aimé : la musique pop. Beatles, Rolling Stones et bien d'autres ont déjà été passé à la moulinette les années précédentes (en témoigne l'incroyable 'Third Reich'n'roll') et il n'en a pas fallu bien plus pour que nos chirurgiens s'attaquent à Elvis Presley et à tout ce qui l'entoure. Rien n'échappe aux monstrueux yeux chapeautés : son aura quasi-mystique (cf la pochette), son jumeau mort-né (cf la pochette), sa troublante relation avec sa mère (relatée dans les interludes). Car oui, il s'agit ici d'une étude très sérieuse. À travers plusieurs saynètes, un narrateur et deux gamins tentent de déterminer de quoi exactement le King était le King. Et la musique, alors ? Frank Sinatra parlait d'un “aphrodisiaque rance” tandis qu'en 1956 déjà, un critique musical écrivait que la musique populaire avait atteint avec Elvis le fond du gouffre. Gestuelle obsène, "provocateur de destruction", pilleur de musique noire... il aura tout soupé. Et pourtant, il groovait comme pas deux. En tout cas pas comme les Residents, qui se font ici un malin plaisir de saper ses plus grands hits dans des versions électroniques de cabaret kitsch et vide de tout public. À la sauvagerie de la version originale de 'Blue Suede Shoes' vient se substituer une version lente et délibérément poussive qui marquera d'emblée le ton. Ils ne sont pas venus pour jouer les imitateurs à perruque et chemise blanche : ils sont venus pour la dissection. On remet les compteurs à zéro, les paroles sur la table et l'on fait reprendre la musique par des synthétiseurs et des boîtes à rythme. Or donc, sans groove et sans vie, les paroles prennent forme. Souvent si triviales qu'elles en deviennent cyniques ('Blue Suede Shoes' ou l'homme qui tient plus à ses chaussures qu'à ses relations, 'Little Sister' ou le cocu qui se rabat sur la petite soeur de sa copine, sans parler des reprises très décomplexées de titres comme 'Burning Love') : histoires en toc pour une civilisation en toc. Tandis que s'égrènent les titres érotiques, superficiels, froids et paradoxalement dansant et contagieux (on se demande s'ils ne reprennent pas du Foetus sur 'Viva Las Vegas'), la question persiste : le Roi de quoi, bon sang ? Ce double amputé de son reflet Jesse, tant fils à maman que danseur intenable, icône culturelle avant l'heure, bourré de médocs jusqu'à l'os et et mort avant d'être mort (un scénario qui se répètera pour Mickael Jackson) : que voulait-il, après tout ? La réponse qui s'en dégagera est loin d'être bête, d'ailleurs. Durant un terrifiant moment sur le final de 'Love Me Tender', on entend un sample du vrai King tandis que son simulacre vomit les dernières paroles sur fond de batterie agonisante. Le disque s'enfonce dans son propre vide et se termine sur l'antipathique 'Hound Dog', marquant le point final de cette nouvelle hérésie culturelle des Residents...

note       Publiée le jeudi 3 décembre 2009

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Scott Walker - The drift

Scott Walker
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Dans un autre registre, 'Jesse' par Scott Walker parle bien de la même chose...

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    Dans Le Brouillard Envoyez un message privé àDans Le Brouillard

    Vus en concert à l'Olympia pour "The King & Eye", suivi de "Cube E", "opéra" en 3 actes... où était évoqué, entre autres, le massacre de la population native Américaine (les Indiens) par les Blancs.

    J'en rêve encore, putain d'excellent concert ! :)

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    prypiat Envoyez un message privé àprypiat

    je viens d'écouter ce truc (c'est mon premier Residents)... je trouve excellentes ces reprises en version molles, dégueu, froides, kitsch et cyniques... Je ne l'ai écouté qu'une fois et quelques coups de coeur déjà : "Blue Suede Shoes", "Devil in Disguise", "Teddy Bear", "Big Hunk O' Love".... et surtout celle qui est pour moi LA pièce maîtresse de l'album, "Love Me Tender". Absolument géniale.

    Je crois que je vais creuser un peu le sujet Residents...

    Autre-Huche Envoyez un message privé àAutre-Huche

    Mémorable...tout simplement

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    rockerfinitquimangedesbannannesaubarbitu Envoyez un message privé àrockerfinitquimangedesbannannesaubarbitu

    Le king aurait un malaise de cette mayonnaise !

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    Cockrellus Wumbus Envoyez un message privé àCockrellus Wumbus

    L'album est bon, mais je trouve qu'à cette époque The Residents commençais à être un peu redondant, mais malgrès tout, un album interessant.

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