Anima Virus › End of the Eden

Orphelins de London after Midnight, consolez-vous, je crois vous avoir trouvé la parfaite alternative. Elle a pour nom Anima Virus et vient d'Italie; créature de Aurélio Gioia, elle parvient à faire cohabiter en ses notes le bon vieil esprit deathrock avec ce qu'il faut de modernité. L'homme cite d'ailleurs volontiers dans ses influences Christian Death et Goldfrapp, Depeche Mode et Bauhaus, sans oublier Echo and the Bunymen dont il propose une reprise de 'Killing moon' (ce qui n'est pas forcément courant). 'End of the Eden' se présente donc comme un mélange parfaitement maîtrisé de rythmiques dark wave et de guitares deathrock avec des atmosphères soignées qui jamais ne cèdent à la facilité du 'boum boum' commercial. On sent un travail important sur la production pour développer des atmosphères sombres et fluides d'où une forme de sensualité vénéneuse qui hante la progression de l'album; les ryhtmes marqués, dansants, sans se faire trop rapides, oscillent comme une pulsation maladive ('The gust of the wind') et vocalement, l'Italien se rapproche de Valor période 'Atrocities' avec un petit quelque chose m'évoquant également Ashton Nyte de The Awakening (sur 'An old wisdom' notamment). 'End of the Eden' est également un disque profond dans sa production, l'emploi intelligent des effets développe une forme de halo conférant aux compositions un espace d'évasion, le point culminant me semblant l'instrumental 'Zdzislaw Beksinski' et ses climats à la Lycia. Les mélodies sont soignées, d'où mon allusion précédente à London after Midnight mais dans une version contemporaine; plusieurs chansons auraient d'ailleurs de quoi faire un malheur sur les dancefloors ('Bed of thorns', 'Siren', l'excellent 'Days of ice' ou encore 'Black lines'). Soyons honnêtes, cet enregistrement n'est pas exempt de défauts, notamment dans sa longueur un brin excessive car, ne le cachons pas, un léger essoufflement se fait ressentir dans l'attention, même si je pinaille sans doute. Petite déception également quant à la reprise de Echo and the Bunymen, pas mauvaise, mais qui pêche au niveau des vocaux noyés dans les effets annihilant toute l'émotion que Ian Mc Culloch faisait passer dans l'original. Il n'empêche que voilà un disque fort intéressant, notamment pour ceux estimant que le deathrock se complaît de par trop dans ses vieux poncifs; Anima Virus est une formation qui leur donne tort.