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Randy Greif › War of the World

cd • 9 titres

  • 1Octopus Robot 3:56
  • 2The Dead Silence (Really Impressed Him) 7:56
  • 3Let Us Pray 4:59
  • 4Grover's Mill 2:43
  • 5An Extremely Angry Man 7:59
  • 62X2L 5:18
  • 7Nostalgia 4:42
  • 8Folding Into Light 7:24
  • 9The Soothing Data Waves 9:46

informations

line up

Randy Greif

chronique

Le millénaire précédent, Randy Greif avait marqué les esprits avec sa relecture électro-acoustique en cascade du classique de Lewis Carroll. Pour cette nouvelle ère, il s'attaque à la Guerre des Mondes – mais pas tout à fait comme on l'attendrait. Tout commence par le titre : “War of the World”. Rien ne vous choque ? Il n'y a plus qu'un seul monde : le nôtre. La guerre qui est menée dans cette interprétation n'a plus grand chose de cette métaphore de l'inconnu tel qu'elle apparaîssaît dans les grands romans d'aventures fantastiques. Ca n'est pas non plus la peur de la machine tel qu'on a pu la voir dans Metropolis, la peur des communistes dans les années soixante ni la crainte de Kraftwerk quant aux hybrides homme-ordinateur. La peur est une émotion relative, une donnée dont l'objet évolue avec la civilisation et R.Greif s'attaque ici à une des grandes craintes du monde moderne : celle de la virtualisation, de la numérisation des hommes, de leur soif d'abstraction et de symbiose entre leur propre information et l'Information. Internet permet de se démultiplier (les membres du site en savent quelque chose), de se cacher, s'inventer de nouvelles identités sans qu'aucune ne soit vraie ou fausse – juste une entité en plus dans un réseau composite qui réduit tout signal, fût-il individuel ou collectif, essentiel ou trivial, en 0 et en 1 ; finalement très proche de ce qu'est la matière à l'échelle quantique. Qu'est alors l'”Octopus robot” du vingt-et-unième siècle ? “These creatur s move like vapor--as silent, swwift, and exact as digital information. We cannotgive up our bodies nd will not be absorbed. We listned to an extremely angry man,but his voice breaks upas if he were talking by transmission, bo ncing to a satellite and back, interference.” Notez les erreurs volontaires dans le texte, écrit comme tel dans le livret, comme si sa justesse importait peu tant que le message est transmis. Remarquez justement la quantité de fautes d'orthographes sur internet, et combien les gens s'en balancent tant qu'ils ont été compris. Remarquez combien de personnes prétendent détester Facebook/Myspace/autre comme pour se donner bonne conscience alors qu'ils y sont eux-même sans trop savoir pourquoi. Plus étrange encore, l'arrivée de Google Docs et Google Wave, ces nouveaux service interactifs qui corrigent vos fautes et troublent les distinctions entre courrier, messagerie et documents. Et grâce à Wikipedia, ce cerveau mondial et centralisé, plus besoin de retenir ou d'apprendre quoi que ce soit : il suffit de consulter. Ses serveurs deviennent notre mémoire... et on est bel et bien dans le monde réel. “War of the World”, sans prendre position, parle de la lutte (peut-être vaine, mais compréhensible) contre ce monstre tentaculaire et abstrait. Il parle aussi de sa victoire - “Folding into light” / “The soothing data waves” sonnent comme une forme d'abdication, d'abandon dans l'espace virtuel. On se laisse lentement brancher sur la Matrice. Pas besoin de robots tueurs et de pilliers infernaux recouverts d'éclairs : un câble RJ45 suffit... Pour en venir à la musique, elle est justement loin d'être violente – c'est un long flux qui mélange de manière extrèmement fluide sonorités électroniques et nappes électroacoustiques. Ici et là, comme des mouches prises dans un papier collant, on croise quelques voix, lointaines ou vocodées, métalliques qui semblent lentement se noyer dans ce bassin sans cesse en évolution. Il serait dur d'en dire plus tant l'expérience est à la frontière de l'indescriptible – comment pourrait-je décrire cette sensation hypnotique et douce-amère lorsqu'arrive la dissolution de l'individu dans le réseau, anesthésié par les infrabasses bouillonnantes et hypnotisé par cette voix digitale qui nous lit un texte tandis que sa tonalité monte et descend comme dans un courant artificiel avant qu'elle ne disparaisse simplement dans un mash-up de voix inconnues et de bruit de liquéfaction ? “Th e aftermath is only an aftermath when seen without historical perspec ive. The aftermath of our species is the continuation of our ev lution. The fusion of organic lifeform and digital information. Our nostalgia would not let us accept t is wi thout a struggle. But now that we are here, we sense a purity. We fold into light, trave ling to a place without war. We a r e s o s m a l l, p a r t i c l e s o n a g r e a t t e n t a c l e. The universe is smaller too, as we ride the soothing waves of d ata further into the u n k n o w n”(4,5/6)

note       Publiée le mardi 24 novembre 2009

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    ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

    j'ai eu une k7 de lui il y a bien longtemps "The Shadow Traders" c'était vraiment à part comme musique

    Message édité le 19-12-2022 à 19:21 par Progpsychindus

    Copacab Envoyez un message privé àCopacab
    avatar

    Complètement passé à côté de cette chro jusqu'ici, mais plongée actuelle dans l'oeuvre de ce putain de génie inconnu (Alice in Wonderland mais aussi ce qu'il a fait avant et après) + le thème du disque et ta chro = copacab bave. Quitte à briser l'aspect méta du fait que cette chro était perdue dans le flot d'informations de Guts...