Boche, ça rime avec moche. On le savait depuis longtemps. Les Allemands ont ce truc inné pour donner généreusement le meilleur d’eux-mêmes à travers un prisme du kitsch que leur jalousent des nations à la culture musicale aussi propice au vulgaire que la France ou l’Italie. Il y’a des formations rock chez eux qui ne peuvent que nous donner envie de continuer à faire traîner les clichés les plus tenaces que sont la choucroute et les femmes poilues de la guibolle. Rien que le nom, rien que le titre, vous ne devriez même pas être en train de continuer à me lire. Umbra et Imago c’est tellement la zone qu’on les a interdit d’entrée à la fête de la Bière, de peur que les gens soient choqués par leur Turbo-gothic metal SM à ailerons polystyrène. Pensez-vous mon bon Helmut, les serveuses blondes à couettes tressées & gros nichons auraient viré Suicide Girl cryptique en deux temps trois mouvements, et Mozart aurait sans doute fait une de ses chorégraphies pleine de finesse dont il a le secret en se servant de leur buste comme pied de micro ! Même les gothiques pur jus (wesh Twilight) qui appréciaient leur premiers albums ont fini par se pisser dessus (de peur plus que de rire) face à ce qu’ils devenaient : un Rammstein transsexuel de série Z dopé aux maquillages lourds et intros 100% plastoc. Mozart (leur chanteur, pas la pop star autrichienne) a du avoir un choc quand il a entendu Herzeleid pour la première fois, et il cherche depuis bientôt quinze ans à capter ce feeling qu’avait les ‘Stein et surtout à attirer l’attention de leur public (souvent des jeunes qui sont fascinés dès lors qu’il y’a un chant en allemand), en se vautrant de façon grandiose à chaque fois. Une manœuvre digne de Sarkozy vis-à-vis de l’électorat FN qui offre à nos oreilles gourmandes de contrefaçons taiwanaises de bien jolies perles du mauvais goût. Un métal gogoth aux saveurs cavalières adressé à un public des plus avertis, évidemment. Parental Advisory - Explicit Content. Quitte à froisser des jabots, autant le faire avec distinction : laissez-moi donc vous aguicher les papilles avec quelques modestes tirades de mon cru… Le saviez-vous ? Le Techno Viking change de trottoir quand il les voit. Le saviez-vous ? Il n’y a pas que dans les live qu’ils envoient du bois de poutre pachyderme. Vous le saviez : ils s’appellent Umbra Et Imago, et sortent après un Mea Culpa haut en couleurs leur Mea Culpa II. Vous ne le saviez peut être point, mais par rapport au précédent, celui-ci ne se paye même pas une production décente. Mais y’a de bons riffs, faut avouer. Et puis y’a toujours ce sens du refrain qui rentre dans la tête, on peut pas leur enlever ça à ces ptits monstres. Nan et puis aussi surtout, ça est de la bonne métal gothic teutonne, ach ! Je dis ça je dis rien, loin de moi l’idée de détourner votre regard de cette pochette cataclysmique mon cher Helmut ; le temps de remettre votre moumoute (rime riche) laissez-moi vous parler de ces quelques morceaux mammouth (deuxième rime riche) de cet album, en sirotant mon vermouth (3 rimes riches en 1 phrase, jackpot): 1. nous avons entre nos mains l’album contenant le tube à binious le plus réussi de leur carrière : "Feuer Und Licht", hit folklo-technoïde avec les génies avant-gardistes Tanzwut en guest, proprement figeant de classe capuchonnée, avec de bonnes montées en puissance dignes d’un twist final de Derrick sous drogue dure, dans lequel Mozart fait ce qu’il sait faire : le goret. 2. TV Macht Krank avec son intro extra journal TV + electro aggressive à mort. 3. y’a un autre morceau que j’aime bien aussi plutôt typé Chaussée aux moines-metal avec d’excellents couplets. 4. Une reprise de Billy Idol faite avec deux mains gauches mais ô combien touchante… 5. le titre épo déchire grave putain c’est trop bourrin ça déchire ! Voilà, je pense avoir résumé assez bien la situation. Le son tout faiblard tente de rivaliser avec la puissance d’un Mutter mais on discerne mal les riffs, y’a pas de relief, pas de densité, juste un mépris bas du front digne du plus UG des groupes de black metal pour tout ce qu’on peut appeler élégance et peaufinage, et toujours ce feeling bien à eux. Notez bien que la note n’est pas du tout subjective, encore une note de faux-cul contrastant avec une chro enjouée certes, mais qui est d’une certaine manière représentative de cette dualité métaphorique sensée symboliser le yin et le yang d’un album aux facettes… ok, pas la peine de vous faire le baratin habituel ; notre lectorat compte encore quelques gens raffinés et sensibles, je les préserve tant que faire se peut.