Celan › Halo

Allier l'image à l'énoncé aurait pu faire croire à une improbable rencontre entre Nine Inch Nails et Depeche Mode. Il n'en est rien. Mais il y avait quand même de l'idée ; une analyse plus attentive de la liste des participants aura vite fait de mettre les points sur les i ... Dans Celan, on retrouverait des membres de Unsane, Oxbow, Flu ID et Einstürzende Neubauten ! Pas mal. "Halo" promet donc d’être en tous points explosif ... On s’en doute, nos titanesques teutons ne font pas dans la dentelle. Celan déboule et bourre comme une brute tout azimut. À vrai dire, l’adjectif le plus approprié est : pesant. Je n’ai pas dit lourd. Lourd a une connotation péjorative. J’ai bien dit pesant. Pesant quand Celan nous envoie dans la gueule des titres comme "A Thousand Charms", "All This and Everyting", "Train of Thought" ou encore "Weigh Tag" où on retrouve un Nicko Wenner particulièrement déchaîné aux guitares, inspiré, rageur et maladivement tordu. Chris Spencer lui rend la monnaie de sa pièce et se fait un point d’orgue de se répandre sur son micro à chaque fois qu’il ouvre la gueule que par ailleurs il a grande. Pesant encore quand le groupe se montre capable de se la jouer minimaliste en construisant "Washing Machine" sur base de quelques simples notes d’un piano subitement devenu inquiétant. Ari Meyers, fidèle à sa légende, reste ce formidable acteur de l’ombre ; de celui qui brode des nappes et des atmosphères angoissantes qui, en se greffant à cet univers belliqueux, confère à l’ensemble densité et profondeur. Une approche de la musique métal qui fait écho au fondateur "Times of Grace" publié par Neurosis il y a ... dix ans déjà ! Mon Dieu que le temps passe vite.