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Syndromeda › Creatures From The Inner

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Parabole      samedi 11 décembre 2010 - 21:56

cd i 69:18 • 4 titres

  • 11 Dub Statement 24:06
  • 22 Echoing Heights 12:40
  • 33 The Dream Within 11:06
  • 44 Out Of The Dark 21:18

cd ii 70:45 • 4 titres

  • 11 Out Of Nowhere 25:10
  • 22 Sines 8:24
  • 33 They're Watching Over Us 14:15
  • 44 Rianna 22:50

informations

Enregistré et masterisé au Sin-Syn studio Antwerp, Belgique 2003

Pour en savoir plus sur Syndromeda et entendre des échantillons sonores, visitez son site web; http://syndromeda.be/

line up

Danny Budts: Synthétiseurs et claviers

chronique

Attachez vos tuques. Celle-là (chronique) va être longue. Car nous avons affaire à une œuvre complexe, bouillonnante. Un petit chef-d’œuvre qui mérite amplement une dissection à l’égale de son impact. 12ième opus de Syndromeda, Creatures From The Inner est considéré par plusieurs comme étant l’œuvre la plus audacieuse et la plus complète du synthésiste Belge. Une ode intimiste, qui décrit les créatures et leurs remords qui nous grugent de l’intérieur, répartie sur 2 CD. Une œuvre puissante, tant en rythmes qu’en émotions, où Danny Budts tisse ses toiles musicales sur des synthés acuités aux lourdes nappes mellotronnées, des rythmes déroutants ainsi que de lourds passages ambiants où les émotions se multiplient à fleurs d’âmes.
De fins arpèges scintillants tournoient innocemment en ouverture de Dub Statement. Une comptine qui parade à petite dose de frayeur sur un prisme sonore minimalisme, halloweenien et hypnotique. À l’arrière une lourde basse louvoie cette étrange chansonnette de gobelin qui ondule sur un synthé aux balbutiements envoûtants, comme une litanie électronique. Cette ribambelle à effroi pondéré se fragmente graduellement sur des accords échotiques et une basse plus mordante qui initie une séquence névrotique, à l’instant où des percussions clouent le rythme sur un train d’enfer d’où fuse de longs solos tortueux, libérant les premières créatures de l’intérieur. Une fine pluie, des vagues et un bourdonnement lourd ouvrent les suintantes strates d’Echoing Heights. Une lourde ouverture, déchirée par un synthé cafardeux qui siffle son amertume sur de longs souffles stridents et de délicats accords qui tombent tels des gouttelettes de pluie dans une ambiance cloîtrée. Sous les solos aigus, le rythme s’anime à pas de chat sur une basse hésitante et les délicats accords qui tournoient sournoisement dans les recoins d’une noirceur encore virginale. Une noirceur déviergée par des percussions incohérentes sur une structure hoquetante d’où émane une étrange voix qui semble s’enquérir des droits de sa maison. Aussi lugubre et incohérent, dans une ambiance si sombre… tu meurs! The Dream Within est un splendide morceau de paranoïa musicale qui étale ses prémices sur une lourdeur atonale incroyablement efficace. Intro ambiante aux lourdes réverbérations circulaires, fragilisées d’éclats de verres sonores qui multiplient des prismes musicaux dans une ambiance alourdie par des complaintes synthétisées très troublantes. Des cymbales affûtent cette sinuosité ambiante qui est grugée par de lourds bourdonnements, jusqu’à ce qu’une batterie échappe lourdement ses battements, accompagnée d’un lourd synthé aux jérémiades hybrides qui grugent l’âme, la tranquillité du néant. Tout simplement superbe. Le genre de morceau qui ne s’oublie pas. S’abreuvant toujours d’une lourdeur incendiaire, Creatures from the Inner poursuit son obscurité musicale avec l’ouverture d’Out Of The Dark et son intro ambiante érodée par ses stries métalliques et un lourd vent adipeux qui engourdissent l’ouïe. Une fine pulsation se faufile dans cette opacité lestée de lourds vents circulaires, créant un tourbillon naissant. Trop lourd et engorgé, ce tourbillon se perce et laisse filtrer une douce séquence, échappant aussi une belle flûte aux dégagements partiels et, finalement, une splendide séquence aux accords subdivisés digne des meilleurs Berlin School que j’ai entendu à date. Une longue intro sombre pour une finale éclatante, tout comme Out Of Nowhere et ses lourdes réverbérations circulaires, truffées de chœurs obscurs. Atonale, sombre et mystique, nous sommes en plein territoire Roachien, mais avec une touche cosmique qui étale toute sa pesanteur sous des serpentins sonores et des vesses brumeuses à la Blade Runner. Une lente agonie musicale qui s’illumine d’une vie sombre, avec un orgue aux strates lugubres et de superbes percussions tam-tam qui nous plongent dans un mouvement progressif qui rappelle un bon vieux Pink Floyd. Du Floyd qui se moule à du Berlin School hypnotique et fumant sous des solos de synthé corrosifs. Sines débute avec un séquenceur hybride à deux mouvements contrastants. Un titre nerveux qui roule sur un synthé toujours aussi suave et strident ainsi que des percussions qui structurent le tempo avec finesse. Vers la 4ième minute, le mouvement devient plus lourd et hachuré, créant une étrangéité rythmique et sonore qui est l’apanage de ce brillant double album. Avec sa longue intro sérielle aux bourdonnements sans fin, They're Watching Over Us dépeint à fond la paranoïa progressive qui guette chacun d’entre nous, surtout lorsque les murmures s’échappent de ce néant sonore opaque. Un autre titre qui débute avec lourdeur et qui finit sa course sous un beau mouvement séquentiel nerveux, moulant l’asthénie d’une lourde membrane sautillante. Rianna est sans doute la pierre angulaire de Creatures From The Inner. Une longue pièce qui se veut un étrange pot pourri de ce que Syndromeda nous a offert sur ce merveilleux double opus. Intro caverneuse d’où flotte une douce nostalgie pianotée sur des strates brumeuses et enveloppantes, témoins d’un échange vocable entre un homme et une femme sur une structure qui devient plus dramatique avec un mellotron lourd de chœurs austères. Un peu plus et nous sommes dans les terroirs de Schulze sur Body Love. Le mouvement s’anime d’une séquence lourde qui sautille avec une frénésie pondérée, assaillie de solos synthétisés acuités. Des solos qui tranchent dans une ambiance lourde et animée d’un beat hypnotique sous un ciel musical strié d’un synthé agressif et d’un mellotron aux vocalises subtiles. Tout pour créer une lourdeur teintée d’une harmonie surréaliste. Un superbe mouvement qui se dandine innocemment, avant d’être assailli d’une violence musicale extrême avec une batterie et un synthé incontrôlé. Un synthé d’où fusera de superbes strates dans un crescendo sonore lourd, rappelant les premières œuvres de Schulze, avant de s’assagir en rythmes, mais pas en lourdeur avec son intro au piano mélancolique.
Creatures From The Inner est un véritable chef d’œuvre qui a passé totalement inaperçu. Honnêtement, j’en suis encore par terre et j’en ai entendu de la MÉ. Mais j’ai rarement entendu un album aussi intense où le drame d’un déchirement interne s’entend sur chaque titre. Et parlons en des titres! Car chacun d’eux étonne à chaque écoute tellement la sonorité, la structure musicale et le dénouement en est déroutant. Il y en a 8, pour plus de 140 minutes de musique incroyablement riche, obscure, ténébreuse mais tellement accroche-cœur que l’on veut réécouter, encore et encore, parce qu’étonner nous sommes à chaque écoute. Un chef d’œuvre qui va plaire aux amateurs de Schulze, Pink Floyd et même TD des années Phaedra, mais avec plus de nerfs!

note       Publiée le lundi 17 août 2009

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