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Young Marble Giants › Colossal youth

cd • 25 titres

  • 1Searching For Mr Right
  • 2Include Me Out
  • 3The Taxi
  • 4Eating Noddemix
  • 5Constantly Changing
  • 6N.I.T.A.
  • 7Colossal Youth
  • 8Music For Evenings
  • 9The Man Amplifier
  • 10Choci Loni
  • 11Wurlitzer Jukebox
  • 12Salad Days
  • 13Credit In The Straight World
  • 14Brand - New - Life
  • 15Wind In The Rigging
  • 16This Way
  • 17Posed By Models
  • 18The Clock
  • 19Clicktalk
  • 20Zebra Trucks
  • 21Sporting Life
  • 22Final Day
  • 23Radio Silents
  • 24Cakewalking
  • 25Ode To Booker T.

informations

Enregistré en 3 jours par Dave Anderson aux Foel Studios, Nord du Pays de Galles, pour 1000 livres – Produit et arrangé par les Young Marble Giants et Dave Anderson.

Photo de pochette : Patrick Graham

line up

Alison Statton (chant), Philip Moxham (basse), Stuart Moxham (guitare, orgue)

chronique

  • post-punk mélodique et minimaliste

Il était une fois, mais pas deux, comme disait la Fontaine. Les Young Marble Giants, n’ayant enregistré qu’un seul album, (ceci en est une réédition – au son parfait - avec des bonus d’égale qualité, soit les EP Test Card et Final Day), resteront comme un one shot miraculeux, ovni mélancolique, même au milieu de cette scène indie galloise naissante, qui allait donner naissance à tant de merveilles. Leur musique n’est que formes et traits enfantins sur fond de nuit silencieuse, comme le "3 personnages sur fond noir" de Miro. Bleu, blanc et noir. Il y a tant à méditer ici. Entendez ces exquises guitares western à la The Shadows sur Choci Loni, qui ne seraient rien sans l’aération que leur donne Stuart Moxham. Elles occupent même le premier plan sur les 7 courts instrumentaux de la fin du cd, qui font penser à un genre de surf music acoustique. Ainsi, les compositions sont toutes mises en valeur par la production, dont on ne soulignera jamais assez l’importance pour un disque pop, fusse-t-elle réalisée avec peu de moyens. Ici, elle confère à ce réservoir à mélodies apaisantes une aura de disque intemporel, à la cohérence infaillible, plein de haïkus sortis de nulle part et de notes anthracites, entre miel et bonbon amer. Une alchimie près de l’os, qui aura une influence considérable sur les Breeders, par exemple, dont l’amateurisme "de bon aloi" ne peut que faire penser aux 3 gallois, que ce soit via la basse simpliste et géniale de Philip Moxham ou la voix d’Alison Statton. La première dévale dans les aigus comme sur un escalier (Constantly Changing), et la deuxième semble dans la lune en permanence, rêveuse, à côté de ses pompes. Reste la guitare de Stuart Moxham, plus ancrée dans le son post-punk de son époque. L'homme est également responsable des parties d’orgue et de boite à rythme, jouées sur un vieux synthé archaïque appelé le Stylophone, un machin bricolé façon orgues italiens en plastoc des années 60. Un instrument probablement rare et désuet, fabriqué par le cousin ingénieur téléphonique des Moxham, un certain Peter Joyce, qui devient alors le quatrième membre du groupe (il était à la mode à l’époque, de donner un petit nom à un synthé ou une boîte à rythme, histoire de se sentir plus nombreux). Le résultat est unique au monde, et le restera à jamais. C’est comme si chaque chanson exprimait un moment bien précis de notre vie, une humeur particulière, avec une acuité et une vérité parfaite, immaculée. Searching for Mister Right serait une nuit d’insomnie à chasser les ombres chinoises sur le papier peint, tout en chuchotant pour ne pas réveiller la lune. La chanson-titre semble un vrai petit traité de philosophie à l’intention de tout les égocentriques, le tout sur une mélodie imparable. Pourtant, les jeunes géants de marbre et la jeunesse colossale, tout ceci ne provient que d’une minuscule note du musée d’Athènes, en dessous d’une statue du temple de Poséidon. Elle est d’ailleurs reproduite dans le livret. Colossal Youth est l’un de ces albums cultes si captivant dans leur simplicité qu’il en incite à s’emballer, à y voir des secrets et des significations qui n’y sont pas. Tout le monde y est allé de sa transposition, y a collé ses fantasmes et ce qu’il voulait bien y voir, tant les vignettes de Moxham savent se faire à la fois désincarnées, discrètes, lovées dans un coin de votre chambre sans qu’on sache si elles ont peur ou bien vous jugent, et en même temps, si intimes et si familières. C’est le même talent qu’ont les astrologues, celui de vous faire croire à un miracle alors que c’est vous qui assimilez tout ce qu’ils vous disent comme adressé directement à votre âme. Les chansons des Young Marble Giants, pourtant, ne sont pas la chronique d’un monde déshumanisé, comme certains ont voulu le voir… Elles ne sont pas contre le monde, ou contre le système : elles sont en dehors, elles sont déjà de l’autre côté. "Go for credit in the real world", lance Alison Statton, ‘moi j’ai déjà donné’, pourrait-elle ajouter. En dehors de cette hypothèse, difficile d’avancer quoi que ce soit, tant la fascination qu’exerce cette musique tient à son mystère, à son absence de repères traditionnels, à cette osmose surnaturelle entre chaque instrument, qui semble nous faire croire qu’il serait possible de faire aussi bien, là, tout de suite, dans la cuisine, avec les poêles, les casseroles et les cuillères. En parlant de casseroles, tout ceci était trop beau pour durer, il fallut donc bien que le groupe se sépare : Alison sort avec Philip; son frère Stuart - qui fait absolument tout dans le groupe (compos, textes, arrangements…) - est jaloux, d’autant plus qu’elle attire toute la gloire à elle. Pensez donc : personne n’imagine une seule seconde que ces chansons ne viennent pas du fond de son cœur, à elle. Furax, il envoie péter le groupe alors qu’ils allaient sans doute devenir énormes, leur popularité aux USA s’avérant dépasser l’entendement, et tente une carrière solo, soldée d’un échec, bien entendu. Il aura un grave accident de moto en 81 qui l’handicapera longtemps. Un banal vaudeville, mais qui aura pour conséquence de cultifier encore plus les 2 albums et quelques EP et singles du groupe, qui resteront à jamais son unique testament (pas de reformation, les gens, ou on tue le chien). Le cd s’achève par une Ode à Booker T., hommage appuyé à celui qui est peut-être finalement la seule influence traçable du groupe, l’organiste de Otis Redding, avec ses sonorités 60’s si reconnaissables. Toujours avec ce chant et ces accords à la frontière exquise entre justesse et fausseté, à l’équilibre précaire. "Life is so much better when you’re toeing the line" seront les mots de la fin.

note       Publiée le lundi 27 juillet 2009

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Réédité . L'album, un cd de titres non album, un dvd .

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Richard Envoyez un message privé àRichard

En cette fin d'année pour le moins atypique, un petit retour à une valeur sûre.

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

J'enfonce sans doute une porte ouverte.... Ai constaté que, poussé très fort, ce truc devient nettement moins gentillet . Y a même quelque chose d'agressif sur certains titres.

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nicliot Envoyez un message privé ànicliot

On y revient systématiquement

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Actuellement, la chanteuse est chiropractrice. Pffff… sans déconner…