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Sleep › Holy mountain

cd • 9 titres • 52:10 min

  • 1Dragonaut05:43
  • 2The Druid04:52
  • 3Evil Gypsy / Solomon's Theme07:06
  • 4Some Grass0:47
  • 5Aquarian5:37
  • 6Holy Mountain08:44
  • 7Inside The Sun05:44
  • 8From Beyond10:34
  • 9Nain's Baptism03:02

informations

Produit par Billy Anderson et Sleep - Ingé-son : Billy Anderson

Artwork par Robert Klem (cover) et Martyn Lambert

line up

Al Cisneros (basse, chant), Chris Hakius (batterie), Matt Pike (guitare)

chronique

Qui, je vous le demande, qui peut résister à l’enchaînement des 3 premiers titres de cet album ci-présent ? Estomaquage et abasourdissement furent mes seuls compagnons lors de ma première écoute. Sleep fait mouche. Sleep sait exactement quels accords jouer pour dégager ce feeling plus vieux que le monde, et donner l’impression que leur musique revient des ages farouches. Ces mecs ne sont pas là pour tâtonner, ils ont une mission à accomplir. Dragonaut pourrait à elle seule justifier l’achat de l’album, et une note rondelette pour cette chronique. C’est l'un des plus grands morceaux cultes du Stoner, gravé dans le marbre, sorti de terre sous cette forme parfaite (si l’on omet ce solo de guitare final, faute de goût dans un tel contexte entièrement dévoué au groove gras et épais comme une peau de dragon). Les paroles émanent directement d’une infusion à base de LSD de trop d’heures passées à jouer à Donjons & Dragons à la lueur orange et bleue d’une lava lamp défectueuse. "Ride the dragon mmgneuh crimson gn’eeeeeeeyyyyeeee". Ouais mec, fais tourner, as-t-on envie de lui répondre benoîtement. Mais on ne peut pas. On est bien trop occupé à hocher du buste en rythme, un sourire idiot rivé sur le visage. Pourtant, en cette très grunge année 92, personne n’écoute encore du stoner. Et pour cause, le mot n’est pas encore utilisé. C’est avec une petite longueur d’avance sur les grands frères du genre, Kyuss - au patronyme tout aussi inspiré de donjons & dragons que le sont les lyrics hilarants de Sleep – que Sleep sort ce Holy Mountain, au beau milieu d’une déferlante made in Seattle qui n’a que faire de leurs tempos lents et de leur chant étouffé, comme celui d’une grenouille au fond d’une baignoire. Mais les artisans de ces genres maudits (Stoner, Doom, Sludge…) ont à l’époque l’habitude de n’exister qu’en marge des musiques lourdes, comme si leur tempos lourds et leurs taux de graisse déraisonnable faisaient d’eux des lépreux, des mal-formés du genre. Et ce n’est pas avec des disques comme celui-ci, d’une orthodoxie absolue, que le vent médiatique allait tourner. L’album souffre d’ailleurs de sa longueur sur une face 2 nettement inférieure à la première (à partir de la plage titre). Une fois qu’on a compris qu’on ne rêvait pas, qu’ils étaient vraiment capables de jouer ce groove hors des ages, les répétitions hypnotiques du groupe, qui ne savait alors pas quoi en faire (les expériences Jerusalem/Dopesmoker et Om allaient proposer des solutions radicales) sont un peu lourdes, dans le bon (heavy) et mauvais (littéral) sens du terme. Il faut dire qu’à l’image de Wretch de Kyuss, autre album fondateur du stoner, ce Holy Mountain n’était à la base qu’une grosse démo, dont Earache, subjugué par la nouveauté du truc, a voulu faire un album… On savoure néanmoins toujours ces cymbales délicieuses (seules sonorités "aiguës" ou presque, en fait), et cette basse incroyablement mélodique, raclant les graves extrêmes sur la fin de la chanson titre, qui avec le plus varié From Beyond, dévoile l’attirance du groupe pour les formats longs et immersifs. Cette fois, les solos ne sont pas de trop, sur ce titre stratosphérique et 70’s à souhait. Et sur Inside The Sun, c’est compressés dans une capsule spatiale d’urgence qu’on les imagine, le regard et la voix figés en une expression de terreur, fuyant un soleil qui aurait manqué de peu de les engloutir… Ce n’est plus du tout les joyeux orcs dansant la gigue du début. Une musique qu’on imagine bien servir de bande-son à la lecture d’une vieille bd SF millésimée de Druillet ou Enki Bilal. Seul regret à avoir : que le son n’ait pas plus été à la hauteur de l’ambiance. Pas de Chris Goss à l’horizon ici, et on imagine qu’enregistrer des instruments accordés si bas devait être relativement nouveau à l’époque… La suite les verra abandonner définitivement le format chanson, ce qui rend ce disque d’autant plus précieux.

note       Publiée le mardi 21 juillet 2009

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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Excellent, ami Corbeau ;-)

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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ça va peut être se faire... c'est même fort possible...

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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Tiens, ce qui serait très sympa, c'est une chro du tout premier album, 'Volume One', qui est pour moi le meilleur de ce groupe ! (et puis oui, le ep "Volume 2", plus anecdotique, mais avec la pochette et la reprise de 'Lord Of This World', la filiation Black Sab' est clairement assumée / assurée !)

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Fryer Envoyez un message privé àFryer

tendance à préférer celui là à la suite (Dopesmoker donc). Plus péchu, plus varié, plus sludge aussi. Bref, moins chiant.

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Potters field Envoyez un message privé àPotters field

pour le peu que j'en sais, il me semble que black sab etait accordé en Ré. Sleep ils doivent plutot être en Do voire en Si.