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Earth › Phase 3 : thrones and dominions

  • 1995 • Sub Pop SP 292b • 1 CD

cd • 8 titres • 55:04 min

  • 1Harvey2:54
  • 2Tibetan Quaaludes7:43
  • 3Lullaby (Take 2: How Dry I Am)3:15
  • 4Song 42:50
  • 5Site Specific Carniverous Occurence8:41
  • 6Phase 3: Agni Detonating Over The Thar Desert...12:28
  • 7Thrones And Dominions14:21
  • 8Song 6 (Chime)2:48

informations

Enregistré par Phil Ek chez John et Stu, Novembre 1993 - Aussi enregistré par Scott à Soundhouse 1994

Design par Jeff Kleinsmith

line up

Dylan Carlson (guitares, percussion), Tommy Hansen (guitare sur la 1 et 4), Rick Cambern (batterie sur la 5)

chronique

Il faut attendre deux ans après Earth² pour voir arriver ce Phase 3. Le suicide du meilleur pote de Dylan Carlson (à l’aide du fusil de chasse qu’il lui avait offert…) n’est peut-être pas étranger à cela. Ni la folie médiatique qui s’ensuit autour des circonstances de l’accident, plaçant Carlson dans une bien mauvaise posture, comme en témoigne le déprimant documentaire Kurt & Courtney (et les extraits de Pentastar, choisis car Courtney détenait les droits de Nirvana, n’arrangent rien du tout), où Carlson semble littéralement agoniser devant la cruauté de son charognard d’interviewer. Les mauvaises vibes sont ici palpables, bien loin du côté thérapeutique de Earth² exhibé en rigolant sur la pochette. Ce que nous tend la gamine sur cette pochette-là serait plutôt une pilule pour tomber malade. Thrones & Dominions est un album d’agonie, lente et aseptisée, de dépression, dans le sens physique et clinique du terme, aux crevasses nauséabondes aérées de grands passages à vide, grands trous inhabituels dans l’œuvre d’un groupe qu’on connaissait jusqu’ici compacte et sans concession. C’était pourtant involontaire, mais bel et bien représentatif de l’état de son auteur. Au chomdu, fauché, il se pointe aux premières sessions sans ampli ni guitare, qu’il empruntera à l’ingé-son. Il faut attendre un an pour que le travail reprenne. Sans succès : la moitié des morceaux sortiront sous forme inachevée, ce que les titres laissent deviner : ce disque est un chantier, plein de bouts de fer dangereux et de recoins incohérents. Seuls les 2 premières pièces et les 2 morceaux titres sont terminés. Et même ainsi, c’est comme s’il manquait quelque chose. Ce qui fait pourtant leur charme : Tibetan Quaaludes est une magnifique complainte digne de son titre, ce qui est en soi un tour de force, et Thrones and Dominions un objet fascinant, presque ingrat dans sa mise en place, désertique et plongée dans un demi-sommeil. On se réveille sur Song 6 (Chime), étonnement mélodique et presque pop pour du Earth. Mais c’est la gueule de bois post-grunge, plus que jamais. La tête est lourde, les oreilles bourdonnent, les amplis pleurent. A ce titre, Song 4 est encore une merveille de plus. Damned, ce son, c’est une plaie ouverte grande comme l’Arizona ! Du Neil Young trépané, avec distorsion tout droit sortie du Grand Abîme en prime. Un disque drogué, complètement ailleurs, d’une déchéance sublime. A classer dans les grands albums de cette entité encore mésestimée, malgré le regain d’intérêt de ces dernières années. Si, j’insiste. The fiery red Torino rolled to the curb, we hit the pavement ready for action.

note       Publiée le vendredi 26 juin 2009

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    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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    Le Earth que j'écoute le plus. Un album pour débrancher les connexions, parfaitement bancal, le regard posé sur cette pochette déroutante, parmi mes préférées dans le monde du dixe.

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    Ntnmrn Envoyez un message privé àNtnmrn
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    "Site Specific Carnivorous Occurrence" est magnifique, avec ses guitares tout en retenue, ses toms discrets, et en effet, cette espèce de tristesse diffuse, implicite, à peine saillante. Vraiment un bon disque.

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    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    Je le trouve d'une tristesse celui-ci... un de mes préférés de sa discographie.

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    shauni81 Envoyez un message privé àshauni81

    Cataleptique. Inachevé. Malaisé. Maladif. Malsain. Magnifique.

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    Fryer Envoyez un message privé àFryer

    au passage Pentastar manque cruellement. Leur second meilleur album pour ma part.

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