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Serge Gainsbourg › Les Années Psychédéliques: 1966 - 1971

22 titres - 61 :52 min

  • 1/. Requiem Pour Un Con - 2/. Requiem Pour Un Con Bonus Beats - 3/. Je Navais Qu Un Seul Mot a Lui Dire - 4/. Sous Le Soleil Exactement - 5/. Chanson Du Forcat - 6/. Pas Mal Pas Mal Du Tout - 7/. New Delire - 8/. Bonnie and Clyde - 9/. Premiere Blessure - 10/. Danger - 11/. Danger Bonus Beats - 12/. Generique Pop 2 - 13/. Photographes Et Religieuses - 14/. Boomerang - 15/. Psychastenie - 16/. Cadavres En Serie - 17/. La Horse - 18/. La Horse Bonus Beats - 19/. L Alouette - 20/. Breakdown Suite - 21/. No No Yes Yes - 22/. En Melody

informations

Remasterisé et restauré aux Studio Universels, Paris, France par Jacques Sabar - Compilé par Bertrand Breillat et Francois Leconte -

line up

Serge Gainsbourg

Musiciens additionnels : Michel Colombier (arrangements, direction d'orchestre), Jean-Claude Vannier (arrangements, direction d'orchestre)

chronique

Serge Gainsbourg. Le nom impressionne souvent, voire intimide. Il enflamme les passions, aussi. Et pourtant les faits sont là : son œuvre musicale, pléthorique, irrégulière, s’étalant sur environ 30 ans, reste majoritairement à découvrir. Un peu à l’image de cette compile, choix étrange pour entamer la carrière du démiurge car plus proche du pirate que de la véritable compil thématique… Car des compils thématiques sur Gainsbourg, il y en a eu, portes d’entrées bien délimitées jazz, world ou encore chanson réaliste/polar. Mais pas psyché. O intolérable oubli, que les maniaques du label portugais Le Smoke Disque allaient réparer en plongeant les deux mains dans la marmite aux bootlegs, collaborations pas toujours signées et autres acétates granuleux. L’univers des raretés Gainsbourgiennes – sujet prolixe s’il en est - est certes fascinant, mais cela nous éloigne de la musique. Les années psychédéliques porte moyennement bien son nom. Soyons réalistes : si ces 22 morceaux ont presque tous un petit quelque chose de psyché, où plutôt de doucement acide, c’est surtout un effet de l’époque, plus qu’une réelle volonté de Gainsbourg, qui n’a flirté avec le genre que pour mieux le dédaigner. Orgues en tout genre, sitars, effets, violons proto-disco, batterie funky-salope (écoutez le break de la Horse…), tout l’attirail est au rendez-vous, certes. Mais on sait dès les premières écoutes de ce disque entièrement instrumental (sauf Requiem, ainsi que la chanson du forçat et Bonnie & clyde, qui n’ont rien à faire là) qu’aucun nouveau chef d’œuvre nous en pètera à la gueule. C’est surtout un document fascinant sur la liberté absolue dont jouissait le pygmalion, devenu le véritable Leiber & Stoller français, éternellement entouré de musiciens géniaux et prêts à se plier à tous ses caprices (Psychasténie, Breakdown suite, mais qu’est ce que c’est que ça ?). Gainsbourg, à peu près au même moment qu’un certain McCartney de l’autre côté de cette manche qu’il traversait si souvent, était en train de devenir un rat de studio, écumant sessions après sessions dans une sorte de frénésie inconsciente, sans se soucier de la destination de sa musique (génériques, pubs, reprises, bande-son ou tout simplement jamais sortie). SA musique ? C’est bien sûr là qu’une explication s’impose : si cette compil n’a jamais été sortie sur un gros label, c’est aussi parce que - plus encore que sur les albums qui sont pourtant fait du même bois - la méthode de travail de Gainsbourg y apparaît claire : son rôle était surtout celui du directeur de sessions studio, plus que celui du compositeur à proprement parler… On sent bien ici qu’il s’agit de jam sessions dont le crédit revient surtout aux musiciens, Gainsbourg ne jouant que du piano, rappelons-le. Beaucoup de grands artistes pop travaillent ainsi, de Bowie à Björk, en passant par une certaine Yoko. C’est sûr, le mythe de l’artiste créateur total en prend un coup, mais les mythes sont – après tout - bien fait pour ça (prendre des coups). Gainsbourg, sans pratiquer l’auto-citation, repiquait souvent ses propres idées, les transposant par exemple d’un morceau oublié à un autre plus exposé. Ainsi, on reconnaîtra ici un violon, là un riff, qui ressurgiront plus tard au détour d’une chanson et qui font depuis partie de l’inconscient collectif. Intéressant, à ce titre, de découvrir l’élégant squelette de Sous le soleil exactement, avant que ne soit posée la voix d’Anna Karina ou celle de Gainsbourg. Le ton est quand même globalement à la franche rigolade ; de New Delire - jeu de mot très fin pour un titre de sitar-pop bien allumeur - à No No Yes Yes, où le dandy se moque sans vergogne de la soul music, probablement flanqué de l’arrangeur Arthur Greenslade, dont on croirait reconnaître la patte tout au long des 22 pistes. « Je n’avais qu’un seul mot à lui dire », « Pas mal du tout » et « Boomerang » semblent directement issus du film Anna, comme s’il s’agissait de comédies musicales sans d’autres paroles que quelques lignes de dialogues goguenardes voire franchouillardes de Jean-Claude Brialy. On a ainsi un embryon de duo drolatique qui reviendra plus tard en vrai tube, tel un, hum, boomerang - mais aussi un aperçu des pensées d’un mec occupé à mater tout ce qui passe ("Pas mal du tout") et on en passe… On note aussi la présence de bonus beats, sortes d’extensions de morceaux d’1 minute ou 2 déterrées pour l’occasion, justifiant ainsi la présence de Requiem… Avec tout ça, il y avait de grandes chances pour que l’auditeur soit fatigué par tant de jams et si peu de construction avant la fin du skeud. Et ça ne rate pas. On a quand même la joie de réécouter "En Mélody", judicieusement placé en clôture, d’une oreille nouvelle, sans l’album tétanisant qui va avec, et augmenté d’un son bien gonflé et corrosif, et de se rendre compte du groove hallucinant de ce morceau… Ce qu’on prenait parfois pour un interlude à la con était en fait le condensé de très longues heures d’errements en studio… Précision utile : ceux qui ont, ou comptent acquérir les travaux de Gainsbourg pour le cinéma peuvent enlever une boule.

note       Publiée le mercredi 3 juin 2009

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    oui il y a aussi eu deux maxis bien classe façon "boot de contrebande haute qualité" sur le meme label, avec Psychasténie et La Horse je crois... Un super son en tout cas... Cela dit cette compil s'adresse surtout à ceux qui ne connaissent pas toutes ces sorties "périphériques", et qui veulent un peu un résumé de toute la production "sous le manteau" de cette époque...

    Seb de Super Envoyez un message privé àSeb de Super

    Celui, il m'intéresse depuis un moment pour la BO du Pacha et notamment Psychastenie, le 45T viens d'être réédité, mais je viens juste de trouvé ce CD pour pas trop cher.