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D.A.F. (Deutsch Amerikanische Freundschaft) › Die kleinen und die bösen

19 titres - ??:?? min

  • A1/ Osten Währt Am Längsten - A2/ Essen Dann Schlafen - A3/ Co Co Pino - A4/ Kinderfunk - A5/ Nacht Arbeit - A6/ Ich Gebe Dir Ein Stück Von Mir - A7/ De Panne - B1/ Gewalt - B2/ Gib's Mir - B3/ Auf Wiedersehen - B4/ Das Ist Liebe - B5/ Was Ist Eine Welle - B6/ Anzufassen Und Anzufassen - B7/ Volkstanz - B8/ Die Lustigen Stiefel - B9/ Die Kleinen Und Die Bösen - B10/ Die Fesche Lola - B11/ El Basilon - B12/ Y La Gracia

informations

"Recorded im plank-studio – Ingé-son : Conny Plank – Produit par Deutsch-Americanicchen Freundschaft märz 1980. – Face B : recorded live im electric ballroom by accident – remixed im plank-studio sauf « gewalt » : recorded im plank-studio."

"Cover r.görl, f.fenstermacher, s.grant."

line up

Gabi Delgado-Lopez (geräusche, gesang text), Robert Görl (schlagzeug), Chrislo Haas (C. Haas) (synth), Wolfgang Spelmanns (gitar)

chronique

  • experimental

Die Kleinen und Die Bösen. Vision manichéenne émanant de la guerre froide dont la tension était encore à son comble en cette rouge année 1980. La façon dont l’imagerie communiste russe est ici détournée n’a rien à voir avec les excentricités graphiques d’un Fœtus où la fascination des futurs garçons coiffeurs de la synth-pop… Les similitudes dans la démarche seraient plutôt à chercher du côté de Laibach, qui faisait ses débuts au même moment. A l’orée des années 80, quelque chose est en train de bouger en Europe. C’est le début des paroles imprimées en plusieurs langues sur les pochettes intérieures – ici, allemand, anglais et espagnol – volonté de pluralité qui disparaîtra avec le format vynile… Le quatuor
Deutsch-Americanicchen Freundschaft (pas encore un duo) continue ici d’enregistrer sous l’égide de Conny Plank, bien qu’une face soit entièrement consacrée à un live craspec "enregistré par accident"… Un nouveau bienfaiteur se penche sur eux, en la personne de Daniel Miller, friand de nouveaux sons electro et politiques, qui les signe sur Mute pour cet album. Le groupe de Produkt est méconnaissable : la voix malade de Delgado-Lopez a fait son apparition et les jams insalubres ont laissé place à une espèce de post-punk bien retors, bruitiste au possible, réduisant les structures au minimum syndical pour balancer sa rage… L’entrée en matière du disque semble reprendre là où Produkt s’était arrêté, mais on sent rapidement la colère froide monter en eux. Sur Co Co Pino, c’est un SS défroqué exilé in Uruguay qui harangue une fille de joie de sa voix hystérique... On n’aimerait pas l’avoir en face de soi, et voir son visage suant se contorsionner tandis que la rythmique tressaute horriblement. Il reviendra quelques fois à la charge avec sa Lola, laissant éclater ce qui ressemble bien à un dégoût terminal de la gent féminine. Les lyrics sont particulièrement intéressants, politiques, d’un érotisme cru, sans complaisance aucune, évoquant fortement les couleurs dégueulasses et les angles coupants des peintres de Die Brücke. Le malaise se renforce encore un peu plus quand le maniaque Delgado-Lopez se met à chanter doucement sur fond d’alarmes et de synthés en train de fondre en direct (Ich gebe dir ein stück von mir, "je te donne un morceau de moi", non merci !), avant de conclure la face A sur le génial De Panne, véritable jet de bile envoyé au visage de la Pop music, que le groupe semble vouer aux gémonies ("Nous sommes les putes de la pop music, les vaches sacrées de la pop music"). La Face B n’est qu’un grand cri désorganisé, jeté à toute vitesse sans se soucier de l’impact des paroles ("Die lustigen Stiefel marchieren über polen" répété à l’envie… je laisse aux germanophones le soin de traduire). Le côté bruitiste du groupe revient ici invariablement à la charge, rappelant quels terroristes sonores ils étaient. La contorsion synthétique de La Bamba qui clot l’album, façon Devo, annonce déjà le riff de synthé de Der Mussolini, ce qui tendrait à appuyer l’idée que le groupe évolue au sein de ses albums, et que les 3 peuvent être envisagés comme une suite (ils sont tous viscéralement différents les uns des autres…). Pourtant le groupe deviendra duo et se renommera D.A.F. peu après ce disque. Quittant l’anonymat total de Dusseldörf, ils déménagent à Londres courant 1980, opérant alors un changement de cap radical à l’image de la décennie qui débute : Leur musique, souvent qualifiée par le groupe lui-même de "Musique du corps pour des mouvements compliqués", délaisse toute sonorité krautrock où lo-fi pour se tourner résolument vers l’Electro Body Music, genre dont ils seront les pionniers. En attendant, voici un bon disque pour faire fuir les éventuels pique-assiettes de chez vous.

note       Publiée le mardi 5 mai 2009

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Ils iront en pèlerinage chez Tonton Conny, comme les autres…

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    jacques d. Envoyez un message privé àjacques d.

    On peut l'écouter avant ou après les premiers disques de Ike Yard, la formation nord-américaine de Stuart Argabright, parue sur Factory America dans les mêmes années (début des eighties).

    ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

    Poursuis alors, car pour moi c'est les trois d'après qui déchirent :)

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    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Il est ouf ce disque, mais pourquoi diable je ne connaissais pas encore ce groupe !?

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    tomcurren Envoyez un message privé àtomcurren

    Album étrange sur lequel on sent naitre leur style mais qui reste un album bruitiste, assez dur à écouter. Ceux qui apprécient les rythmes binaires dansants présents sur les 2 albums suivants risquent d'être surpris par l'ultra-minimalisme mélodique de celui-ci. Si vous n'êtes pas un scientifique de la musique, il serait bon de l'écouter au préalable pour ne pas avoir l'impression d'avoir jeté son argent par la fenêtre.

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    Jean Rhume Envoyez un message privé àJean Rhume

    Rhaaalala... Plusieurs boulax (6).