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Edward Grieg (1843-1907) › Lyrische stücke / Pièces lyriques

cd1 • 29 titres • livres I-IV min • 55:40

  • 1Livre I, opus 12, 1867 : Arietta1:31
  • 2Waltzer1:20
  • 3Wächterlied1:47
  • 4Elfentanz0:54
  • 5Volksweise1:23
  • 6Norwegisch0:55
  • 7Albumblatt1:19
  • 8Vaterländisches lied1:22
  • 9Livre II, opus 38, 1884 : Berceuse2:14
  • 10Volksweise1:25
  • 11Melodie1:41
  • 12Norwegischer tanz0:44
  • 13Springtanz1:24
  • 14Elegie2:05
  • 15Waltzer0:57
  • 16Kanon4:01
  • 17Livre III, opus 43, 1887 : Schmetterling1:36
  • 18Einsamer Wanderer1:38
  • 19In der heimat1:47
  • 20Vöglein1:53
  • 21Erotik2:16
  • 22An der frühling2:23
  • 23Livre IV, opus 47, 1888 :Valse-impromptu2:39
  • 24Albumblatt3:30
  • 25Melodie3:14
  • 26Norwegischer tanz1:15
  • 27Melancholie2:52
  • 28Springtanz1:18
  • 29Elegie2:56

cd2 • 18 titres • livres V-VII min • 56:36

  • 1Livre V, opus 54, 1891 : Hirtenknabe3:55
  • 2Norwegischer bauernmarsch3:27
  • 3Zug der Zwerge2:53
  • 4Notturno3:01
  • 5Scherzo3:13
  • 6Glockengeläute3:35
  • 7Livre VI, opus 57, 1893 : Entschwundene tage4:44
  • 8Gade3:53
  • 9Illusion3:03
  • 10Geheimnis4:12
  • 11Sie tanzt2:33
  • 12Heimweh3:06
  • 13Livre VII, opus 62, 1895 : Sylphide1:31
  • 14Dank4:03
  • 15Französische serenade2:16
  • 16Bächlein1:49
  • 17Traumgesicht2:32
  • 18Heimwärts2:48

cd3 • 19 titres • livres VIII-X min • 57:10

  • 1Livre VIII, opus 65, 1897 : Aus jungen tagen4:41
  • 2Lied des bauern1:33
  • 3Schwermut3:27
  • 4Salon2:18
  • 5Im balladenton2:43
  • 6Hochzeitstag auf troldhaugen6:18
  • 7Livre IX, opus 68, 1899 : Matrosenlied1:55
  • 8Grossmutters menuett2:06
  • 9Zu deinen füssen3:05
  • 10Abend im hochgebirge2:34
  • 11An der wiege2:32
  • 12Valse mélancolique3:55
  • 13Livre X, opus 71, 1901 : Es war einmal3:53
  • 14Sommerabend2:21
  • 15Kobold1:48
  • 16Waldesstille5:12
  • 17Norwegischer tanz3:07
  • 18Vorüber1:56
  • 19Nachklänge1:53

informations

Enregistré les 27 et 28 juin et 2,3,9,10 et 11 juillet 2001, Doopsgezinge Gemeente Deventer, Pays Bas. Produit et enregistré par Arts Music recordings, Rotterdam.

Cette musique étant d'une beauté extraordinaire et particulièrement rare, je ne peux qu'encourager à l'acquisition d'une intégrale. Et si j'ai pu trouvé parfaitement mon compte dans cette gravure du grand pianiste norvégien Hakon Austbo, je sais bien qu'un jour ou l'autre, je finirai par lacher les billets pour la version de Leif Ove Andsnes, Emi Classics, sans doute le plus grand interprête actuel du répertoire scandinave. L'intégrale réalisée par Eva Knardahl (Bis) est elle aussi remarquable. Pour ceux qui souhaiteraient s'orienter vers un seul disque, mais aussi pour le simple plaisir de cet enregistrement extraordinaire, je n'ai qu'un nom à donner : Emil Gilels. Son enregistrement de 20 pièces lyriques pour Deutsche Grammophon réalisé en 1974 et réédité dans la collection "the originals" est absolument sublime, la plus belle vision de ces merveilles de musique que j'ai pu entendre; et de fait la figure de référence incontestable dans l'interprétation des "Lyrische stücke".

line up

Hakon Austbo (piano)

chronique

Lorsqu'Edvard Grieg posait une note à la suite d'une autre, il ajoutait une scène à une histoire; il confiait son chagrin. Lorsqu'il irisait un ton de l'harmonie d'un autre, il était comme Vermeer qui contait la lumière dans ses tâches de coton; ou ciselait comme Latour le galbe d'une lueur ou l'éclat d'une chandelle, sur les courbes effilées d'un visage, d'un habit ou d'une fleur. Lorsque le norvégien créait de la musique, il disait sa patrie, sa beauté mystérieuse et ses forêts miracles, racontait ses légendes, son folklore peuplé d'elfes et de Trolls, de danses et de ruisseaux. Il y a dans ce pays de pièces pour piano seul autant d'histoires que dans n'importe quel pays; et le jour et la nuit s'y succèdent, comme sur n'importe quelle terre. Il y a dans les pièces lyriques de Grieg autant de cristaux harmoniques scintillants que de notes solitaires, tintant dans le silence comme un flocon tout seul, égaré dans la nuit, et porté par le vent. Des chefs d'oeuvre miniatures souvent simples et candides, cristallisant leurs effets de pénombres et leur jeu étoilé d'harmonies vibratiles autour de petites mélodies essentielles. "Nocturne"... "mélancolie"... "papillon", "secret", "la danse des elfes"..."feuille d'album"... Grieg écrit et dessine; il distille de petites tâches de musique, des échos de piano posés sur la toile vierge du silence comme du bout du pinceau; il les lie un à un dans leur douce mélodie comme on révèle un astérisme; il les mêle et les entrechoque en des danses enlevées sur des rythmes populaires, les cumule et les gonfle aux instants les plus noirs et les plus agités de ses légendes terribles. Il y a dans ce pays de pièces pour piano seul des gouffres de mélancolie; des mélodies à la beauté sombre et lente, à la marche pénible, comme une douleur qui ne veut pas s'exprimer; des notes qui une à une se succèdent et racontent à mesure qu'elles résonnent la nostalgie terrible d'une chose disparue, la souffrance délicate à l'ampleur indicible des rêveurs éternels, blessés du temps qui passe et des beautés enfuies. Il y a dans ce pays de pièces pour piano seul des lieux de recueillement à l'atmosphère fébrile, des clairières idéales, véritables merveilles de notes fraîches et légères, qui s'entrecroisent, se percutent et se chassent comme les reflets du soleil s'infiltrant par les arbres sur les plis d'un ruisseau... "la tranquillité des bois"..."le soir dans les montagnes", "mal du pays"... "reminicences"... "voyageur solitaire"... il y a dans ces trentes ans d'une vie de compositeur miniaturiste l'expression d'un des plus immenses mélodistes de l'histoire de la musique. Imprégné et amoureux du folklore populaire scandinave et de ses fragrances sorcières, musicien cultivé élève de Leipzig, Edvard Grieg est unique et précieux à chacune de ses notes, constamment essentiel; deux notes posent une humeur, la troisième réalise une première mélodie, la quatrième en révèle une autre et la cinquième aussi, chaque seconde nous raconte un peu plus, la dixième est étrange et l'histoire y bascule, la vingtième est lumière et la pièce toute entière est un monde tout entier, sublime et minuscule, fixé pour l'éternité dans deux courtes minutes de joaillerie sonore. Dans ces heures de musique solitaire s'allument des danses, des berceuses, des chansons; Grieg y a aussi placé de véritables fresques, des sagas scandinaves traversées par le froid et les montagnes hostiles, les actes héroïques et les destins brisés. Mais ces 66 pièces lyriques sont pour la plupart porteuses des lueurs de l'automne et des givres de l'hiver; sculptées par l'affliction nostalgique, une quête de l'apaisement, les échos qui s'allument et les larmes découvertes dans le coeur d'un homme qui s'abandonne aux souvenirs. Orfèvres, changeantes, aisées et délicates, les pièces lyriques de Grieg sont à compter parmi les plus oeuvres les plus belles, et les plus essentielles de la musique classique. On y croise des motifs mélodiques folkloriques et typés dont le rythme nous attrape, et qui finissent logés tout au fond de notre âme, au creux de la mémoire, aussi intimes et clairs que ces comptines sans âge qui nous fermaient les yeux quand nous étions petits. On y marche dans la neige, on y respire le vent, on y entend nos propres pas craquer sur les feuilles mortes. Dans un calme résigné, dans cette lenteur tranquille qui sied à l'évidence, les mélodies pluvieuses et les accords du soir se suivent comme des journées passées assis à la fenêtre, à regarder dehors. Les notes viennent au compte goutte, chacune reine du silence, et le maître norvégien peut ensuite installer une pluie d'harmonies claires, s'ouvrant comme un décor de lacs et de forêts à l'histoire mélodique que Edvard nous raconte. Cet homme est dans mon coeur. Nielsen et Sibélius, Edvard le norvégien sont les trois jardiniers dont les mains magiciennes façonnent et entretiennent ce royaume intérieur sans l'existence duquel il n'y aurait pas de survie possible. Virtuose ultime du petit quand ses deux frères brillèrent dans la symphonie, le norvégien laissa notamment à la culture du monde ces dix petits livres de pièces lyriques pour piano seul, écrites tout au long de sa vie; pour nous accompagner, tout au long de la nôtre.

note       Publiée le samedi 4 avril 2009

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Arno Envoyez un message privé àArno

Ah ben tant mieux, parce que c'est vachement mieux...

saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Je connais que la version théâtre

Arno Envoyez un message privé àArno

saïmone, est-ce que tu connais les suites d'orchestre ou bien la "vraie" version théâtrale ? (Chœurs, acteurs, chanteurs)

Sheer-khan Envoyez un message privé àSheer-khan
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Loufoque, oui, ça lui va bien. Mais néanmoins sublime. En toute subjectivité, "Le matin" est la plus extraordinaire mélodie qui ai jamais été composée.

saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Je connais que Peer Gynt (comme tout le monde) qui est quasi loufoque, mais je vois Satie, Rachma, Claude, Scriabin, et je dis Banco. J'ai déjà envie de fumer un cigare