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Einstürzende Neubauten › Silence is sexy

15 titres - 86:45 min

  • 1-01/ Sabrina (4:39)
  • 1-02/ Silence Is Sexy (7:00)
  • 1-03/ In Circles (2:30)
  • 1-04/ Newtons Gravitätlichkeit (2:02)
  • 1-05/ Zampano (5:33)
  • 1-06/ Heaven Is Of Honey (3:49)
  • 1-07/ Beauty (2:01)
  • 1-08/ Die Befindlichkeit Des Landes (5:43)
  • 1-09/ Sonnenbarke (7:49)
  • 1-10/ Musentango (2:16)
  • 1-11/ Alles (4:42)
  • 1-12/ Redukt (10:11)
  • 1-13/ Dingsaller (5:47)
  • 1-14/ Total Eclipse Of The Sun (3:52)
  • 2-01/ Pelikanol (18:30)

informations

Produit par Einstürzende Neubauten & Boris Wilsdorf - Enregistré et mixé à Schwedenstrasse, Hans and Trixx Studios, Berlin et à Conny's Studio à Wolpherath/Germany entre avril 1998 et janvier 2000 par Boris Wilsdorf assisté par Peter Funke & Marc Weis. - Masterisé par Michael Schwabe à Skyline/Düsseldorf

Sur l'édition allemande, "Total Eclipse of the Sun" est remplacé par "Anrufe in Abwesenheit" - Artwork par Blixa Bargeld , Béla Stetzer , Gerwin Schmidt

line up

Jochen Arbeit (guitare électrique, guitare acouphène, vibraphone, chœurs), Blixa Bargeld (voix, guitare slide, orgue hammond, fender rhodes electrique, percussions diverses...), Alexander Hacke (basse électrique), N.U. Unruh (percussions metalliques, batterie, maracas, orgue hammond, cymbales, voix, cordes amplifiées, "Installation Of Metal Stripes And Electric Drill Motors" etc...), Rudolph Moser (bass drum, percussions diverses, cloches, instruments en plastique...), Manuel Klein (viole), Cecilia Braun (violon) , Natalia Domagala (violon), Florian Döhler (violloncelle), Christoph Rabbels (viole) , Magnus Döhler (viole), Alexandra Kratsch (violon) , Ruth-Maria Kosow (violon), Sebastian Reimann (violon), Tim Isfort (arrangements de cordes), Jan Schade (violoncelle, arrangements de cordes),

chronique

  • méditation en déconstruction

Dernier tango à Berlin. Faux-double album aux allures de manifeste pro-silence, faussement prétentieux et axé art contemporain, Silence is Sexy est en réalité l’une des portes d’entrées les plus intéressantes à la très difficile discographie d’Einstürzende Neubauten. Les quadras devenus cultes et adulés un peu partout cherchaient-ils ici à se réinventer en réalisant le disque le plus doux et le plus minimaliste possible ? Il souffle ici un air de bien-être inexplicable, sauf peut-être via ce titre tout à fait inattendu pour un groupe aussi amoureux du raffut des machines. La fin d’un monde, ou bien la fin du monde tout court ? Tout, de l’artwork mystérieux et envoûtant à l’agencement iconoclaste des titres, semble montrer un Neubauten qui remet en jeu la couronne qu’on lui a - un peu vite – attribuée. La chanson d’ouverture, Sabrina, et encore plus son clip dérangeant et lynchien (à voir absolument) met les pendules à l’heure d’emblée : ceci est un album CLASSE. Blixa Bargeld croone comme s’il avait fait ça toute sa vie sur un arrangement génial et ténébreux, délaissant les sirènes de la jeunesse pour embrasser pleinement toutes les richesses que l’age mûr a à lui offrir. Et jusqu’à Dingsaller, litanie de marins ivres en villégiature dans un cabaret berlinois, menée à un rythme surréaliste et finissant en bacchanale vocale maîtrisée, il n’y a pratiquement aucune faute de goût. On regrettera peut-être la très étrange poussée uptempo de Newtons et de Zampano, mais après cela, on entre délicieusement – une fois l’album apprivoisé – dans un demi-sommeil, comme caressé par la musique. Sur cet album, Einsturzende Neubauten ne sonne plus vraiment urbain. Le bruit et les grincements ont été supplantés par les hauteurs d’un sommeil céleste, et quelque chose de beaucoup plus ancien semble avoir ressurgi, comme si les murs et les métaux s’étaient soudain mis à parler, à raconter leur histoire, et à imposer une tension dramatique et romantique sur presque 90 minutes. Le cœur du disque, allant de Heaven is of honey à Musentango, est une classe flânerie bohémienne sur les berges du Spree, tandis que le crépuscule recrache ses derniers embruns de nostalgie… Si au départ, tout l’album déconcerte passablement, voire agace, comme bon nombre des sorties Neubautiennes, le charme distillé par ces 5 titres d’une distinction toute européenne et old-school opère bel et bien. On ne louera jamais assez les qualités d’ambassadeur sensuel et décadent de la langue allemande de Blixa Bargeld, illuminant l’album de sa voix immédiatement reconnaissable. Beauty et Der Befindlichkeit des Landes sont de superbes méditations poétiques qui n’ont rien à envier à un bon disque de chanson française ou de Jazz, évoquant la quête esthétique d’un Huysmans ou d’un Baudelaire, ainsi que la "mélancolie qui s’étend sur la ville, puis sur le pays". Et puis il y a Total Eclipse of The Sun, gaulé comme du Massive Attack qu’on aurait figé dans le marbre, à l’abri du temps. Dommage que les deux longs titres brisent un peu une cohérence déjà fragilisée, comme avec l’insupportable gémissement de Pelikanol (vilain tic du groupe) qui termine l’album sur trois insolents points de suspension, ce qui soulève pas mal de questions quant à l’utilité et le rôle de ce CD2, certes réservé à l’édition limitée... Album d’été, de canicule, à déguster au balcon, un verre de vin blanc ou une clope à la main…

note       Publiée le lundi 11 mai 2009

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Note moyenne        20 votes

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Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Pas mon album favoris loin de là, ça ne décolle presque jamais (Sonnenbarke & Redukt sont les 2 seuls morceaux que je retiens de ma version qui ne possède pas Total Eclipse Of The Sun).

Note donnée au disque :       
saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Cette chro m'a donné envie de retester, et c'était une bonne idée ! Moins Nick Cave que dans mon souvenir, moins arty aussi... Bon par contre la tirade de Giboulou sur Blixa, qui est probablement le plus New Yorkais des Allemands, bon, je sais pas trop... Peut-on d'ailleurs dire que Berlin est une ville Allemande ? En tout cas, ça donne envie de continuer à creuser le Einstu nouveau millénaire

Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

Woody Allen disait de Wagner qu'à chaque écoute, ça lui donnait envie d'envahir la Pologne. Moi quand j'écoute die Befindlichkeit des Landes, j'ai presque envie de croire au lien unique qui unit les Germains à leur sol (idée qu'on trouve dans les mouvements volklisch du 19e et qui constituent une partie des racines intellectuelles du Reich). Melancholia mon cher... Je crois qu'effectivement Blixa joue volontairement de ce sentiment trouble. Sinon, Sonnenbarke est également un morceau d'une classe incroyable et qui réussit pleinement cette tension avec le silence là où le morceau titre échoue. Enfin, un petit mot sur Pelikanol: pour les plus anciens d'entre nous, certains se souviennent peut-être de ces pots de colle avec des pelles à l'intérieur (colle comestible par ailleurs) présents dans les écoles maternelles. Sur le capuchon transparent, un pélican. Amande amère, massepain, pelican glue. Souvenirs olfactifs d'enfance ?

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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Sans aucun doute mon favori, aux côtés de Tabula Rasa et le dernier, Lament...

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Moi non plus, je n’aime pas trop cette période.