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Gae Bolg › Requiem

cd • 14 titres • 54:30 min

  • 1Introït
  • 2Dies irae
  • 3Lacrymosa
  • 4Improvisa leti vis rapuit, rapietque gentes
  • 5Chorali
  • 6Marche au tombeau
  • 7Choral 2
  • 8Hymne
  • 9Choral 3
  • 10La flamme s'éteint, une vie renait
  • 11Di me tuentur, dis musa cordi est
  • 12Totendanz
  • 13Agnus dei
  • 14Pandaemonium

informations

Eric Roger

line up

Eric Roger

chronique

Néo classique, religieux et païen, médiéval, mais aussi empreint d'un sérialisme mélodique contemporain, parfois pulsé comme de la dark music, et toujours aussi dérangé. Pour son requiem, Gaë Bolg a paradoxalement délaissé son église, au profit d'une liberté stylistique proche de l'oecumenisme musical. Cette messe où se déploient les envolées de trompettes les plus lyriques, où s'élèvent les choeurs réligieux les plus orthodoxes comme les plus biaisés, où les synthétiseurs assumés et quelques guitares électriques se mêlent aux percussions anciennes et aux violons romantiques est une remarquable réussite; on bascule de douceurs en grimaces, de marches funèbres en recueillement, d'un siècle à l'autre. Eric Roger crée tensions et inconforts à coups de motifs répétitifs et agressants, séduit par la classe de ses lignes de trompettes, émeut par la qualité mélodique souvent triste dont il sait faire preuve, entre deux étrangetés. Dynamiquement plus retenu que ses oeuvres précédentes, même si l'on assiste encore à quelques processions énervés de chanteurs possédés, le Requiem est l'occasion pour l'artiste de dégrossir son approche faussement rustique et dévoiler son sens de la délicatesse, de la subtilité, mais aussi sa capacité à fondre ses multiples influences dans une cohérence pratiquement impensable : essayez donc de définir simplement le style d'un "la flammes s'éteint...", aussi new wave que religieux, que beau, que kitsch, que... différent de ce qui le suit, en toute fluidité pourtant. C'est toujours aussi ironique, toujours aussi inquiétant, toujours sous tendu d'une forme de violence; c'est aussi devenu particulièrement sensible, bienveillant à l'occasion, et régulièrement baigné d'une lueur atmosphérique subtile, magnifiée par une grande richesse mélodique. Décrire un à un les 14 chapitres de cette oeuvre serait peut-être le moyen le plus efficace d'évoquer avec exhaustivité les styles abordés, détournés même, par Eric Roger; mais ça serait surtout passer à côté de sa véritable réussite : la cohérence, l'affirmation d'un univers puissant et profondément singulier. Religieux discipliné sur "Introit", malicieux et pervers dès le "Dies Irae", totalement indocile sur "Lacrymosa" où les chants inquiétants sur bombardes de cuivres se font bousculer par une flûte psychotique après avoir été introduit par des trompettes élancées et classieuses qui succédaient elles-mêmes à une plongée de piano reverbéré au sang latin... vous voyez : je donne déjà l'impression, fausse, d'un grand n'importe quoi. Très légèrement déforcé par le synthétique de certains instruments, le Requiem de Gaë Bolg est une oeuvre d'une profonde beauté et d'une grande liberté, aux finesses harmoniques remarquables, aux puissances lyriques saisissantes. Une déclaration d'identité absolument captivante.

note       Publiée le dimanche 8 mars 2009

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Sartoris Envoyez un message privé àSartoris

Une intéressante variation de leur style, moins agité mais tout aussi dérangeant.

novy_9 Envoyez un message privé ànovy_9

Si j'osais (avec bcp d'ironie), je dirais que c'est un peu le licence IV de la neo folk gae bolg pour moi :))

Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Pareil je dois dire... Le clodo qui se fait enculer par le pégase bourré de la Gaëbolga, ca manque !

Note donnée au disque :       
taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Excellent, mais contrairement à Novy, moi c'est justement le côté rabelaisien qui me manque sur cet album-ci ;-)

Note donnée au disque :       
novy_9 Envoyez un message privé ànovy_9

J'avais acheté le 1er "John Barleycorn Must Die" à l'époque ... je n'ai pas trop accroché, il y a un coté franchouillard grivois qui me dérange ...