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XTC › Black sea

  • 1980 • Virgin V2173 • 1 LP 33 tours

lp • 11 titres

  • 1"Respectable Street"3:37
  • 2"Generals and Majors" 4:04
  • 3"Living Through Another Cuba"4:44
  • 4"Love at First Sight" 3:07
  • 5"Rocket from a Bottle"3:30
  • 6"No Language in Our Lungs"4:53
  • 7"Towers of London"5:24
  • 8"Paper and Iron (Notes and Coins)"4:17
  • 9"Burning with Optimism's Flames"4:15
  • 10"Sgt. Rock (Is Going to Help Me)"3:56
  • 11"Travels in Nihilon"7:04

informations

“You’re right ! This is another Steve Lillywhite Widescream Production and our engineer extraordinaire was Hugh Padgham. Tape twirling and toting by Nick Lamnay and Phil Vinnal. Thanks to Step Long for heavenly humming and beautiful butling. This album was recorded at the Townhouse Studios, London, England, Summer 1980.”

Composé par Andy Partridge sauf Generals & Majors et Love at first sight composés par Colin Moudling

line up

Dave Gregory (Guitars, synth, piao and the odd vox humana or two), "Terry Chambers (Jama Drums, Sryper drum synth and free form voice), Colin Moulding (Sings his songs and plays his Epiphone Newsport), Andy Partridge (His own voice, a guitar he thinks he owns, a synth he’s not sure who owns and other noises that could have been anybody’s)."

chronique

  • expérimental >tuerie intersidérale

Sgt Pepper ? Mouais, pas mal. Un disque culte, oui madame, mais on raconte que le vieux Sergent à bien eu chaud au derche un beau jour d’automne 1980. C’était le jour où Black Sea de XTC est sorti. Ce jour-là, le vieux continent a tremblé devant la dernière folie des grandeurs de la perfide Albion. Le monde n’était pas prêt. Pour beaucoup, Black Sea était "too much". Too much anguleux, too much bruyant, too much dingo, too much génial. Gosh, ces diables de XTC, ils venaient de trouver leur style et leur formation idéale sur l’album précédent, pourquoi ne pas s’être lancés dans une carrière pépère, recyclant Making plans for Nigel tous les deux ans pour faire rentrer le cash ? Il a fallu qu’ils explosent les limites, qu’ils asphyxient la concurrence avec un album aussi tubesque que désespérément expérimental et exténuant. Il n’y a que les Beatles à qui on a laissé faire CA en toute impunité. C’est redevenu interdit depuis. Pauvre de moi, maintenant vous voulez connaître la fin de l’histoire, hein ? Vous me fixez d’un œil torve qui trahit votre envie de savoir le pourquoi de ce 6/6 ? D’accord, petits veinards, je vais vous le dire. Mais avant, attachez vos ceintures. Ça va secouer. Black Sea s’écoute fort, les meubles poussés dans les coins. Vous croyez être chez les orfèvres de la pop british délicate ? Que nenni, ici on est sur un rafiot pirate à 2000 lieues sous la mer de trous, encerclé par les zoulous de sa majesté. Regardez la pochette. Regardez-les bien dans les yeux. Tels des Led Zeppelin du post-punk, ils ont le regard conquérant de ceux qui vont tout péter. Tels le Mr Bungle de Disco Volante, ils s’apprêtent à plonger droit vers l’Inconnu, vers ces abysses de la folie d’où on ne ressort pas indemne. Les scaphandres, le décorum victorien et la pose sont éloquents : c’est l’Empire Britannique qui s’apprête à sonner la charge. Matez le levier, il est sur Stand-by, mais dans une seconde il sera sur Full. Le disque commence… le mot hedgerow est prononcé dès les première secondes, comme un drapeau planté en cette mar incognita, balise parmi tant d’autres de l’univers Lewis Carollien du groupe. Une intro vieillotte qui laisse volontairement attendre un air doux-amer à la Kinks, mais au lieu de ça, c’est un riff sauvage qui tombe comme un hachoir… Première claque : Respectable Street et Generals & Majors sont deux tubes à écouter en boucle, sur lesquels Franz Ferdinand aura basé toute sa carrière, sans le talent. Le batteur balance un tempo inhumain qu’il tiendra toute la face A, ne nous laissant aucun répit, les deux guitaristes font n’importe quoi avec un brio scandaleux, les mélodies sont inoubliables, les textes hilarants de mordant envers la société anglaise et les relations amoureuses… Et ce jusqu’à l’ultime cap Horn qu’est Travels in Nihilon, où notre frêle esquif est ballotté sur un océan de percus et de basses sombres et expérimentales. Entre temps, on surfe sur des choses hallucinantes comme le cubiste Love at first sight, où des riffs-tetris s’emboîtent entre eux en rythme pendant que Moulding règle son compte à la jeunesse hédoniste des 80’s (Le Ray Davies de Village Green n’est pas loin) ; ou bien Rocket from a bottle et son beat afro plombé de phasing et s’achevant sur les cordes à vide de A Hard Day’s Night, ou encore Burning with optimism’s flames, comme son nom l’indique, sur lequel Partridge, extatique et en pleine orgie vocale, justifie le nom de son groupe… Du délire pur, qui fait passer Mike Patton pour Etienne Daho. Et je ne vous ai même pas parlé du texte involontairement machiste de Sgt Rock, savoureux faux-pas du songwriter qui fait ici le terrible aveu de son incapacité à draguer une fille ("Some girls can make themselves so cold as a no-man’s land" c’est aussi pour ça que j’ai foutu 6/6 a ce disque). Je garde le plus éprouvant pour la fin : Living through another Cuba, le pic d’intensité et de bargerie de toute cette smala… Un des trucs les plus freaked out qu’on puisse entendre dans sa vie… Imaginez juste pour voir, la scène de la chanson de la petite sirène avec les homards et les étoiles de mer qui dansent, transposée dans la baie des cochons (volant en tutu, bien sur) en 1961 sous les tirs des Russes et des Ricains… Tout est caoutchouteux, spasmodique, ça pète de partout, il y a des effets drum’n’bass un peu partout (ils avaient une machine à remonter le temps, c’est pas possible), on n’y comprend rien et c’est grandiose. Une production en avance de 25 ans pour des mélodies définitivement ancrées dans la tradition pop anglaise, c’était ça, Black Sea. On reste ébahi aujourd’hui devant la dimension avant-gardiste de ce son de guitare à double tranchant, de ces samples de voix (No Language in our lungs), d’effets psyché, dub, space rock, saupoudrés un peu partout… Impossible de disséquer comment tout cela a été fait, ça va trop vite, trop fort, trop loin… Ménagez-vous des pauses quand même. Si vous êtes fan de Franz Ferdinand, éloignez cordes, objets tranchants, fenêtres. Toi aussi lecteur, découvre l’extasie de voguer sous la mer anguleuse et déchaînée… Indispensable pour tout ceux à qui les mots "Zeppelin, Sous-marin, caoutchouc, tuyaux, vapeur, fin de siècle et chesire cousin" évoquent quelque chose… Un dernier mot du Capitaine Partidge avant de sauter : "Just on your knees and pray, and while you’re down there, kiss your arse goodbye". BANZAÏ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

note       Publiée le jeudi 12 février 2009

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+ Un nuage d’XTC dans le thé = Black Sea

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Attention, dans Black Sea on est sous la mer démontée de la pochette, et la pression est plus forte… 10 fois plus euphorisant.

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Note moyenne        24 votes

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Je n'ai pas mis la note maximale car deux des chansons m'agacent un peu . Cela dit, je considère que toute la carrière de XTC c'est de la qualité ultime et qu'on entend là du pur génie Anglais

Note donnée au disque :       
boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

2 ou 3 chros supplémentaires, si vou plé.

Note donnée au disque :       
Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Avec le temps, je constate que j'aime un peu moins les débuts post-punk d'XTC mais accroche toujours autant à la pop pastorale d'English Settlement et de Skylarking. Si vous en avez l'occasion, je vous conseille d'aller voir à la référence XTC dans le dictionnaire du Rock (dirigé par Michka Assayas), il y a un très bel article qui rend hommage à ce groupe exceptionnel.

Note donnée au disque :       
DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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Je plussoie... XTC c'est merveilleux !

nicola Envoyez un message privé ànicola

Il y a une balise « sept boules ».