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Flipper › Generic

cd • 9 titres • 40:15 min

  • 1Ever2:58
  • 2Life is Cheap3:56
  • 3Shed No Tears4:27
  • 4(I Saw You) Shine8:33
  • 5Way of the World4:25
  • 6Life4:46
  • 7Nothing2:18
  • 8Living for the Depression1:25
  • 9Sex Bomb7:48

informations

Enregistré aux Hyde Street Studios de Halloween 1980 à Aout 1981 - Masterisé aux Fantasy Studios, Berkeley, CA - Inner sleeve design by David Perry Cover by Saneway Stores, Inc

Pochette par Saneway Stones, Inc - Pochette intérieure par David Perry

line up

Will Shatter (chant, basse, background vocals), Bruce Loose (voix, basse, effets spéciaux), Ted Falconi (guitare), Steve DePace (batterie, backing vocals, percussions), Bobby (Saxophone), Curtis (percussions), Ward (Saxophone)

chronique

  • noise rock sludgeux et sclérosé

Passablement en avance sur son temps, Flipper n’aura, de son vivant, reçu que navets, poireaux et autres rutabagas jetés à la figure… Aujourd’hui le groupe, considéré comme culte (souvent sur la seule foi de cet album), se reforme avec Krist Novoselic à la basse... Plutôt que de faire un commentaire sarcastique sur cette reconversion magique du croate chauve (qui avait soi disant raccroché pour faire de la politique, à l’inverse de Jesse Hugues des Eagles of death metal), je me contenterai de vous inciter à écouter la reprise du Scentless Apprentice de Nirvana par Flipper, bien poutrale… En attendant, voilà l’album culte par excellence, cité à tire larigot non pas à cause de sa qualité musicale, mais surtout parce qu’un certain Kurt Cobain - dénicheur infatigable de tueries méconnues avant d’être rockstar - s’obstinait à se balader avec son désormais célèbre T-Shirt Flipper fait main, représentant uniquement le logo du groupe, un requin (vous saisissez la blague ?). Du coup, Flipper n’est pas tout à fait tombé dans l’oubli, en dépit d’une musique ultra primaire et anti-sociale et de 2 overdoses survenues dans le line-up du groupe… Il faut dire qu’ils auront toujours pour eux le fait d’avoir été les premiers à ralentir le hardcore pour en faire cette bouillie midtempo menaçante et franchement provocante pour 82. On imagine le scandale pour l’époque : pas de pogo possible ! Un son bâtard, trop dans les basses pour être punk mais encore trop garage pour être affilié au Stoner où au Doom, qui n’étaient pas encore dans les couilles de leurs pères. Greg Ginn de Black Flag, qui conchiait la nomenclature du genre, s’en inspirera pour "My War" deux ans après. Car Generic est peut-être bien le premier disque à se rapprocher du Sludge, involontairement. Ce brouhaha permanent, ces paroles crues et plus suicidaires que vraiment agressives… On a même droit à des dérapages incontrôlés dans le tempo, comme ce problème de rythme à la fin de Life Is Cheap, tout droit sorti du premier Eyehategod ! Sauf qu’après écoute au casque (le son est vraiment à la ramasse), on se rend compte que c’est truffé de roulements de batterie de la mort gutturale, façon Black Metal ! "Right, everybody starts at the same time, ready ?", lance Will Shatter au début de Nothing. Un parolier exceptionnel que ce Shatter, salement tourmenté, comme le prouve ce (I Saw You) Shine infect qui préfigure tous les Rollins et tous les Today is the day du monde… C’est malheureusement le seul moment où Shatter parviendra à faire réellement vivre son désespoir, le reste du disque n’étant que platitude (volontaire ?), absence totale de dynamique et sentences lancées avec l’ardeur d’un cadavre, c'est-à-dire mollement… Si pour l’époque, la rupture stylistique était, je le répète, absolue et complètement suicidaire, aujourd’hui, difficile de trouver ici des qualités qui ne sont pas mieux développées ailleurs. Injuste, vous dites ? Carrément. En guise de final emprunté au chaos catharthique de la High Energy, Sex Bomb vient parachever le mol massacre. Et sauver un peu l’album du pétard mouillé. Mouillé, oui, parce que c’est vraiment le feeling que dégage ce disque. Un gros pétard plein de haine qui n’aurait pas pu exploser convenablement, faute d’oxygène dans la pièce, faute de public pour ça à l’époque où l’album est sorti (Born too soon, qu’il aurait pu s’appeler, tiens), faute d’un chanteur avec une personnalité vocale plus marquée… Même si sur cet hymne des 80’s qu’est Sex Bomb (Tom Jones ne s’en est jamais remis), il est parfait dans sa fureur débridée, nous rappelant qu’à l’époque, quand ça criait, c’était pas le fruit d’une technique vocale rôdée à coup de Valdas mais bien de l’arrachage de cordes vocales à vif. L’idée du saxo invité surprise est bien évidemment dans la noble lignée du free rock qui part de Fun House des Stooges en passant par X-Ray Spex… On peut d’ailleurs penser à No Fun en entendant les clappements de mains de Ever, contrastant avec un texte encore plus nihiliste que celui d’Iggy Pop, se rapprochant plus du Theme de Public Image, groupe avec lequel Flipper entretiendra une relation conflictuelle (visez un peu la pochette… le père Lydon n’a jamais eu de rate, c’est bien connu)… “Ever feeled/that you’ve been had”, tiens tiens, ça ne vous rappelle pas les dernières paroles de Johnny Rotten à son public honni, ça ?

note       Publiée le lundi 2 février 2009

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Note moyenne        12 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Bon... Chaque fois que je réécoute ce disque, j'ai envie de sortir de mon principe de non-doube-chronicage ! Non que ton point de vue ne se défende pas, Dada, mais... Ce disque me cause vraiment bien au delà du côté "pionnier" ! Je ne le trouve pas dépassé par sa "descendance". Aussi, surtout... Parce que j'entends pas grand chose - toutes époques - qui y arrive aussi bien, dans le crade, son-dégueuli, négativité concentrée qui pourtant déborde, gicle de partout. Et pourtant, ça me donne jamais envie de me morfondre, ce machin malade de vivre trop et trop mal, dégoûté, incapable de lâcher l'affaire même s'il s'agit seulement de mordre jusqu'au sang et à l'os pour nous refiler son truc. Life is the only thing worth living for... (Et waaaaahheeuuu ! Sexbombbabyyeeeaaaah ! ouais, en guise de fuckoff pour conclure. Ça pue autant les corps que le reste, en gigotant).

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Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

Après plusieurs écoutes, je commence à apprécier la saleté poisseuse qui colle à ce disque. Les riffs déglingués et les roulements de toms tout visqueux sont géniaux. Mais le live d'après pousse encore plus loin à mon sens l'aspect nihiliste du truc.

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Pour se purger de ses peines, y a pas mieux que le médoc Generic.

Solvant Envoyez un message privé àSolvant

Simple & direct, après... on va pas en faire des tonnes non plus.

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Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

Je découvre le groupe à l'instant, ce truc à l'air de poutrer grave.

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