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Domenico Solazzo › Deadend

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Cera      mardi 9 juillet 2013 - 22:44
devin      lundi 14 décembre 2009 - 17:21
merci pour le fusil...      vendredi 30 janvier 2009 - 16:58
sergent_BUCK      vendredi 23 janvier 2009 - 14:49
Raven      vendredi 23 janvier 2009 - 02:41

10 titres - 49:42 min

  • 1/ Mr Kewl (4:22)
  • 2/ Lenght Of Time (3:09)
  • 3/ Mulunde (4:50)
  • 4/ www.help.coma (3:33)
  • 5/ Too Many Suns In My Sky (4:29)
  • 6/ Mescaline (5:46)
  • 7/ In The Womb (5:41)
  • 8/ The Day Of My Rebirth (4:26)
  • 9/ God's Evil Machinery (8:20)
  • 10/ March (5:06)

informations

Goddess Studio, Bruxelles, novembre - décembre 2008. Mastering: Matthieu Duvault.

En écoute intégrale ici [http://domenicosolazzo.blogspot.com/2008/12/deadend-lap0816.html]

line up

Jean-Jacques Duerinckx (saxophones), Domenico Solazzo (ballaphon, basse, claviers, batterie, e-bow, guitare, electronica, piano, korg ds-10, mellotron, orgue, samples, shakers, tambourin, chant)

chronique

“How… should I… pretend… to be… so smart ?” A ceux qui n’auraient pas encore entendu le signal, à tous ceux qui n’auraient pas encore compris, à ceux qui, cachés derrière leur écran, ont été bombardés sans relâche de liens, pubs, extraits mp3, à ceux-là même qui ont toujours fait mine d’en avoir rien à battre, ou qui n’en avaient vraiment rien à battre, Domenico Solazzo n’y va pas par quatre chemins pour bien faire comprendre qu’il ne baissera pas les bras et balance la purée dès la première piste : gros riffs hardcore, patator, qui rappellent Deaf Dialogue - une façon d’attirer l’attention en masquant un manque d’inspiration supposé par du gros son in your face ? Que nenni. Deadend est, vous le découvrirez par vous même, un album retors. Eh ! On parle de Solazzo. Et il y’a chez ce monsieur des tonnes d’idées qui fourmillent, nées de ces influences multiples qui bombardent son cerveau de concepts. Chaotiques. Trop nombreux. Faire le tri. Savoir où aller. Toute la question qui s’est posée depuis son premier, jusqu’à maintenant. On commence à y voir plus clair. On commence à y voir plus clair mais il fait de plus en plus noir… merde. Solazzo s’est nourri de tout et commence par recracher ses multiples influences sans se perdre dans toutes les directions, en les utilisant – en en faisant un matériau dans son monde – car il a un monde, un univers personnel, et cet univers ne s’est pas bâti par l’opération du Saint Esprit – il a fallu tâtonner, longtemps, pour commencer à savoir ce qu’on faisait, vraiment. Il a fallu y aller doucement, sentir où on serait le mieux. Pour commencer à évoluer dans son monde et, enfin, à faire quelque chose un minimum construit. le filou est un retors, et il ne sait pas tenir en place – c’est là le défaut des vrais artistes. On croirait presque à un disque simple dis comme ça, pas vrai ? Mais le filou est un compliqué. Toute proportions gardées, Remembrances a peut être été le Rock Bottom de Solazzo ; disque touchant, faussement naïf, noyé dans cet espèce de mièvrerie ambiguë, une beauté difforme qui allait droit au cœur. Remembrances avait peut être pas exactement le même but que Deadend; son charme tenait dans cette… sincérité, cette mise à nu touchante, fragile. Les émotions n’y était pas calculées, soupesées en bon expert – tout semblait couler de source, et la musique s’épanouissait d’elle-même. Deadend est un peu une version costaude de Remembrances - et un amalgame de tout ce que le belge sait faire le mieux. Sur cet album on retrouve un peu de tout ce qui fait Solazzo, complexe et instable – dans un emballage nickel chrome. Sans superflu, ou très peu – sans dérapages trop jazzy (tant mieux parce que moi ça me saoule à la longue), le disque s’évite une fumisterie expé et nous raconte une histoire, celle d’un homme marchant dans la nuit sans savoir où il va, perdu dans ses pensées. Deadend est nourri de tout ce que le bonhomme aime : jazz (un peu), world music, abstact hip hop – souvent dans un esprit presque rituel, basé sur la répétition d’un même thème hypnotique ("Mescaline", ou le trip hop létal de "In The Womb"), la procession navigue entre pop fusion glauque et zones d’ombres pour se terminer dans un bain de lumière pas plus rassurant sur "March", peut être même le moment le plus troublant de ce recueil. Même le chant coincé dans ces instrus implacables - fragile comme un phasme dans un étau (mmmh, très bonne métaphore), ne fait pas tâche, même si plus d’aplomb ne serait pas un mal. Les samples (trop nombreux à mon goût) sont parfois utilisés abusivement mais quand ils servent le propos c’est un régal – entendre le speech final de L’Associé du Diable (Pacino déchaîné qui baratine sur Dieu, le seul moment captivant du film au passage) avec un trip rituel glauque et envoûtant nappé dessus, du bonheur ! ("www.help. coma"). Réminiscences de Remembrances (ouh la vilaine phrase) sur "Too Many Suns In My Sky" (magnifique sur sa dernière partie) et "The Day Of My Rebirth". Solazzo est toujours à l’aise au micro… comme un poisson sur un tas de sable. Mais le charme faussement naïf de ce chant soupiré et plaintif plus amateur que la musique qui l’accompagne ne laisse pas indifférent. L’ambiance est ambiguë, presque vicieuse... sur "God’s Evil Machinery" il nous invite à un trip funèbre, ailleurs on passe du coq à l’âne ; trip planant et insolite façon ballade de Mr Bungle ("Lenght Of Time") par exemple. Il y’a du Patton pour sûr, là-dedans, du Hammill - et même du Peter Gabriel ; trip tribal et rituel ("Mulunde") – on reste toujours dans une espèce de pop/rock difforme, bouffée par des envies d'ailleurs – mais Solazzo contient son travers 'l'expé pour l'expé', et c’est tant mieux. Etre plus facile à approcher n’a jamais été qu'une des meilleures façon de mieux tuer (la technique du prédateur) – et c’est ce que nous prouve le lascar. Solazzo devient cohérent, Solazzo maîtrise les éléments de son univers trouble, Solazzo s'arme d'une prod plus pro, et peut ainsi se mouvoir dans ses gouffres comme un poisson dans l'eau (hihi). Deadend est moins décousu, plus solide que ses précédents efforts ; plus facile d’accès sans perdre une once d’inventivité, de noirceur et de sournoiserie – on a un ensemble, un album quoi, je ne vais pas vous faire le blabla de rigueur, j’essaie désespérément de vous donner envie d’écouter cet album parce qu’il est excellent. Tout ça est excellent oui, tout ça existe que vous y prêtiez attention ou non. Solazzo continue sans relâche son bonhomme de chemin que vous y prêtiez attention ou non. Vous avez raté quelque chose de beau en passant à côté de Remembrances, et vous raterez quelque chose d’aussi beau en passant à côté de cet album très sympathique. Peut-être son meilleur album avec le pré-cité. Probablement son plus sombre… Un disque secrètement malade en forme de lente échapée nocturne - qui vous attend quelque part, dans le noir, dans une ruelle paumée, comme un esprit malveillant. Trouvez-le. Mangez-le - ou laissez-le vous manger.

note       Publiée le vendredi 23 janvier 2009

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    merci pour le fusil... Envoyez un message privé àmerci pour le fusil...

    Tu es bien urbain, merci.

    Note donnée au disque :       
    microbe666 Envoyez un message privé àmicrobe666

    http://domenicosolazzo.wix.com/ontheweb#!2009-deadend/cd0e

    merci pour le fusil... Envoyez un message privé àmerci pour le fusil...

    Y'a moyen de réécouter/acheter cela quelque part ?

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    Cera Envoyez un message privé àCera

    belle chro pour un bel album.

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    devin Envoyez un message privé àdevin

    "Length of time" superbe ; les arrangements en général sont excellents, mais ça ne me surprend pas. Un album à contre-nuit.

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