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Marianne Faithfull › Broken English

cd • 8 titres • 37:18 min

  • 1Broken English
  • 2Witches' Song
  • 3Brain Drain
  • 4Guilt
  • 5The Ballad Of Lucy Jordan
  • 6What's The Hurry
  • 7Working Class Hero
  • 8Why D'Ya Do It ?

informations

Matrix Studios, 1979

line up

Marianne Faithfull (chant), Morris Pert (percussions), Steve Winwood (claviers), Steve York (basse), Barry Reynolds (guitare), Joe Mavety (guitare), Terry Stannard (batterie), Jim Cuomo (saxophone), Guy Humphries (guitare), Darryl Way (violon)

chronique

Ce soir il y’avait Thelma & Louise à la télé. Et pour les ringards dans mon genre, ce film évoque inévitablement la ballade de Lucy Jordan. Inoxydable, ce morceau – tout comme l’autre tube de l’album, "Broken English". En cette année 1979, Marianne à 33 printemps. Elle est déjà bien esquintée, mais sa voix chevrotante, si particulière, semble se battre pour livrer tout ce qu’il reste de rage – et dieu sait s’il y’en a, là-dedans. Ça survit, ça se bat, comme une flamme dans le froid, un cœur solitaire dans la nuit, qui ne trouvera pas refuge dans les bras d’un homme, ni dans la bouteille – juste dans les souvenirs. Nombreux. Douloureux. Qui aurait cru qu’un brin de femme comme elle parviendrait à se sortir du gouffre ? Broken English n’est pas un album glacial, contrairement à ce qu’on en dit un peu partout. Il ne donne pas envie d’aller se pendre, contrairement à un Secret Life, et même si tout ça ne respire évidemment pas la joie. C’est à la fois un disque de bon vieux rock et un album de new wave déchiré, une complainte nocturne, au parfum de désillusions, de regrets, d’amertume. Rien n’y est vraiment désespéré, plutôt mélancolique, dégoûté, mais jamais abattu – quelque chose vit encore dans ce cœur de rescapée, quelque chose qui saigne, et c’est au pied d’un bar de nuit désert que nous sommes invités à l’entendre parler, à la lueur des néons bleus, au son des guitares et des synthétiseurs. Le sentiment d’avoir un brin de femme survivante qui nous chante l’essentiel d’une vie brisée de sa voix tremblante, en grillant clope sur clope. Des ritournelles, des coups de sang, des moments de flirt avec ce gouffre sans fond qu'on connaît trop bien, des instants d'émotion brute que les nuits effaceront peu à peu. Le bluesly "Brain Drain", délicieux, "What’s The Hurry", ou le poignant "Guilt", douloureuse mise à nu dont les paroles restent gravées à jamais dès lors qu’on les a entendu. Des instantanés de spleen, touchant droit au cœur. Des coups de canif dans le bide. Marianne s’empare du standard de Lennon et y met le feu… "c’est comme si on l’avait écrite pour elle", selon la formule consacrée – puis achève le disque avec un reggae-rock hargneux à la Patti Smith, comme pour nous rassurer – je suis toujours vivante, messieurs. On chipotera simplement sur la trop courte durée de l'album, et sur un "Witches’ Song" un peu quelconque par rapport au reste. A part ça ? Un disque culte, sur lequel je ne m’étalerai pas pour éviter de dire plus de conneries. Pardon pour cette chronique mal fichue, ma chère Marianne. Tu méritais mieux.

note       Publiée le mardi 13 janvier 2009

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Note moyenne        8 votes

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Alors là, rien à dire. On touche au sommet du rock de cette fin des années 70. J'ai acheté l'album à l'époque et je peux vous dire que c'était un choc. Un son parfait, des basses bien formées, une ambiance jamais entendue avant (ou alors il faudra me dire par qui) et des mélodies modernes sophistiquées. Elle revenait de loin cette Marianne. Surement de l'enfer et ce disque est comme une étincelle qui lui a permis de revenir à la vie pour nous faire aimer la musique. Je vous recommande aussi son album "Negative Capability", un pure joyau d'une femme qui aura finalement accès au paradis.

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Seedzel Envoyez un message privé àSeedzel

Une évidence cet album, avec ce petit plus, cette aura qui caractérisent tellement de chef-d'oeuvre. Certes, pas que des morceaux inoubliables ici, mais il règne une ambiance unique sur l'ensemble de l'enregistrement. Sans tomber dans le cliché cul-cul, j'ai envie de parler d'ombre lumineuse, à l'image de cette pochette fluo si culte. Et puis, il faut voir Marianne dans le clip de The ballad Of Lucy Jordan, elle est, malgré des années de sévère défonce, comme la musique de Broken English… d'une beauté irréelle.

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22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

une version deluxe est sortie cette année ayant le mérite de publier pour la 1ère fois le mix original de l'album et que dame Marianne chérit !

Harry Dickson Envoyez un message privé àHarry Dickson

Cover chair de poule.

Note donnée au disque :       
zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Je préfère la plastique d'Elizabeth Bourgine en 1986 à la ballade de Lucy Jordan, titre qui m'emballe moyen. Sinon, ce skeud, il tourne ici tous les 6 mois à peu près, et à chaque fois je me félicite de l'avoir. Mention spéciale à la reprise de Lennon, que je tends à mettre en mode "repeat".

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