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Jane's Addiction › Three days

3 titres - 18 :27 min

  • 1/ Stop (Album Version) (4:14)
  • 2/ Three Days (Album Version) (10:45)
  • 3/ I Would For You (Demo) (3:25)

informations

Artwork par Perry Farrell et Greg Ross

chronique

  • jane's addiction

Celui-là ne devrait pas vous paraître trop étranger. Emblème d’une époque révolue, cet objet fut l’une des dernières sorties du Jane’s Addiction originel, groupe miraculeux comme la fin des années 80 en a bizarrement lâchés quelques-uns, et preuve irréfutable que le grand public avait soif de quelque chose d’autre, bien avant l’électrochoc Nirvana. On ne glosera pas sur le sacrilège de séparer Three Days de Then She Did pour les besoins de ce single… on part du principe que vous connaissez déjà ce diptyque beau à pleurer, grand moment de l’histoire du rock’n’roll s’il en est, et qui perd beaucoup de son sens séparément. Si ce n’est pas le cas, procurez vous Ritual De Lo Habitual, et commençez par la piste 6. Vite, vite ! Ca commence dans un recueillement mystique, petite prière adressée à quelque dieu aztèque, allumage de photophores et dessin de pentagrammes sur le plancher, avant de basculer dans l’orgie à laquelle Perry Farrell fait allusion sans jamais vraiment la nommer (sa spécialité.). Ce riff de basse sépulcral vient vous choper par la taille, vous attire dans un coin sombre, tandis que la guitare serpentine vous enlace façon Doors avec une impudeur délicieuse… Tant de mystères à élucider dans ce début de morceau… Pourquoi une telle tristesse abyssale s’en dégage-elle ? (Je lance un concours : donnez votre interprétation…) Nostalgie de l’utérus, attente de la mort, rituel de perte d’innocence, Three Days est tout ça à la fois. Kama sutra vaudou, sexe en chaussettes, embrasement spontané… Tout est comme sur la pochette de l’album. Three Days en était bien sûr la pièce maîtresse. Si on devait résumer en un mot : Perfection. La façon dont le groupe, jouant comme un seul homme, nous amène, l’air de rien, à l’irrésistible montée où Perry entonne “Shadows of the morning light, shadows of the evening sun, til the shadows and the light were one...” est tout simplement l’un des plus grands tour de passe-passe qu’il m’ait été donné d’entendre. Et le plus beau, c’est que cette belle dynamique est aussitôt sacrifiée lors d’un changement de tempo où l’on sent bien que la folie prend instantanément le dessus. Tout individu non pris de convulsions quand Perry fait péter son « Erotic Jesus !!!! » après le long solo de Dave Navarro est officiellement… ben, normal, quoi d’autre ? Bref, toute tentative de décrire un morceau-fleuve pareil étant vouée à l’échec, je me bornerai à ceci : Three Days, ou comment se retrouver à poil dans le sable en criant « all of us with wings, oh oh oh » sans s’en rendre compte en 3 leçons. Encore un truc de hippies, on confesse. Mais il faudrait une sacrée dose de mauvaise foi pour y résister. Le temps d’un morceau, Jane’s Addiction a bel est bien été le plus grand groupe du monde, c’est dit. Invoquant Joy Division, Led Zeppelin et Jeff Buckley (qui n’atteindra jamais de telles cimes selon votre serviteur) en un même fantôme, Three Days était le Stairway to heaven de la génération 90’s, celle à qui on a collé un gros « X » sur le front (pas le groupe, malheureusement) et qu’on a poussé dans le fleuve consommation sans lui demander son avis. Three Days est l’incarnation du romantique et du sublime (au sens originel du terme) américain. Three Days est un orgasme, et pis c’est tout (de 10 minutes, en plus, hop, pas besoin d’être une femme, qu’est ce qui vous faut bordel ?). A côté de ça, nous avons le vrai single radio du lot : Stop, qui concentre un peu tous les penchants putassiers et fusion du groupe, et qui semble, tel le portrait de Dorian Gray, avoir vieilli pendant que 3 Days se complaisait dans ses excès sans prendre une ride. Bon, ça reste une petite sauterie bien amenée (hummmm, cette petite voix hispanique…), mais on lui préfèrera la démo de I Would For You, instant fragile de basse-nappes de claviers-voix, sorte d’errance post-coïtale dans les méandres d’une Californie engloutie sous les eaux du pacifique… Mettez Then She Did en lieu et place de Stop et vous obtenez un 6/6 franc et massif, à écouter pour pêcher dans la rivière de la vie, sans modération. “Night is shelter for nudity’s shiver”... Ouvrons les yeux : ç’eût été une grossière erreur de ne pas splitter après ça.

note       Publiée le samedi 3 janvier 2009

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    ouais ben ça pourra jamais être à nouveau aussi ouf que ça : http://www.youtube.com/watch?v=OsBGHwSig0U

    torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

    Il semble qu'une enième reformation soit en cours.

    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    j'ai "ressorti" ce matin ritual et je me suis rappelé pourquoi je l'ai vendu ; j'essaierai d'écouter juste le dyptique en question une autre fois

    mass culture Envoyez un message privé àmass culture

    J'ai ressorti ce matin Ritual de la Habitual qui était resté trop longtemps dans son étui et je suis toujours ébahi par cette merveille qu'est Three days, pas une note qui n'était restée gravée dans ma mémoire. Epique et libérateur!

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    ha ha, là par contre, vu que les chros de Galactic Cowboy (si jme souviens bien) ne sont plus là (elles étaient cool d'ailleurs), c'est la peine, bien au contraire ! sinon je trouve vraiment que proggy avait bien cerné "ritual", s'il y a des chroniques un peu ingrates sur guts je ne trouve pas que celle-là en fasse partie...