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Pulp › My lighthouse

3 titres - -- min

  • A/ My Lighthouse (7" Mix)
  • B/ Looking For Life

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chronique

Nom : Cocker. Prénom : Jarvis. 20 ans. "Je ne suis pas Jésus mais j’ai les mêmes initiales" dira-t-il un jour de gueule de bois. Un grand puceau aux incisives proéminentes et myope comme une taupe, voilà ce qu’il était lors de ce tout premier single. 10 ans avant de voir le moindre bout de reconnaissance, c’est presque sur les mêmes atmosphères naturalistes et apaisées que l’épilogue We Love Life que débute la carrière de Pulp, le plus passionnant groupe de pop anglaise de cette crasseuse fin de vingtième siècle. Dès la première phrase de My Lighthouse, le bagout inimitable de Jarvis, alors grand dadais (pas encore dandy) biberonné à Gainsbourg et Scott Walker est reconnaissable : le voilà faisant des propositions qu’il ne pourra pas à assumer à une jeune fille, peut-être la Deborah de "Disco 2000", qui sait ? On est au bord de la mer, seul avec la grande asperge, et un vent de désespoir et de récession économique, mêlé à l’aigreur des algues pourrissantes, nous fouette les narines. Il y a bien Deborah et ce gamin qui fait des pâtés de sable, mais le seul a avoir des choses à dire semble être notre Jarvis : "Viens dans mon phare, j’ai des choses que j’aimerais te dire… Bon, ça peut attendre, ça peut même attendre toute la journée…"… Il ne croit pas si bien dire ! ça VA attendre. C’est d’abord au tour de l’autre grande perche mal lunée et de son guitariste étincelant, si tu veux bien. En attendant, tombe dans l’oubli, s’il te plaît. Voilà, comme ça, t’y es presque… Attend, j’te pousse. Voilà. Amusant, tout de même, de constater que même avec ce line-up primitif et en pleine année 1983, le synthé avait déjà cette place bien déterminée au sein de l’alchimie Pulp. Et Jarvis Cocker déjà cette écriture impertinente, les dents plantées si profond dans les faiblesses des humains autour de lui qu’il n’aura pas le temps de se les émousser avant sa tardive heure de gloire. "Oui, je cherche la vie", dit-il en fouillant le sac à main de la pauvre Deborah… C’est déjà le même Ray Davies malfaisant, le même chroniqueur acerbe que l’on retrouvera sublimé dans les futures fresques monumentales que sont I Spy et This is Hardcore. Tout est déjà là, frêle, verdoyant, grelottant… un bourgeon trépignant dans la bise salée. Pour un peu, on aurait presque envie de l’écraser.

note       Publiée le samedi 6 décembre 2008

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Starring Morrissey as « L’autre grande perche mal lunée »

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Starring Damon Albarn as « ce gamin qui fait des pâtés de sable » … eh ouais.

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mangetout Envoyez un message privé àmangetout

Dommage que seul leur premier single soit chroniqué... Personnellement, j'adore leur album "Separations", parfait mélange de petites perles pop baroques dans la grande tradition anglaise, de synth-pop d'une efficacité redoutable ("Countdown", "My legendary girlfriend") et de choses succulentes non identifiées.

Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

Freaks est facilement ce qu'ils ont fait de plus sombre oui. Il fait limite post-punk, surtout par rapport à la suite qui est plus exubérante.

(bon par contre, je ne relève pas la pique sur la britpop sinon je vais me fâcher tout rouge).

22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

Pour moi leur meilleur est Freaks, avec ses multiples facettes théâtrales et lyriques. Côté instrumentation Freaks est très ouvragé : velours décadent, orgies glaciales et ornementations phobiques

salida Envoyez un message privé àsalida

Et les 2 albums importants de Pulp (This is hardcore et Different Class)alors ? Pas un groupe essentiel c'est sûr, trop révérencieux envers Bowie ou Scott Walker. Mais le groupe le plus lettré de la britpop, qui a donc su marier avec classe leurs refs et le son d'un courant somme toute très mineur.

Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Les trois premiers albums du groupe ressortent remasterisés avec des bonus. Je connais surtout la période "Different Class" mais à ce qu'on m'a dit "Freaks", bien que différent, vaut également le détour.