Une course poursuite effrénée dans les rues de Bagdad. Sous les tirs nourris des soldats ricains, dopés aux discours de George M. Bush (le fils caché de dobelyou et de Sarah Palin) et aux télévangélistes hurlant dans leurs écouteurs 24h sur 24. On trébuche sur des débris non identifiés, étalages renversés et restes de squelettes calcinés… Les fragments sonores surgissent en frémissant à tous les coins de ruelle tandis que les muezzins électroniques assourdissent la ville de leur chant, comme s’ils étaient détraqués. Emporté par les secousses des tirs de mortier, nos jambes commencent à nous trahir. On tressaute, on trébuche, on sent la chaleur du napalm nous caresser la nuque. Pas un chat dans les rues pourtant, on se croirait dans Pour quelques dinars de plus. "There’s seventy billion people out there. – Where are they hiding ?". Le haut parleur de l’énorme Mecha Wanzer de l’armée US nous hurle quelque sommation d’une voix mécanique et gutturale... On sent les effets de cette saloperie de drogue des bas-fonds nous monter au cerveau… Tout se brouille. Il n’y a plus de points cardinaux, on ne sait plus très bien où l’on est, si on a chaud, si on a froid. Les Moudjahiddines et les Yankees semblent danser ensemble, dans une joyeuse frénésie pré apocalyptique. Deux heures moins le quart avant le grand boum nucléaire final. J’entends des basses slappées post-punk. Ça doit être les benzodiazépines. Tiens, un tentacule géant vient de sortir du sol… Trop tard mon pote, tout gluant et gigantesque que t’es, c’est extinction des feux dans 19 minutes... La troisième guerre du golfe, valait mieux pas y être, ça chauffait, je peux vous le garantir. Tout comme au Cabaret Voltaire à Sheffield en 82.