Ingrimm › Ihr Sollt Brennen

Voilà pour une fois un groupe dont la bio est en parfait accord avec le résultat musical. "La musique médiévale on n'y connait rien mais on aime ça et le metal avec, et on s'en sort plutôt bien." Loin de ses contemporains de metal médiéval qui articulent toutes leurs compos autour des schémas harmoniques de la plaisante période des ménestrels et autres montreurs d'ours, Ingrimm blinde un metal ultra carré et moderne sur lequel cornemuse et vielle à roue sont des invités que l'on confronte. Les riffs empruntent avec une sévérité très allemande autant à Manegarm qu'à Rammstein. Motifs rythmiques aux patterns variés bien que simples et efficaces, peu de notes mais infiniment metaaaaaal, batterie méchante et minimaliste, voix heavy ou black, la musique des teutons fait preuve d'une détermination implacable. Le son est gros et sec, puissamment mixé, et on se sent quelque peu en déroute durant les premières écoutes en entendant défiler les riffs qui tachent et les incursions d'instruments traditionnels, pour ensuite les entendre se réunir naturellement. Vielle, cornemuse et flûte, en plus de quelques mesures acoustiques, assoient des mélodies de très grande qualité, et quelques passages vraiment agressifs rompent l'éventuelle monotonie des morceaux. Pourtant, par delà son hétérogénéité musicale originale et attirante, le disque souffre d'un mal conséquent: un chanteur ridicule. Reléguant à la cave Dave Mustaine chez les nasillards chroniques, le vocaliste s'étouffe dans sa langue natale comme un gnome homosexuel aux tétons humides, archifaux de surcroit. Peut-être un ou deux plans un poil plus élaborés et un vrai chanteur auraient propulsé le groupe sur le devant de la scène après seulement un album promo. Cependant, la satisfaction de voir une formation honnête qui ne s'encombre pas de frivolités proposer (pourtant sans trop d'expérience) un exercice musical aussi intéressant est plus forte. Heavy classique, metal béton, excellent folk, tout est là mais pas toujours en même temps. A écouter.