Michael White › Go with the Flow

Désormais, c'est un peu la mort dans l'âme que l'on ose tendre une oreille sur les productions de Michael White. Les espoirs fondés sur cet artiste n'auront été que de très courte durée. Et de toute évidence, il n'y a plus rien de transcendant à en attendre. Bien que reconstituant à peu de choses près le line-up de "The Land of Spirit and Light" (Edwin Kelly et Kenneth Nash signent leur retour), "Go with The Flow" ne renie pas pour autant la direction plus consensuelle entamée dès "Father Music, Mother Dance". Mais il faut peut-être voir dans ce choix de musiciens les raisons pour lesquelles la musique de Michael White renoue timidement ici avec une certaine idée du raffinement. Le titre en ouverture est une grosse jam aux accents franchement funky où tout le monde y va de son petit solo. Et c'est une fois de plus le guitariste Bobby King qui sort son épingle du jeu. À ce stade donc, rien de vraiment surprenant. Le méditatif "Lady Sirro" marque une pause pour redémarrer sur l'envolée de "In The Silence", seule vraie surprise du disque. La rythmique, bien que toujours propulsée sur une base funk, s'aventure sur des terrains plus glissants, ce genre de fusion progressive dans laquelle avait pu se complaire avec brio Return to Forever. À dire vrai, c'est presque un retour aux sources pour le violoniste puisqu'il pratiquait déjà ce genre d'approche au sein du quartette Fourth Way avant d'entamer sa carrière solo. Hélas, le reste du disque n'est pas à l'avenant. Retour aux digressions funky sur "Spaceslide", puis smooth jazz avec "Her" pour conclure sur un encore de la plage titre. Peut mieux faire. Et c'est volontairement que je passe sous silence "Moondust Shuffle", inutile et irritant. Amer constat.