Hive Mind › Forgotten Thirst

C’est étrange, Hive Mind… ce n’est pas agressif en soi, jamais saturé ; c’est même plutôt calme… Greh Holger provoque toujours l’esprit et le corps par une violence sourde, latente, asphyxiante pour être précis. Sa musique, c’est du monoxyde de carbone ; elle passe inaperçue, elle paraît inoffensive, légère… elle se répand, bloque les interstices, se faufile à travers l’espace sonore… et puis c’est trop tard, une fois que l’on prend conscience du danger, on est pris au piège : le mur de basse nous broie alors lentement la cage thoracique, avec une régularité et une lenteur parfaitement inhumaine. C’est un peu le Charlemagne Palestine des robots ; ces derniers doivent sûrement vrombir de plaisir à l’écoute de ces grondements lourds et atonaux. Quant aux humains qui tentent l’expérience, ils n’ont plus qu’à regarder leur corps se flétrir, leur air se raréfier sous la venue de cette musique fantasmagorique aussi émotionnelle qu’une ligne à haute tension.