The Dresden Dolls › No, Virginia...

L'album de faces B ou d'inédits, c'est toujours un risque et souvent un synonyme de: 'compenser son manque d'inspiration en raclant les fonds de tiroir pour sortir un disque à tout prix'. Il arrive aussi qu'on batte des mains en se disant qu'il eût été scandaleux que de telles chansons restent inconnues. 'No, Virginia...' appartiendrait plutôt à la seconde catégorie, rien que pour l'excellent 'Night Reconnaissance' ou le superbe 'Boston' de clôture. Certes, la formule piano/batterie/voix est déjà connue et elle ne se renouvelle pas foncièrement mais même cet argument ne joue pas en défaveur du duo américain. Les chansons ici sélectionnées dégagent un feeling peut-être un brin moins alambiquée que de coutume mais ce n'est pas forcément un mal, l'aspect mélodique n'en ressort que mieux. La sensualité mélancolique de 'The Gardener', le plus punky 'Lonesome organist rapes page turner' ou la délicatesse rétro de 'Ultima esperanza' en témoignent aisément. Coutumiers du fait en concert, les Dresden Dolls se frottent une fois de plus à l'exercice de la reprise, les Psychedelic Furs cette fois-ci, plutôt sympathique avec ses sonorités d'orgue grésillantes. Pas grand chose à jeter, les deux musiciens excellent dans leur style et glissent aisément de la sensualité à la fougue, de la tristesse à la folie (l'excellent 'Sheep song'), le tout enrobé de leur humour noir si particulier, parfois un brin cruel, à l'image de la comédie de la vie. Plus j'écoute cette galette, plus je me dis que 'Yes, Virginia...' n'ayant pas été édité sous forme de double album, la sortie de son complément était inévitable.