Echoes Of Silence › Echoes of silence

Guitares aiguës et déchirées, batterie roulante, basse lourde et marquée, voix sombre entre Ian Curtis et celle du chanteur de House of Usher...Les sons sont secs, précis, sans la moindre chaleur; tout dans la musique des Italiens de Echoes of silence évoque la nuit et l'obscurité. L'approche est très dépouillée, minimale, le groupe prend son temps...Parfois près d'une minute s'écoule presque uniquement rythmée par la batterie et la basse ('Silence', 'Bodies'); pas d'effet d'esbroufe, les montées sont classiques, les notes sont économisées (le plus bel exemple reste 'Fatalities' et son intro de deux minutes sur à peine cinq notes jouées en parallèle par la guitare et la basse). On songe aux pionniers de la cold wave comme Joy Division, les Cure période 'Seventeen seconds' mais le jeu de batterie très roulant et légèrement tribal se rapproche nettement plus du post punk goth ou du gothic rock, genres que Echoes of Silence embrasse pleinement sur ses chansons les plus rapides et souvent les plus réussies (l'excellent 'Changes', 'Cold' ou 'Bodies'). Si le chant sonne sombre et parfois désincarné, Carlo part aussi dans des pointes plus désespérées. Pourquoi parler de tentatives réussies ? Hé bien, si niveau atmosphère, il y a peu à redire, en ce qui concerne la diversité, la formule finit par lasser. L'évocation des climats nocturnes est très efficace, la production très maîtrisée mais les arrangements dépouillés, les intros qui n'en finissent plus, les structures linéaires, les paroles répétitives rendent à la longue l'exercice un peu ennuyeux, voir un brin étouffant (preuve que les climats sont bien évoqués). Cet album inclut de belles pièces qui valent clairement le coup d'oreille mais je dois bien l'avouer, après le sixième titre, on finit par trouver le temps long. Les musiciens ont ciselé chaque seconde de leurs morceaux mais ils n'ont pas su équilibrer leur travail à hauteur d'un album, d'autant que l'originalité n'est pas forcément au rendez-vous, dommage. 3,5/6