René Van Der Wouden › Universal Quiet

Ce dernier album de René Van Der Wouden est tout simplement divin. Universal Quiet se situe entre les atmosphères flavescentes et bigarrées d’Alchemia et les somptueux mouvements mellotronnés de Pro Sequentia. Un ambiant légèrement modulé qui fraye dans une mer d’effets sonores analogues tout en se moulant à des synthés lyriques et des séquences statiques aux coulis mélodieux.
In Silence n’ouvre pas en silence. Un orage électro magnétique se perd dans les brumes d’un synthé aux souffles de sirènes galactiques. Un synthé musical qui chante dans une galaxie en fusion croisant une pulsation aux réverbérations lourdes qui initie une procession vacillante dans un cosmos très éthéré. Hypnotique et captivant, le tempo accentue délicatement sa cadence dans un univers feutré d’étoiles filantes musicales et d’ondes sombres moulées de chœurs célestes. Une ouverture qui dépeint sensiblement l’entité de ce 6ième opus du musicien Néerlandais. L’ouverture de Pin Drop s’effectue dans un tintamarre métallique. Des jets de synthés orageux installent une ambiance de guerre avec ses sirènes apocalyptiques qui hurlent dans un monde lugubre et vidé de vie. Une intro sinistre aux strates morphiques, roulant dans un cosmos très musical, bousculée par une fine séquence en cascade qui défile un beau rythme serein sur un synthé très mélodieux. La synergie de l’apocalypse et la renaissance sur une séquence hypnotique légèrement croissante et des synthés aux strates truffées de chœurs angéliques.
Une savoureuse flûte mellotronnée perce le néantisme introductif de Be Quiet qui s’anime d’une séquence cristalline qui tourne doucement comme une ballerine sous hypnose. Un mouvement enchanteur qui se moule délicatement aux percussions tablas et à d’onctueuses strates mellotronnées. Effigies d’un ensemble à cordes qui frotte ses archets avec un désespoir poignant. Un superbe titre envoûtant dans une atmosphère tribale amérindienne sur fond cosmique. Une belle trouvaille de Van Der Wouden. Toujours dans la délicatesse, Go Quiet hoquette sur des séquences nerveuses qui sont figées dans une gelée synthétique orchestrale. Un tourbillon atonal trappé dans une nébulosité stellaire mellotronnée. Des séquences zigzagantes et spiralées animent Get Quieter, un titre hypnotique qui roule en boucle sur des synthés sombres et musicaux (style Schulze et Emmens) teintés d’une mélancolie poétique.
Universal Quiet est un bel album. Un opus qui vogue constamment entre des rythmes nuancés, modérés et une atonie mélodieuse qui étonne et charme avec une approche musicale très stylisée pour un album de MÉ. Pour rêver les yeux et les oreilles ouverts.