The Skull Defekts › The Skull Defekts

Ouh le méchant petit disque. Pour ceux qui en auraient assez d’entendre du post-punk popisant et réchauffé à la radio (surtout en Angleterre, pays où on passe encore du rock), mais qui voudraient quand même s’accrocher à ce genre si prolifique qui nous a quand même donné A Certain Ratio (bientôt sur guts, promis), 23 Skidoo et autres Public Image, "Blood Spirits…" est la galette idéale. Rappelant bien entendu les références citées ci-dessus, ainsi que d’autres moins exposés comme Arthur Russel, Lungfish ou les Brain Bombs, ce énième disque de la formation – mais néanmoins premier dans un studio professionnel – fait l’office d’un bon désinfectant pour les oreilles. Que du rythme ici. Des beats, des percus et des guitares surtout. Coupantes, tranchantes. Autant de couteaux plantés dans la chair des insupportables trends à cravate du genre Maximo Park ou The Automatic. Formé par deux ex-Kid Commando, le groupe ne pouvait qu’être abrasif, et il l’est. Ces 6 titres à la limite de l’overdose d’amphés font mal aux oreilles. Le son de gratte est à la fois aiguisé comme un bon son post-punk, et affreusement lourd. Sur des morceaux comme "The Secret" ou le roboratif "The Sound", sur lequel le chanteur semble répéter le titre comme un mantra, comme pour faire venir "Le Son", l’effet est assez violent. "Rhythm is the key" est le tube dancefloor du lot, balayant aisément les classiques club actuels du genre "Banquet" de Bloc Partouze, avec le même rythme s’il vous plaît. C’est que ce disque appelle à la violence, à la confrontation, voire au charcutage. Et ce n’est pas le petit clin d’œil à "Song 2" dans les paroles d’un White Light Burning Eyes au riff carnassier qui adouciront cette recette empoisonnée. Tellement empoisonnée qu’on ne remettra pas le truc sur la platine de sitôt, tiens. A ne pas mettre entre toutes les mains.