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Eyehategod › Take as needed for pain

12 titres - 49:54 min

  • 1/. Blank 07:10
  • 2/. Sisterfucker (Part I) 02:13
  • 3/. Shoplift 03:17
  • 4/. White Nigger 03:56
  • 5/. 30$ Bag 02:51
  • 6/. Disturbance 07:01
  • 7/. Take as Needed for Pain 06:09
  • 8/. Sisterfucker (Part II) 02:39
  • 9/. Crimes Against Skin 06:49
  • 10/. Kill Your Boss 04:16
  • 11/. Who Gave Her the Roses 02:00
  • 12/. Laugh It Off 01:33

informations

Studio 13, Nouvelle Orleans, Louisiane - Ingé-son : Robinson Mills

a été réédité en 2006 avec les bonus tracks suivantes : # "Ruptured Heart Theory" – 3:33 # "Story of the Eye" – 2:30 # "Blank/Shoplift" – 3:58 # "Southern Discomfort" – 4:24 # "Serving Time in the Middle of Nowhere" – 3:20 # "Lack of Almost Everything" – 2:28 portant la durée totale du disque à 69:48

line up

Mike William(vocaux), Brian Patton (guitare), Jimmy Bower (guitare), Mark Schultz(basse), Joey LaCaze (batterie)

chronique

Tiens, il y a pas longtemps, un internaute me faisait remarquer que j’avais omis de noter, dans ma chro des 13th Floor Elevators, que le 13eme étage était souvent banni aux États-Unis pour cause de superstition. Ça tombe bien, puisque Eyehategod, le groupe réputé pour avoir inventé le Sludge (les choses sont évidemment plus ramifiées que ça) a enregistré son deuxième album au 13ème étage d’un centre commercial de la Nouvelle Orléans (« NOLA » pour les améwikains). La légende veut même que le chant… pardon, le vomisseur vivait dans un squat infesté de puces au dessus d’un strip club durant l’enregistrement. Bon, soyons clair, tout ça c’est des conneries. La musique d’Eyehategod est d’une crasse si épaisse, si fangeuse, si incrustée ; que sans rien savoir du groupe, on imagine déjà à son écoute des scénarios bien plus dégueulasses. On visualise tout à fait les bagarres en studio, les tessons de bouteilles jonchant le sol, le chanteur s’arrachant les cordes vocales déjà imbibées de whisky et rouillées par la marijuana. Tout est dans leur musique. Comme tant d’autres avant eux, ces 5 white trash ont exorcisé le malaise d’être des rebuts dans une des régions les plus délaissées d’amérique. Il y a eu Dr John, bien sûr, le gourou originel ; il y a eu les Meters, pour le funk, et il y a eu Eyehategod, pour le Sludge donc, qui à l’époque n’était qu’une sorte de Hardcore melvinsien en 100 fois plus lourd et ralenti. Tous se sont fait rafler la reconnaissance à l’époque de leurs méfaits, et tous ont de la rancune pour le système. Mais Eyehategod, en 93, semblait n’en avoir rien à secouer. Fort de leur signature avec Century Media, qui allait les couilloner pendant tout leur deal (et qui réédite actuellement les principaux albums, avec bonus, toussa toussa), de leur nouvelle recrue, Brian Patton, à la seconde gratte, et des conseils de Phil Anselmo pour le mixage, ils livrent ici ce que beaucoup considèrent comme leur chef d’œuvre, au son bien plus lourd que « In the name… ». Autant le dire, pour moi, il n’égale pas ce dernier. On reste quand même dans le même giron : le groupe n’a que faire des structures conventionnelles, empile riff en putréfaction sur riff en putréfaction, ne garde aucune constance dans les durées, et fait tendre toute sa musique vers une sorte de dégoût absolu de soi et de la société (cela va toujours de pair, n’est-ce-pas ?). Que dire si ce n’est qu’en 1993, déjà, on ne pouvait guère aller plus loin. Eyehategod n’est ni evil, ni groovy, ni headbangable, ni hargneux, ni rageur, ni même expérimental. Il est simplement la retranscription sonore d’un désespoir après lequel il ne reste que l’overdose. Take as needed for pain, ce n’est pas un titre recherché, c’est simplement la phrase qui tombait sous les yeux des membres du groupe à chaque fois qu’ils ouvraient une boîte de cachetons pour se défoncer. Et c’est comme cela que cet album a été envisagé par ses créateurs : un fix, à se repasser en boucle jusqu’à soulagement. « Blank » est la première décharge d’adrénaline, superbe montée haineuse qui atteint vers 4min une provisoire félicité via ce riff melvinsien miraculeux, qu’on retrouvera recyclé sur White Nigger, avant qu’une voix parasite vienne répéter « Suffering from addiction to drugs » et « Alcohol » comme si l’on venait de passer la frontière d’un état ancestral. Sister Fucker est comme une canette de kro à moitié vidée qu’on vous jette à la gueule… Le mec braille « Burn Her » avec grand peine, comme s’il vous demandait un service, agonisant à vos pieds dans une flaque de gerbe. Disturbance porte bien son nom, puisqu’il s’agit d’un affreux interlude lo-fi qui vient nous déranger à la mi-album. Et quand arrive le braillement final de Who Gave Her The Roses (grumeau choisi : “I love her heart as well as her warm piss and the cuts and bruises on her body,”), puis la coupure nette, on sent que les gonzes sont tombés ivres sur le sol, que ce cri était leur dernière parcelle d’énergie. Et même après avoir écouté tout le skeud en boucle toute la nuit, Laugh it off, l’outro cynique, n’aura pas réussi à m’arracher le moindre sourire.

note       Publiée le samedi 29 mars 2008

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Note moyenne        27 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Je viens justement d'enfin le revendre. Inutile et, en effet, bedonnant. Je reste sur les nocifs In the Name et Dopesick.

Et tu le le feras pas regretter même en citant RHCP.

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surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

C'était un de mes albums préférés au moment de la découverte, quand je fumais en écoutant du stoner et du Electric Wizard, puis quand j'ai découvert celui d'avant je l'ai complètement renié, le trouvant trop bedonnant et prévisible à côté. Là j'y reviens et je le trouve douillet, plein d'auto-indulgence dénuée d'amour propre et j'aime ça. Y a peu de coups de sangs, c'est routinier, mais ça fait du bien. Une entaille par-ci, une entaille par-là, une trace avant de sortir insulter des gens dans la rue. On siphone un réservoir pour s'immoler devant Super U. J'ai envie de faire un parallèle avec les Red Hot, tellement je peux écouter ça de façon casual par à peu près tous les temps.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

https://www.youtube.com/watch?v=mG2.... Ptite video partagé par Bliss, d'un live 1994 ou elle chante un morceau vers 9min et revient se marrer sur des bouts de Black Sabbath vers 30min. Aucune idee du bassiste de l'epoque mais il envoie bien.

ericbaisons Envoyez un message privé àericbaisons

Et pour ajouter à la frustration de ne pas encore avoir de nouvel album d'EHG sous les tympans, Mike s'amuse dans son grenier à malaxer du verre pilé http://www.youtube.com/watch?v=zFUuLsqDdtw

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ericbaisons Envoyez un message privé àericbaisons

T'es méchant quand meme ça et Dopesick c'est ultimement jouissif

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