David Wright › Momentum

L’art de captiver une audience avec de la poésie musicale! C’est en septembre dernier, lors d’un superbe concert à Philadelphie (USA Gatherings), que David Wright jeta les premières ébauches de Momentum, une superbe ode musicale qui s’approche des profondeurs harmonieuses de Walking with Ghosts, l’œuvre épique de David Wright paru en 2003.
Une douce réverbération grogne avant d’exploser sous l’effet d’une foudre incontrôlable. Les éléments de la nature se déchaînent, alors que Desire I se met en branle avec de fines notes prisonnières d’une brumeuse éthérée. Le synthé oscille sur de belles vagues cristallines, plongeant l’auditeur dans une mer sonore d’un bleu cristallin. La romance et la mélancolie flirtent avec une approche jazzée, alors que les ondes deviennent plus denses, plus enveloppantes, caressant le néant bleu auprès de fines oscillations nostalgiques. David Wright nous enveloppe dans un monde angélique qui s’anime sous de fines percussions et un splendide synthé symphonique dans A Solitary Moment. Le tempo s’anime doucement avec une guitare synthétisée, des effets sonores hétéroclites qui s’amalgament à des percussions aux effluves d’une civilisation oubliée. Légères et romanesques, les notes scintillent sur ce doux mouvement au rythme progressif qui se perd dans la brume métallique de Panic Attack, (un titre dramatique à la Vangelis), pour renaître sur Emergence, s’accroître sur Out of the Blue et s’éteindre sur Desire II, mettant fin à cette 1ière partie de Momentum.
C’est sur des vagues qui ourlent l’orée d’une nostalgie solitaire que s’ouvre Secrets in the Mist I. Atmosphérique, sur un synthé éthéré qui étire lentement ses souffles symphoniques, le mouvement glisse délicatement sur les premières séquences limpides de Evolution. Une autre séquence pulsative s’ajoute, fusionnant hypnotisme à rythme légèrement syncopé donc la cadence augmente graduellement sur un synthé spectral qui hante depuis Secrets in the Mist I. Comme les sirènes du fond des mers, Momentum I jaillit sous un synthé charmeur, une belle ligne de basse et des percussions légèrement tribales. Les splendides structures harmonieuses qui régnaient sur Walking with Ghosts nous frappent de plein fouet avec de superbes arrangements orchestraux. Momentum I valse avec souplesse sous ses cors synthétisés pour atteindre la rive désertique et bigarrée de Momentum II. Là où tout s’éteint, et se rallume sur le balan sensuel de son introduction, Momentum II rallie graduellement sa structure harmonieuse pour atteindre son point d’origine sur un piano mélodieux qui initie le parcourt de Momentum III. Une superbe finale au mouvement encore plus fluide et sensuel, qui se fond à des percussions galopantes et des violons nourries de tristesse, d’espoir et de mélancolie. Du grand David Wright. Comme toute bonne chose à une fin, Secrets in the Mist II conclut avec une finale atmosphérique d’où claironne les doux souffles de synthé qui obsèdent depuis l’ouverture de cette 2ième portion.
Momentum est une œuvre qui dépeint la solitude dans l’harmonie. Empreinte d’une tristesse à peine voilée, c’est une superbe odyssée musicale qui sillonnera le temps, comme nos mémoires feuillettent notre mélancolie. Un opus splendide, non seulement de MÉ, de musique tout court.