Enigmatik › Slitherin

Waouh, un groupe qui s'autoproclame "brutal jazz metal"... Tout un programme ! Moi je dirais plutôt : brutal death avec beaucoup de samples et trois quatres parties jazzy. Que dire, leur metal brutal de la mort est plutôt convenu voir franchement chiant - riffs evil powerchordés à deux balles, chugga chuggas sans intérêts, grosse voix boeuf, compos pas franchement pugnaces... Ce qui sauve Enigmatik de la médiocrité pure et dure, c'est tout d'abord leur section rythmique : la basse ressort bien et se fait relativement aventureuse, et le batteur est tout simplement un modèle de précision et de finesse : quand ça brutalise, ça gravity-blaste / tapis de doublise avec classe, et quand ça se veut jazz, le feeling est là, sans que son jeu se fasse trop tape à l'oeil... Les samples rehaussent aussi l'intérêt (mais auraient pu être plus utilisés sur les parties purement brutales), ainsi que les quelques parties jazzy présentes - en particulier celles de "The Green Fairy" et "Metropolis", bien reposantes groovy chouettos, avec une batterie Sean Reinert-ienne et des harmonies fort pépères à la (encore) Cynic. Le problème, c'est vraiment ces parties brutal death de base sans grand intérêt, ça me gâche vraiment le plaisir - en plus le son est relativement faiblard et changeant, comme si "Slitherin" n'avait pas été masterisé... A l'image de cette prod, peut-être un tout plus homogène (parties jazz et samples directement intégrés dans le brutal death?) et moins "metal de base" servirait plus le potentiel de ces suisses : l'ambiance est ici trop décousue et fatalement ne prend pas ; sur plus d'une heure ça fait mal... "Osez la différence", nous dit la bio : ok, mais avec cohérence !