Ghosts Of Mars › Something Dancing In The Darkness

Ghosts of Mars est le dernier projet musical de Mark Jenkins. Avec la présence la chanteuse Alquimia, le synthésiste Anglais poursuit l’aventure musicale entreprise sur This Island Earth avec des rythmes lourds trempés d’une techno progressive où la frénésie des zombies statiques se mélangent parfaitement aux décors des ondes galactiques et vaporeuses.
Moonbeams en étonnera plus d’un avec son approche très disco funky à la saveur des années 70. La voix d’Alquimia épouse à merveilles les souvenirs de Gloria Gaynor sur un synthé aux souffles mielleux et une structure musicale qui se transmet bien plus sur les planchers de danse qu’assis dans notre salon. Cette approche funky disco, que l’on retrouve aussi sur Reunited et I’m Haunted, les deux autres titres où la sulfureuse voix d’Alquimia est présente, est une introduction prétexte aux rythmes foisonnants que l’on retrouve sur Something Dancing In The Darkness.
Et ça se poursuit justement avec la pièce titre qui nous plonge dans l’univers des oscillations lourdes et spiralées de Juno Reactor. La basse ondule en cascade sur des accords d’une guitare discrète et d’un clavier timide. Ici, tout repose sur la basse qui est lourde et un synthé aux souffles d’une trompette spectrale. Un clavier aux réverbérations limpides ouvre Alien Nation. Une étrange basse aux croassements moqueurs module un rythme lent et hypnotique qui transite sur un clavier hoquetant et un synthé tourbillonnant aux voiles galactiques. Une cadence lourde et zombiesque, teintée d’effets sonores cosmiques, que l’on retrouve aussi sur Ghosts of Mars, Swirley Soing quoique fort plus mélodieux et la frénétique finale qu’est Trance Dance.
Les claquettes qui s’entrechoquent sur Phobox & Deimos Dancing nous plonge dans des dédales rythmiques ambigus. Un James Bond futuriste sur de belles nappes synthétisées, des solos à la Synergy et de superbes séquences névrotiques. Toujours imbibé de cette atmosphère du futur, Mykonox nous propose une cadence sensuelle avec une basse aux pulsations lourdes, un synthé aux strates explicites et un clavier qui traîne ses accords avec une hésitation savoureuse. Malgré son intro explosive, Glitterball trempe dans une ambiance plus légère. Le rythme est franc, mais délicat sur de douces pulsations et de belles strates aux atmosphères ozonées. Je dis léger par rapport au déboulement intempestif de Cyborg Shuffle et ses percussions qui poussent une cadence fluide, guidée par une basse ondulante, à ses derniers retranchements rythmiques.
Avec Something Dancing In The Darkness, Mark Jenkins poursuit sa quête d’une musique électronique toujours aussi mélodieuse mais lourde qui s’écoute autant qu’elle se danse. Pas de répit, juste du rythme. Des rythmes aussi diversifiés que tranchants, dans une atmosphère futuriste à grands déploiements sonores. Même en douceur, les artères poussent l’adrénaline. Un excellent opus de MÉ contemporaine.