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Nobuo Uematsu › Final Fantasy VII Reunion Tracks

20 titres - 68:11 min

  • 00 ~ One-Winged Angel (orchestral) - 01 ~ Opening ~ Bombing Mission - 02 ~ Cosmo Canyon (Valley of the fallen star) - 03 ~ Still More Fighting - 04 ~ Farm Boy - 05 ~ Rufus' Welcomming Ceremony - 06 ~ Electric de Chocobo - 07 ~ Honeybee Manor - 08 ~ Cid's Theme - 09 ~ Forested Temple - 10 ~ Fighting - 11 ~ Ahead on our Way - 12 ~ Golden Saucer - 13 ~ Crazy Motocycle - 14 ~ Cait Sith's Theme - 15 ~ Descendant of Shinobi (Yuffie's Theme) - 16 ~ J-E-N-O-V-A - 17 ~ Final Fantasy VII Main Theme (orchestral) - 18 ~ One-Winged Angel (orchestral) - 19 ~ Aerith's Theme (orchestral)

informations

line up

Nobuo Uematsu (composition), Shiro Hamaguchi (arrangements, orchestration)

chronique

Reunion Tracks, derrière son allusion à l'un des phénomènes clés du scénario d’FFVII, porte en réalité plutôt bien son nom. Il s’agit d’une compilation aux choix parfois curieux des "meilleurs" morceaux des 4cds de l’OST originale, agrémentée de 3 morceaux réinterprétés par un orchestre symphonique, ce qui n’est qu’un aperçu de ce qu’on aurait pu avoir si Uematsu avait pu réitérer le caprice de "Grand Finale".

FFVII étant promis à un avenir glorieux dès le départ (sortie mondiale etc…), Uematsu s’était peut-être dit qu’il fallait proposer un album d’un seul cd pour que les "néophytes" puissent avoir accès à sa musique à un prix plus décent (4cd, cela reste aujourd’hui exceptionnel), et sabre donc le traditionnel album "arrangé" pour proposer une sélection forcément arbitraire et incomplète de ses morceaux les plus fouillés. D’où la présence de thèmes moins connus comme Honeybee Manor ou Caith Sith’s Theme. Sans doute conscient de l’inutilité du disque (qui ne doit surtout pas remplacer l’OST !), Uematsu a glissé un cadeau bonus avant le début de la piste 1 ! Il suffit de faire un petit "rewind" pour découvrir la version instrumentale de One Winged Angel, présente plus loin. Un genre de piste cachée qu’on trouve plutot chez les groupes d’electro… N’osant imaginer l’éventualité d’une possible utilisation en karaoké de cette piste par les otakus, nous passerons donc au premier morceau, celui sur lequel on démarre le cd si on fait play.

Il s’agit de la très féerique musique d’intro du jeu, suivie du thème de la première mission, qui rappelle l'enchaînement "plan séquence" hallucinant pour l’époque… Avec ses cuivres et cordes grondantes, c’est un morceau bien efficace et dont l’aspect cinématographique était – encore une fois – une petite révolution pour l’époque. Cosmo Canyon est sans conteste l’une des plus belles œuvres de Uematsu (Uematsu-san pour ceux qui veulent faire semblant d’être des japonais), sorte de peinture monumentale à la flute de pan et au banjo, au climax irrésistible… Certains penseront aux indiens qui jouent du synthé dans la rue, d’autres frémiront de bonheur… C’est comme ça. Still More Fighting est l’inoubliable thème des boss, où Uematsu donne une leçon à un Sakuraba encore méconnu en 97. Une merveille de composition, épique et galvanisante, dont je vous recommande la version Black Mages… Suit un Farm Boy aux couleurs claires et nostalgiques, avec ses accents western et vieillots, puis le pompeux Rufus’welcoming ceremony, hilarante parodie d’hymnes nationaux, qui fait vraiment du zèle dans son genre, tout en dévoilant des trésors de mélodie et d’emphase. On reste dans la gaudriole si chère au "maître" Uematsu avec un Electric de chocobo génial qui redonne un sérieux coup de jeune à ce vieux reliquat des années 80… De la surf music, avec ce qu’il faut de guitares sixties pour égayer vos surprises parties ! Dernier morceau zygomatique : Honeybee Manor. Il faut imaginer les prostituées en minijupe abeille dandiner leur croupion de droite à gauche en rythme pour saisir le caractère goguenard de cette piste, qui parvient aussi à être énigmatique en diable grâce à ce foutu xylophone. C’est que l’endroit indissociable de cette musique (mi maison close mi love hotel…) est complètement facultatif, et recèle son lot de mystères… Tenez, la piste suivante (dans l’OST du moins), Who Are You, glaçant stigmate de la schizophrénie du héros, par exemple… Vous rappelez-vous l’avoir entendue à cet endroit-là ? Le glorieux Cid’s theme sonnera déjà plus familier à beaucoup, puisqu’il résume mieux que des mots la personnalité du Cid en question.

Trois cloches tibétaines, vous aurez reconnu Forrested Temple, superbe thème du temple des anciens. Hypnotisant et mystique, il ferait presque regretter la présence de changements d’ambiance qu’affectionne tant Uematsu, tant le gimmick de base est original. Il y a fort à parier qu’à ce stade, le compositeur s’amusait beaucoup, étant au sommet de son art, qui ne fera que décliner par la suite. Passons sur le thème des combats, comme toujours extrêmement soigné (forcément, le joueur est destiné à l’entendre durant des dizaines d’heures…) pour évoquer le poilant Golden Saucer, musique de fête foraine finalement assez classique une fois détachée de son contexte. C’est le contraire avec Caith Sith’s Theme, que l’on remarque à peine dans le jeu, et qui apparaît ici comme le thème jazz le plus outrageusement swinguant jamais entendu. C’est bien simple, à son écoute, on claque même des orteils ! Mais comme vous l’aurez compris, le jazz, dans FF7, est associé aux mauvais coups. J’en oublie Crazy Motorcycle, repiquage en règle du thème de la moto de Chrono Trigger (tiens tiens). Reste le thème de Yuffie, mignon et désuet, parfait simulacre pour la fausse désinvolture du personnage, et enfin J-e-n-o-v-a - thème épique parmi les plus célèbres de toute la série – qui insuffle ici un petit vent de S-F bien nouveau comparé aux opus V et VI.

J’en viens maintenant au dessert, les 3 thèmes arrangés avec orchestre symphonique, qui – s’ils sont peu nombreux – en profitent cette fois pour bénéficier de VRAIS moyens et d’un vrai son bien puissant. Amis de la retenue et de l’objectivité, je vous invite à détourner le regard… Final Fantasy VII Main Theme : Je défie quiconque de ne pas se sentir ébloui par l’envol de la mélodie à 3 min 15, puis angoissé par le retour à la réalité vers la 4eme minute (ce ralentissement diabolique…), ponctué de soubresauts d’inquiétude qui ont sans doute bercé bien des joueurs égarés, ne sachant ou retrouver la trace de l’homme à la cape noire… Un thème grandiose, tout simplement, qui évoque tout a tour le tranquille écoulement du temps, puis l’angoisse qui en découle, sans oublier le mal du pays et la peur du vide. Ce temps se verra au contraire figé lors du morceau qui suit (dans l’OST 4cd et le jeu, ici relégué en piste 11 vu qu’il n’est pas orchestré): Ahead on our Way, thème archi-classique et clin d’œil à l’ambiance médiévale rassurante d’FF5 par son titre.

Jusqu’ici l’album aurait pu, malgré ces 2 réorchestrations, passer pour une arnaque commerciale lambda. Sauf qu’intervient, en piste 18, la version orchestrale de One Winged Angel, dont les chœurs qui avaient déjà laissé tout le monde sans voix dans le jeu prennent enfin leur forme complète… Et là, c’est le drame : la version orchestrale est juste l’un des thèmes les plus grandiloquents jamais entendu, une claque sans nom qui aura traumatisé des générations de boutonneux qui sont passé des Spice Girls à Carmina Burana sous le choc. Plutôt que de déverser un flot de superlatifs de toutes façons bien fade à côté de l’œuvre elle-même, je lâcherai un mot, qui prend ici tout son sens : Dantesque. Uematsu parvient ici à condenser toute la démesure de pièces comme "Dancing Mad" de FF6 en quelques minutes à peine (cette version d’une violence inouïe écourtant le morceau original de 3 minutes) et le résultat, c’est un monument de courroux et de fureur divine, bien plus connu chez les moins de 25 ans que n’importe quel morceau des Beatles. De quoi faire relativiser les vieux grincheux qui se plaignent du recul de la musique classique voire de l’influence néfaste des jeux vidéos sur la culture… Ce seul morceau a sans doute fait beaucoup plus pour le classique que des années de pédagogie merdique et d’André Rieu. Bref.

Reste enfin l’Aerith Theme, qui gagne avec cette version un essor magistral et une fluidité que ne permettait pas le support midi. Sauf que tous les morceaux de l’ost auraient mérité un tel traitement de faveur, et c’est ce qui vaudra une telle note à ce disque au goût de dommage bien amer. Mais que cela n’occulte pas ce fait : l’écoute des 3 versions sympho (qui méritent un 6/6 sans l’ombre d’une hésitation) est totalement indispensable. Uematsu ne retrouvera jamais un tel état de grâce, ce qui lui laisse quand même de la marge… Mais le meilleur – et c’est ce que trop ne soupçonnent pas – se situe bel et bien avant son travail sur FFVII.

note       Publiée le samedi 26 janvier 2008

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    effectivement les 3 versions orchestrales sont un complément indispensables à l'OST originale. On peut ne pas aimer le côté cheap du son des ses ost ou même critiquer leurs longueurs (tout n'est pas bon sur 4 cds) mais sur ces 3 morceaux y'a juste rien à dire c'est très fort. edit: le reste on connait et c'est pas si bien compilé.

    NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

    Master Nobuo reprends aussi les plus grands thèmes de Final avec son groupe de Metal Prog ; The Black Mages. Si vous avez l'occase un de ces quatre d'écouter ces versions, n'hésitez pas , c'est du tout bon.