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Krohm › The Haunting Presence

7 titres - 56:32 min

  • 1.Black Shores
  • 2.Lifeless Serenade
  • 3.I Respiri Delle Ombre
  • 4.Relic
  • 5.Memories Of The Flesh
  • 6.Tra La Carne E Il Nulla
  • 7.Syndrome

informations

Enregistré et mixé au Necromorbus Studio.

line up

Numinas (guitare, basse, batterie, chant)

chronique

  • black metal dépressif

L'apologie de la déchéance, le pinacle de la défaite. Cette fois pour son second disque Krohm résonne complètement de solitude, de dégoût et d'un grinçant désespoir. Infranchissables murs de notes, ses guitares hypnotiques nient l'existence des motifs, préférant les accords pleins et les arpèges sur le glas de la basse, parfois transpercés de claviers discrets, sourds et opaques, tandis que la batterie est une pulsation fantôme qui dirige de ses blasts ou de ses appuis l'intensité du martyre.
Numinas confronte les tonalités, les torture méthodiquement par l'injection de mélodies mortes-nées qui opèrent une mutation du tissu harmonique fascinante et repoussante à la fois. Il n'hésite pas à brouiller les pistes, imprimant ça et là des spasmes de mal-être encore plus poignants que les autres comme à la fin de "Relic", s'emballant sans retenue sur une déshumanisation tribale quelques poignées de secondes avant de se résigner avec passion. Numinas chante peu, mais sa voix éclate parfois au dessus du marais putride, agonisante ou haineuse, disparaissant comme elle était venue dans les méandres des accords. Le contraste permanent est saisissant, le son est volumineux bien que raw, la déprime est aussi volatile que feutrée, à la fois plus imagée que la claustrophobie de Shining et très introvertie. Une étrange poésie nait alors de ce substrat glauque, quelques sursauts, un brusque éveil au milieu de rien, un rayon de lune fataliste et déprimant traverse nuit et forêt pour nous guider à travers le néant: la lumière étouffante et souillée de goudron de "I Respiri Delle Ombre", ou encore celle de "Memories Of The Flesh", portée par des choeurs décédés, révèlent que l'obscurité est inévitable, nous sortent un bref instant la tête de la boue; et quand il nous vient à l'esprit que tout ce que l'on contemple n'est que pourriture, nous la replongent plus profond encore. Pour ce faire, Krohm emprunte au grand Xasthur, minimise doucement ses tournures, se recroqueville à l'intérieur de son cocon de noirceur à partir de "Tra La Carne E Il Nulla", et termine son odyssée autodestructrice par une introspection plus classique mais néanmoins tout aussi redoutable. Aussi, quand le clavier trouble et mystique impose la fin du rituel comme le réveil d'un mauvais rêve, on ne sait plus trop où l'on vient de passer sa dernière heure. Ombragé, douloureux, en constante évolution, "The Haunting Presence" est un cri de l'âme brillant aux harmonies improbables, émotif et authentique, qui flotte sans nul doute dans l'eau croupie des références du genre.

note       Publiée le vendredi 25 janvier 2008

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    commentaires

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    yog sothoth Envoyez un message privé àyog sothoth
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    Je me le remet là, pour le coup, je maintiens, même si j'ai été un peu cassant dans la formule, ça n'a pas la profondeur que peut atteindre Xasthur dans ses moments inspirés, ni la folie de Shining. Sorti en pleine vague "Black depressif", ce disque n'y apportait vraiment rien, il compilait juste tous les automatismes du genre et avec le recul, bah.... pareil.

    Note donnée au disque :       
    M-Atom Envoyez un message privé àM-Atom

    pas d'accord avec le commentaire de yog...et pourtant j'ai aussi un peu de mal avec cet album. d'un point de vue qualitatif, je trouve ca nettement au dessus de xasthur: on sent que les compostions on été travaillées...peut être trop, d'ou un coté hermétique. au niveau ambiance, c'est assez différent également: moins triste mais plus torturé, moins direct dans l'émotion et surtout touchant a des sentiments peut être plus personnels et moins universels, d'ou une nouvelle fois une certaine opacité. a la rigueur j'aurais plus tendance a le comparer a du shining. ca fait quelques mois que j'écoute cet album et bien que je sorte frustré de chaque écoute je m'y ré essaye régulièrement car j'y sent un gros potentiel qui m'échappe peut être. je pense que c'est plus l'auditeur et sa capacité a ressentir certains sentiments qui sont le facteur limitant ici...et non la musique en soit. alors xasthur du pauvre, vraiment pas pour moi...bien au contraire, plus pro dans la compostion, plus subtil dans l'amnbiance, mais plus difficile d'acces ca c'est une certitude.

    Aym Envoyez un message privé àAym
    avatar
    Certes !
    michel rocard Envoyez un message privé àmichel rocard
    Oui mais lent ne veut pas forcément dire doom.
    Aym Envoyez un message privé àAym
    avatar
    Boarf question de point de vue. Pour moi c'est Xasthur qui se foule pas trop parfois, jouant plus sur les textures que la musique, c'est tellement cloisonné comme style que chacun y trouve ce qu'il veut. (ps : j'ai pas vraiment envie de rentrer dans le grand débat des étiquettes, c'est juste que Nocturnal Poisoning va à 2 à l'heure, avec des accélérations à 4 à l'heure, donc rajouter doom me paraissait moins scandaleux que reggae)