Maggott Breeder possède le même modus operandi que le projet ‘Final’ du père Broadrick, à savoir des environnements sonores créés à partir d’un jeu de variation et de saturation de sons générés à la guitare électrique. Il a malheureusement hérité du même défaut, à savoir une limite vite atteinte entre l’expérience du timbre et la réelle évocation acousmatique d’un lieu, d’une ambiance ou d’un récit (ici, par exemple, la psyché humaine ou la guerre froide). On a donc neuf pièces dont les sonorités varient entre elles mais peu ou prou à l’intérieur même d’un morceau. On peine alors à trouver autre chose qu’une pure abstraction formelle (les réverbération ne font pas tout, malheureusement) dans ces pièces dont le démarrage est souvent intéressant mais dont la répétitivité lasse passé quelques écoutes. Pourtant, certains titres retiennent l’attention ; tels le lancinant ‘Ypres Salient 1917’ et ses grincements lo-fi. Mais pour ce qui est de l’évocation souhaitée, ça me fait le même effet que les artistes conceptuels dont 75% du travail passe par la dialectique : que reste-t-il lorsqu’on laisse parler l’œuvre par elle-même ? A ce stade, autant se pencher sur ‘Guitar Granulizer’ d’Arthur Nowak qui affiche ouvertement son statut d’expérience. ‘Myiasis’ est peut-être sorti trop tôt du nid et peine à trouver sa place dans un milieu déjà encombré…