Nûs › Inside is the only way out

Avec un titre tel que celui-là ("La seule porte de sortie est en soi"), ce second disque du formidable et pourtant méconnu groupe Nûs place de toute évidence l'introspection au centre du débat. Mais un autre trait caractéristique de la formation, le mysticisme, n'est pas loin lui non plus. Il est même encore plus présent que sur leur premier album. Cette impression tenace pioche son origine dans le thème des chansons abordées ("The basis of the devil's argument"), avec un goût de règlement de compte, de post-jugement dernier, pas dans un effet d'esbroufe apocalyptique, mais dans la lourde tension qu'il génère. Musicalement, et c'est assez surprenant pour un groupe qui misait jusqu'ici sur des atmosphères qui avaient la beauté de l'éphémère, le contenu semble être plus enlevée, avec une basse plus proéminente que jamais ("Retinal", "Leviathan", "Replicant"). Ce contraste assez paradoxal plonge parfois le groupe dans des longueurs pas forcément inutiles en terme d'homogénéité du disque mais qui nuisent à l'impact des morceaux à titre individuel. La récolte en pièces sublimes est donc réduite en peau de chagrin ("Everything", "Machine Shop"). Si c'est une petite déception face au résultat de leur premier disque, c'est parce que Nûs s'est ici délibérément focalisé sur un résultat d'ensemble. Et à ce titre, le pari est relevé haut la main, "All the Vertical Angels" devait, lui, son excellence à un enchaînement de titres imparables. Quoi qu'il en soit, Nûs demeure un groupe suffisamment atypique pour garantir l'effet de surprise chez ceux qui n'ont pas encore eu l'opportunité de goûter à son précieux calice.