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Kill The Vultures › The Careless Flame

cd • 9 titres • 30:58 min

  • 1Moonshine
  • 2Dirty hands
  • 3The spider's eyes
  • 4Days turn into nights
  • 5Strangers in the doorways
  • 6Birchwood
  • 7The wire thief
  • 8Vermillion
  • 9How far can a dead man walk

informations

line up

Crescent Moon (MC), Anatomy (sounds)

chronique

  • frénétique

C'est un peu comme si on n'était jamais parti de New-York. Pour un peu on aurait loué cet hotel minable à l'année, entre Harlem et Central Park. On aurait prit 10 kg, surement les hots dogs dégueulasses. On se serait acheté un flingue, pour nourrir notre parano déjà bien entamée. P'têt qu'on aurait aussi acheté des camions de drogue à ces 3 blackos au coin, malgré cette étrange impression que le gros avec le bonnet dans la pénombre de la ruelle venait de liquider une bonne dizaine de négros avec cet énorme magnum qui sortait de son futal trop grand et qu'il n'essayait même pas de cacher. On aurait pris ces mêmes drogues avant d'aller déambuler sur Broadway, les mirettes explosées par les néons des énormes panneaux publicitaires ornant les immenses façades des buildings – il y faisait plus jour qu'en plein jour. A ma droite, à ma gauche, quelques négros frappent sur des fûts, métal, bois, plastique, pour donner du rythme à l’énergie vitale de la ville qui n'en avait pas besoin. Kill the Vultures ce serait un peu ton seul ami dans ce gouffre humain: plus les gens sont nombreux plus ils sont seuls. L'héritage jazz de la ville se reflète dans les costumes trois pièces achetés pour une misère, portés par quelques anciens nostalgiques de l'époque où New York n'était pas le lieu de la hype des nouveaux riches avec ses magasins de prêt à porter. Tout ceci pourrait expliquer cette profusion de samples jazzy s'éparpillant le long de cet incomparable « Careless flame ». Le flow est pressé, trop pressé, répétitif, hargneux, éthylique, quasi à bout de souffle, puis s'arrête, s'assoie le regard hagard en direction du sol, attend le métro en comptant les derniers dollars qui agonisent au fond de ses poches trop grandes. « I've got a love-hate things with new york city ». Kill the Vultures s'égare dans le crépuscule d'une ville à ce point grouillante qu'elle vous vole tout ce que vous possédez, votre argent, votre énergie, votre espoir, pour le diffuser alentour. La musique du duo est à la fois oppressante comme une ruelle non éclairée, feutrée comme la bougie qui éclaire la table d'un vieux bar de Greenwich qui fut tour à tour brûlé, pillé, menacé, mais qui tient toujours debout comme ce vieillard noir au cheveux blancs qui vous annonce qu'il ne pourra vous servir que du whisky; la musique, disais-je, est urgente, vitale, mélancolique. Elle parle au corps, directement, comme au bon vieux temps. Samples de contrebasse, de saxophone, beat lourd et menaçant, guitare folk, lyrics poétiques, de la désillusion à la déchéance, le tour de force étant de proposer 9 titres tout aussi différents les uns que les autres en gardant l'homogénéité d'une course poursuite à pied, puis en vélo volé, en voiture volée, et après l'accident en boitant, en tombant se raccrochant au grillage métallique de la vieille, avant de finir le corps troué par la balle d'une jeune recrue. On finit au sol, le sang s'écoule lentement de notre abdomen. Exténué, les yeux flous, la tête qui tourne mais sans avoir froid, fixant ce petit panneau rouge qui clignote sans cesse... Dessus, c'était marqué « Exit ».

note       Publiée le samedi 15 décembre 2007

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    commentaires

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    vu hier en live dans un lieu à l'opposé totale de l'univers du groupe... étrange expérience. Le public était absolument à baffer, abominable. Mais ce qui est sûr c'est que Crescent Moon est un putain de MC, qui 'mavait déjà tué sur scène avec A Numbers not Names (très différent comme concert). Un peu dommage que Anatomy soit juste à la MPC, ça manquait un peu d'ampleur... Mais le flow, les lyrics et la classe de Crescent Moon sont mémorables ça c'est sûr (ces parties a cappella...)

    zappymax Envoyez un message privé àzappymax

    Rien à voir avec 2 Live Crew, mais très bon aussi !

    empreznor Envoyez un message privé àempreznor

    pas ecouté l'EP

    kama Envoyez un message privé àkama

    Suprennant ce nouvel album, surtout apres l'EP.

    empreznor Envoyez un message privé àempreznor

    moins facile d'acces le nouveau. Malgré la vraie prod, ça fait toujours hip-hop des favelas.