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Yello › Flag

  • 1988 • Mercury 836426-2 • 1 CD

cd • 9 titres • 49:01 min

  • 1Tied Up
  • 2Of Course I'm Lying
  • 33rd Of June
  • 4Blazing Saddles
  • 5The Race
  • 6Alhambra
  • 7Otto Di Catania
  • 8Tied Up In Red
  • 9Tied Up In Gear

informations

Produit par Boris Blank.

line up

Dieter Meier, Boris Blank.

chronique

  • synth pop protéiforme

Après avoir expérimenté l’electro pop la plus métissée et excentrique possible et préparé une partie du terrain à la techno au cours des années new wave, le duo Yello se retrouve à la fin des années 80 avec une solide réputation, surtout dans les milieux de l’audiovisuel, friands de leurs sonorités accrocheuses. Leur septième album, Flag, reste dans la continuité des précédents, mais la formule est nettement "horizontalisée", moins riche, plus basique et linéaire, avec peut être un côté plus autoparodique et "lounge" encore. L'ambiance de Flag est surtout envoûtante, froide, très new wave (au sens synthétique du terme, pas post-punk). Plus polaire que One Second, moins exotique, Flag a une réputation mitigée, certains (pour ne pas dire beaucoup) y voyant le début d'un déclin artistique du fait que le groupe peaufine tout en répétant ses gimmick. Sans doute moins frileux que ‘la majorité de la minorité’ comme on dit dans ces cas là (plus bon public sans doute) j’ai pourtant toujours apprécié ce disque, tout comme One Second… Et puis l’utilisation de sons et d’instruments divers est toujours de mise : greffés sur des pistes synthétiques à géométrie variable, des riffs de guitare, des samples divers retouchés un à un par Blank, de légères sonorités industrielles, des cordes, des souffles, des chants variés… Cet album privilégie les atmosphères envoûtantes et les rythmiques accrocheuses, tout en proposant, comme sur chaque Yello, une grande variété d’ambiances. Alors qu’auparavant, c’était l’expérimental qui dictait la conduite à la formation, aujourd’hui ils entrent pleinement – tout en restant fidèles à leur concept - dans une voie plus accessible pour le grand public ; du reste il n’y a rien d’étonnant à ce que certaines de leurs compositions soient sans cesse réutilisées dans des spots publicitaires ou des défilés de mode… mais cela n’enlèvera jamais rien, à mon sens, à l’intérêt gutsien de leur œuvre (même si cet album n’est pas le meilleur exemple) et au fait que tout album de Yello a sa place dans les archives gutsiennes. Maintenant, Flag a-t-il plus d’intérêt qu’un Claro Que Si ou qu’un Solid Pleasure ? Sûrement pas, mais il conserve la saveur un brin déjantée des opus précédents, et surtout : il sait se faire envoûtant avec peu… Les titres les plus significatifs de Flag sont à mon sens « 3rd Of June », rythmique tribale et phrasé possédé à l’appui, ou l’indescriptible « Blazzing Saddles », un ballet electro pop lunaire aux accents de tragédie italienne porté par la voix émouvante de Boris Blank. « Of Course I’m Lying », quand à elle, à ce petit côté Roxy Music de la période eighties, mais surtout c'est un superbe morceau. Et puis ce « Of Course » m’évoque aussi bien les ballades synthétiques des Stranglers sur Feline, ce qui est loin d’être un défaut à mes oreilles. Pour le reste, sur ce disque le duo procède encore à un métissage d’influences, perceptible sur « Otto Di Catania », avec son chant latin, l’arabisant « Alhambra », ou la trilogie des « Tied Up », tantôt festifs, tantôt jazzy, tantôt rock’n’roll avec chant débile et chœurs malades à la Fœtus. « The Race », resucée de « Bostich » un peu à part, est un morceau d’electro pop kilométrique à renforts de cuivres que j’apprécie moyennement (c’est surtout le titre le plus pillé de Yello). L’approche du duo sur Flag est donc foncièrement easy-listening sur la plupart des titres, mais le groupe reste ancré dans son délire de recherche d’ambiances et de mélodies aux antipodes, dans ses tubes métissés et indescriptibles, dans ses élaborations d’ambiances cinématographiques, tout en ne se privant pas des expérimentations et bidouillages divers qui ont fait sa réputation… Comme chaque Yello, Flag est un album qui s’écoute avec les yeux.

note       Publiée le lundi 3 décembre 2007

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    luhje Envoyez un message privé àluhje

    Cet album est un peu trop redondant avec Tied Up (qui est quand même génial, au passage) mais, boarf, c'est pas vraiment ça ! C'est le premier Compact Disc que j'ai acheté en 1994, je devais avoir 7 ans 3rd of june que j'adorais à l'époque, m'a finalement lassé. Of course est une belle song, je n'ai jamais compris le succès de The Race en dehors du contexte de la musique de pub, j'aime pas trop ce morceau... Blazzing Saddles me saoule mais par contre Otto di Catania est à tomber !!!

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    Walter Smoke Envoyez un message privé àWalter Smoke

    COUNT ON ME I'M GONNA WIN THE RACE
    COUNT ON ME I'M GONNA WIN THE RACE

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    ak ok; enfin, Sir Meier narre souvent, quand même...

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    j'aime pas de trop, quand ils sont dans leurs moments narratifs, c'est ça le truc ; sinon, Stella a un côté trèèèèèèèès Jean-Pierre Mader qui fait que je vais m'accrocher, hein

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    "This is the 3rd of june, 1988, a highly unimportant day (...) The wall street boys wearing their ties around their neck, like boxer's towels after a fight", on dirait un soliloque de Bateman, ça + les synthés polaires et ce rythme qui te fait attendre l'explosion qui vient jamais, bandant. Of course c'est comme Midnight summer dream pour les Strangers, un peu... une chanson parfaitement inoffensive, donc ;).

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