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GusGus › This Is Normal

  • 1999 • 4AD 1 CD

cd • 11 titres

  • 1Ladyshave
  • 2Teenage Sensation
  • 3Starlovers
  • 4Superhuman
  • 5Very Important Person
  • 6Bambi
  • 7Snoozer
  • 8Blue Mug
  • 9Acid Milk
  • 10Love Vs Hate
  • 11Dominique

informations

chronique

Je sens que cette chronique sera fastidieuse et honteusement longue pour rien… et un brin machiste et grossière aussi, autant prévenir tout de suite les moins téméraires d’entre vous, si vous avez un plat au micro-ondes pas la peine de le laisser refroidir. Bon… allons-y. A l’origine, Gus Gus était un collectif d’acteurs islandais. Devenu au fil du temps rassemblement d’artistes musicaux à part entière, malgré les changements de membres incessants, ils ont sortis 2 albums, que je n’ai jamais écoutés, et puis vint le This Is Normal en question. Que dire sur ce disque ? Me voilà bien embêté, car j’ai un peu de mal à trouver quoi dire justement, quoi dire de constructif et d’intéressant, quoi dire sur ce que je ressens… Disons simplement que Gus Gus officie dans plusieurs styles différents, en variant les plaisirs (et les inconforts) : trip-hop, techno, dance, electro, ambient, pop éthérée. Voilà, j’y arrive… le tout avec un parfum « soirée Bridjet Jones entre nanas », le repas chinois sur les genoux et les discussions SMS en fond sonore. Bref le genre de disque où tu te dis « ça va passer à l’aise pour emballer ». Rien n’est moins sûr… et pourtant… C’est moite, c’est sensuel, sexy même (dans le sens le plus ordinaire du terme entendons-nous bien, sexy genre Monica Bellucci quoi, référence facile, imaginez-vous dans le classement de TF1), c’est dansant, c’est branché, c'est spatial, c'est câlin, c'est varié, c’est lounge, ça sonne un peu heavenly en même temps, un peu nocturne, et pis y’a un très léger quelque chose de sombre et expérimental qui fait que ça passe à peu près. Le plus simple c’est que je vous parle des titres incriminés et des (rares) autres. Pour ce faire, Je vais me la jouer contextuel, décontracté du gland et bien lourd, façon humour FHM versus Frank Dubosc… Imaginez un peu le tableau : me v’là en pleine soirée mondaine chez des amis que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam. L’envie qui me tenaille ? Baiser, ce soir. Et sinon, boire à m’en claquer la panse. Je me mets en mode vision panoramique. Et je vois qu’il y’a cette jolie brune au fond, derrière la plante verte, contre le pot de sangria. Un petit air de salope échaudée, à la fois douce et pute, Angélique Marquise des Anges meets Asia Argento, avec juste ce qu’il faut d’élégance et de retenue pour me toucher au cœur, et pis cette petite frange qui lui cache les sourcils… Je craque. On passe ce disque au même moment… Je calque illico mon plan de séduction sur la musique, je me mets en mode ‘move your body’, mes hanches sont en bubblegum, je sens bon, je lisse mes tifs avec un peu de bave, je me prépare à apprivoiser la biche solitaire en manque d’amour. « Ladyshave », une petite mélodie d’orgue sixties, un rythme cool, le chant de la meuf tout ce qu’il y’a de plus bateau, là tout de suite je me dis « mouais, voilà un titre qui irait bien dans la BO d’Ocean’s Eleven ». Mais, soudain, me vient ce délicat « Teenage Sensation ». Du trip-hop façon Massive Attack meets Depeche Mode période Ultra… là ça me parle un peu plus : y’a moyen de la chopper la chaudasse de la plante verte ! En avant, prépare tes meilleures vannes mon gars, respire, suis le rythme, be sexy, écoute cette voix suave qui susurre ses mots doux… ça groove ouais, ce soir ça va baiser je le sens. Mais soudain, patatras : « Starlovers ». J’entends ces pouet-pouet minables et cette voix branchouille façon défilé de mode chez Galliano, et je me braque. En fait c’est p’tetre pas le moment d’y aller, à tout les coups je vais lui gerber dessus (et pis d’ailleurs, je me souviens pas ce que j’ai bu, où suis-je ? qui suis-je ? burps). Mais… oh… mmmmh… Soudain reviens à moi ce trip-hop éthéré parfum Cocteau Twins, avec « Superhuman », et là je fonds comme de la paraffine sur le capot d’une twingo garée en plein zénith, putain, ça c’est bon, la voix suave et ronde, un peu sèche, l’atmosphère plus vaginale que machinale, la basse discrète en sous-couche, finalement, y’a moyen ouais, encore faudrait-il que le gland qui a organisé cette soirée gala daigne appuyer sur la touche repeat. ”How glad I am to be… superhuman…” aaah… mais… NAN ! C’est quoi ce bordel ? Qui a mis le dernier Jamiroquai, que je lui tronçonne la face ??? Ce « Very Important People » manque de me faire dégobiller mes gougères sur le gros baraqué en marcel qui me bloque le passage… c’est dangereux ça, trèèès dangereux. « Bambi »… mouais, tout de suite je sais pas. C’est mignon, mais c’est bateau. Les violons sont dans le genre mille fois entendu, la voix le fait quand même, j’sais pas, un titre qui plairait peut être aux fabricants d’interludes publicitaires chez France 2, mais pas à un séducteur dans l’exercice de ses fonctions comme moi… « Snoozer » me laisse froid, mon plan séduction éthylique se casse la gueule c’est sûr, peut être que « Blue Mug » pourra me sauver, encore du female trip-hop, mais peut être qu’il manque de tripes et qu’il y a encore un peu trop de houla-hop pour que… attends, c’est quoi ça ? « Acid Milk »… encore ce côté Jamiroquai, mais cette fois-ci avec une touche dancefloor de palace très appuyée, genre "beau discours monsieur de Maire, vous reprendrez bien quelques toasts au guacamol ? Votre costume est charmant dites-moi"... arf, là je dis stop monsieur le DJ !!! Tout cela est bien trop putassier pour mes oreilles sensibles voyons… C’est soudain le moment de remuer son cul sur le dancefloor apparemment, j’entends « Love Vs Hate », house/techno/dance minimaliste façon mid-nineties, ça me rappelle mes années collège, ma collection secrète de singles Faithless, ma première cuite… On a mis un classique inconnu de mon idole Gala, on veux me détourner de mon objectif principal, me v’là à gigoter comme un con, mais, mais, je suis en train de me trémousser devant l’assemblée moi, perdant de vue ma cible à frange !… aaargh… et voilà, j’ai loupé le coup avec mes conneries de danse improvisée : en relevant la tête je m’aperçois que ma cible est en train de rouler une pelle au gros baraqué en marcel. Et merde ! Il ne me reste plus qu’à aller me rasseoir, la queue entre les jambes… et là, au moment ou je m’effondre sur le banc réservé aux losers, découragé, dégoûté, cette chanson retentit : « Dominique ». La meilleure du lot, indéniablement. C‘était bien le moment mes salauds… je me laisse bercer par l’ambiance triste et caressante, la voix fatiguée, androgyne… « It’s too late », me chuchote-t-elle… ouais... et c’est frustrant.

note       Publiée le mardi 20 novembre 2007

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan  Shelleyan est en ligne !
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    Putain...'Dominique', le titre qui m'accompagne depuis plus de 15 ans...

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan  Shelleyan est en ligne !
    avatar

    En pleine Islandomania, j'ai essayé de redonner une chance à ce disque mais rien n'y fait, la chro est parfaite, c'est trop 'pot-pourri' pour être honnête...Pourtant 'Dominique', 'Ladyshave' ou encore 'Teenage sensation', ça s'écoute plutôt pas mal...Mais le reste reste à des milliards de kilomètres de ma sphère d'intérêt...Bizarre 4AD...

    noar Envoyez un message privé ànoar
    Talent d'écriture peut-être, mais à la fin des courses il se la met derrière l'oreille quand même...
    MightyTrustKrusher Envoyez un message privé àMightyTrustKrusher
    Gus Gus sur Guts ! Fallait oser, bonne initiative. Trip-hop, c'est un peu réducteur pour qualifier leur style, c'est plus varié que ça : Un mélange de groove black et de house fonky joué façon "je vais te givrer tout ça" par des blancs-becs scandinaves, ça m'a bien plu à l'époque, et en live c'était assez entraînant. Mais je lui préfère "Polydistortion", plus froid.
    Note donnée au disque :       
    mangetout Envoyez un message privé àmangetout
    Encore une, ça devient récurrent, mais encore une chronique qui fait mouche avec classe et talent d'écriture à la clé (on dirait ce vieux Buk), j'ai essayé d'écouter des disques de ce groupe, ayant été frappé par un de leur passage sur Canal+ (époque Gildas) et sur disque tout y est plat, sans invention particulière, sans singularité et dire que ça vient du grand nord m'a laissé perplexe, tant ça aurait pu être fait par n'importe quel crétin bariolé durablement développé en commerce équitable.